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TÉMOIGNAGE - Anaïs Theuleau, stagiaire à Caritas Istanbul : "Je n'en retiens que du positif"

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 10 mars 2015

Anaïs Theuleau, étudiante de première année à l'école de commerce Sup de Co La Rochelle, vient de terminer un stage chez Caritas à Istanbul. Cette association non gouvernementale, qui aide à travers le monde ceux qui en ont le plus besoin, est installée en Turquie depuis 1991. Les principales missions de ses employés, bénévoles et stagiaires comme Anaïs, sont d'apporter une aide dans les démarches quotidiennes et un soutien moral nécessaire à toute reconstruction. Caritas ?uvre majoritairement auprès des réfugiés, venus d'Irak, ou de Syrie depuis le début du conflit. Lepetitjournal.com d'Istanbul a rencontré cette étudiante française, revenue à Istanbul, qui retrace avec enthousiasme son parcours et les choix qui l'ont amenée à entreprendre ce stage.

Lepetitjournal.com d'Istanbul: Pouvez-vous nous rappeler brièvement les différents champs d'action de Caritas en Turquie ?

Anaïs Theuleau (photo personnelle) : Caritas a pour but d'aider les personnes réfugiées immigrantes mais aussi les Turcs en difficulté. Il y a plusieurs pôles d'aide au sein de l'association: un service médical qui prend en charge les frais hospitaliers et qui s'occupe de la distribution de médicaments, un service qui prend en charge la distribution alimentaire, et un autre qui apporte une aide vestimentaire. On leur apporte aussi un soutien psychologique. C'est l'équivalent du Secours Populaire en France mais avec moins de moyens car ce n'est pas une association reconnue par le gouvernement turc, elle fonctionne principalement avec les dons. Je ne peux cependant pas entrer dans les détails concernant l'association car j'ai signé une charte de confidentialité au début de mon stage qui protège autant les acteurs de l'association que les réfugiés qu'elle aide.

Comment en êtes-vous venue à faire ce stage ?

Je suis en première année à l'école de commerce Sup de Co La Rochelle et dans le cadre de mon parcours scolaire, je dois faire deux mois de stage "humacité", c'est-à-dire un stage en lien avec l'aide à la personne à l'étranger. En Turquie, c'est Benjamin Ceyhan qui en est le représentant. L'école a aussi des partenariats avec certaines universités turques.

Mes parents travaillent au Consulat de France donc j'avais envie de revenir ici à Istanbul car j'y ai vécu deux ans. J'ai passé mes deux dernières années de lycée et mon baccalauréat au lycée Pierre Loti. Je souhaitais revenir ici pour voir mes parents et parce qu'Istanbul est une ville qui m'a vraiment marquée, associée à de nombreux souvenirs. A travers le Consulat, j'ai trouvé Caritas et leur ai envoyé ma candidature, qu'ils ont acceptée.

A propos du stage en lui-même, que pouvez-vous nous dire ? Quelles ont été vos principales missions ?

C'était un stage de deux mois, j'ai commencé au début du mois de janvier et j'ai terminé mercredi dernier au lieu de vendredi pour passer le relais à d'autres stagiaires. Il y a plusieurs missions auxquelles j'ai participé et il y a également de nombreux bénévoles qui travaillent pour Caritas, notamment au vestiaire, là où les personnes viennent chercher les vêtements dont ils ont besoin et qui ont été donnés à l'association. Moi, je gérais les emplois du temps des bénévoles, j'organisais leur temps de travail et les services auxquels ils étaient attachés. Je m'occupais aussi du groupe des femmes : il faut être présent et animer des moments de jeux ou de parole avec les enfants quand elles en ont. On fait ça deux fois par mois sur une journée pleine. On fait aussi des visites chez les gens pour voir dans quelles conditions ils vivent, ce qui assure le suivi des personnes qui sont venues à Caritas. Il y a généralement une visite et plus s'il y a des besoins particuliers et si l'on voit que l'on peut encore les aider. J'ai participé également à la distribution de médicaments, mais je n'ai pas fait que du "social" à proprement parler car ils m'ont aussi montré tout ce qui est logistique, la gérance des data base : c'est-à-dire le fichier où figurent tous les noms des réfugiés et des migrants qui sont suivis par Caritas.

Qu'est-ce qui a permis de faire de ce stage obligatoire une expérience enrichissante et formatrice ?

L'équipe de Caritas a été géniale, très ouverte et accueillante. C'est un véritable "melting pot" composé de nombreux bénévoles en échange Erasmus à Istanbul et d'employés qui sont aussi bien turcs, italiens, français ou suisses. Une équipe jeune et dynamique. Le côté humain de la vie associative et de l'aide humanitaire ont été aussi très enrichissants. Même si on voudrait leur apporter plus, on se rend compte que ce qu'on leur donne est essentiel. Voir qu'ils sont heureux de nous voir lorsqu'on leur rend visite ou lorsqu'on les appelle, cela nous touche. Ce stage est fait pour nous ouvrir l'esprit, nous faire grandir, nous faire voir autre chose et effectivement, c'est une super opportunité.

Y a t-il eu des moment où vous vous êtes sentie un peu déstabilisée par le cadre ou par les missions qui vous ont été attribuées ?

Non car justement, l'équipe de Caritas nous prépare vraiment bien et reste à l'écoute tout au long du stage pour nous conseiller, nous aider. On sait qu'ils sont là si on a besoin de parler et même pour faire les visites, ils nous accompagnent, et nous demandent notre ressenti après. J'ai vraiment beaucoup aimé ce que j'ai fait pendant ces deux mois de stage à Caritas, je n'en retiens que du positif. Je ne regrette rien et j'aurais même aimé y rester beaucoup plus longtemps. Pour ma première mission humanitaire et mon premier stage à l'étranger, c'est une très bonne expérience.

Envisagez-vous de poursuivre dans l'humanitaire après vos études à Sup de Co ?

Je ne sais pas du tout car je suis vraiment au tout début de mes études, j'ai commencé en septembre dernier et dès janvier, j'étais en stage à Caritas. J'ai encore quatre ans à faire à Sup de Co et l'avantage avec cette école, c'est que nous avons de nombreux stages, ce qui nous permet de découvrir différents secteurs, en particulier à l'étranger. Alors oui, je pourrais travailler dans ce secteur mais je ne reste pas arrêtée sur cette idée car je veux aussi voir d'autres horizons : c'est le choix de toute une vie ! Je suis la première de Sup de Co à faire un stage à Caritas en Turquie mais si d'autres élèves cherchaient ce type de stage, je serais en mesure de leur conseiller Caritas. Revenir à Istanbul m'a fait le plus grand bien, si je pouvais, je resterais ! Sans être sûre de travailler dans ce secteur ni même à Istanbul, j'aimerais faire un travail en partenariat avec la Turquie.

Propos recueillis par Morgane Cruzel (www.lepetitjournal.com/Istanbul) mercredi 11 mars 2015

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Publié le 10 mars 2015, mis à jour le 10 mars 2015

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