Du 17 au 21 mai 2021, lepetitjournal.com d’Istanbul/Turquie publie (par ordre d’affichage) les interviews de chaque tête de liste pour les élections des Français de l’étranger qui se tiendront le 30 mai prochain (et par vote en ligne du 21 au 26 mai). Aujourd’hui, la liste "Français de Turquie : citoyens et solidaires", conduite par Marie-Rose Koro.
Lepetitjournal.com Istanbul : Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?
Marie-Rose Koro : J’ai été élue Conseillère consulaire en 2014, date à laquelle cette fonction élective a été créée.
Depuis maintenant plus de six ans, je représente nos concitoyens dans l’ensemble des commissions consulaires, notamment des bourses ou des affaires sociales, ainsi que lors des conseils d’établissements de nos deux lycées français, Pierre Loti à Istanbul et Charles de Gaulle à Ankara.
Mes interventions ont toujours été faites pour prendre la défense des plus fragilisés d’entre nous.
En effet, aucun de nos concitoyens ne doit être laissé de côté, que ce soit au niveau de l’aide à la scolarité ou des aides sociales dont les Français de Turquie peuvent bénéficier.
Si les Français de Turquie me font à nouveau confiance, ils pourront compter sur moi pour continuer à les représenter et défendre leurs droits comme je l’ai fait jusqu’à présent.
Dans cet objectif, j’ai constitué une liste représentative de notre communauté en Turquie qui, j’ai le plaisir et la fierté de l’annoncer, a obtenu le soutien de l’ensemble des parlementaires de Gauche des Français de l’étranger (Hélène Conway, Jean-Yves Leconte et Claudine Lepage). Ils se sont montrés satisfaits de mon bilan et fort intéressés par le projet que nous portons et que je vais évoquer dans les lignes qui viennent. Après Hélène Conway le 14 mai, Jean-Yves Leconte sera avec nous le 19 mai, en direct via Zoom, pour débattre de nos projets avec tous ceux que cela intéresse.
Comment avez-vous constitué votre liste ?
Dès le début de mon mandat, en 2014, je suis allée à la rencontre de notre communauté, à Istanbul bien sûr, mais aussi à Ankara, Izmir ou encore Antalya, Konya, Bursa ou Bodrum.
J’ai ainsi fait la connaissance d’une communauté diverse, binationale souvent, et solidement attachée à la France, à sa culture et à ses valeurs. Pendant les permanences que j’ai assurées dans ces différentes villes, j’ai eu le plaisir d’approcher nombre de Français qui y résident et d’approfondir des liens avec des personnes exceptionnelles, toujours dans des cadres chaleureux, à l’image de notre pays d’accueil, la Turquie.
Beaucoup m’ont fait part de leur souhait de s’engager dans des projets au service de tous avec une démarche alliant cohérence et solidarité.
C’est ainsi que j’ai pu réunir autour de moi une liste représentative de l’ensemble des territoires de résidence de la communauté française en Turquie avec des colistiers investis dans les tissus associatifs, sociaux ou encore éducatifs.
Nous formons une équipe diverse et dynamique, soudée et solidaire, à l’image des Français de Turquie.
Quel est, selon vous, le plus grand défi auquel font face les Français de Turquie ?
Les défis auxquels doivent faire face nos concitoyens sont de plusieurs ordres. Avant tout, il est sanitaire : la pandémie qui touche l’ensemble des habitants de la Turquie a durablement marqué le contexte économique et social dans lequel nous évoluons : écoles fermées, commerces précarisés, industries parfois à l’arrêt, sans parler de la prise en charge sanitaire de nos malades qui n’est pas des plus faciles, selon l’endroit où l’on habite. Ce sont autant de problèmes qui mettront du temps à se résorber et auront sans doute des conséquences durables dans nos vies.
Mais il y a aussi un défi formidable et valorisant que nos concitoyens binationaux qui représentent 80% des Français établis en Turquie s’efforcent de relever. J’ai eu la possibilité de découvrir, au fil de mes rencontres, des initiatives remarquables de nos concitoyens en termes de culture ou de langue françaises, parfois dans des coins reculés du pays ; elles émanaient assez naturellement de personnes franco-turques, dont le souci demeure celui de construire et consolider un pont entre nos deux cultures. Dans leurs projets, ils trouvent souvent l’aide d’enseignants dévoués et enthousiastes dont je veux saluer l’engagement.
Le grand enjeu sera donc pour moi d’arriver à fédérer ces initiatives locales, et, en particulier, de trouver une façon de satisfaire ce désir de renforcement des moyens de diffusion de la culture française et d’apprentissage de la langue pour tous, notamment les plus jeunes.
Que représente pour vous la mission principale de conseiller des Français de l'étranger ?
Être Conseiller des Français de l’étranger signifie pour moi, avant tout, une disponibilité, une écoute et beaucoup de bienveillance, notamment envers nos concitoyens en difficulté.
Nous représentons notre communauté auprès des autorités françaises au niveau éducatif social ou encore sécuritaire.
Nous pouvons être sollicités sur bon nombre de sujets ; mais qu’elles soient faciles à résoudre ou plus complexes, nous devons traiter de manière respectueuse toutes les demandes qui nous sont adressées en leur apportant une réponse la plus satisfaisante possible.
La mission va donc bien au-delà de participation à des réunions (bourses, affaires sociales, ou conseils d’établissements), et il reste beaucoup d’actions à mener à bien pour nos concitoyens en Turquie.
Pouvez-vous nous détailler les grands axes de votre programme ?
Je vais parler essentiellement d’un des axes de notre programme, car il est important et innovant. Ces dernières années, notre communauté s’est agrandie considérablement, surtout en raison du retour en Turquie de familles binationales et jeunes, le plus souvent. Lors de mes permanences et rencontres à travers tout le pays, j’ai observé que nombre de nos compatriotes regrettent de ne pouvoir assurer à leurs enfants l’apprentissage de la langue française, alors que beaucoup d’entre eux ont déjà été scolarisés en France, avant le retour de leur famille en Turquie.
Après un rapide calcul, nous estimons à près de 3.000 le nombre de nos jeunes ressortissants n’ayant pas d’établissement scolaire français à proximité de leur résidence et qui risquent donc de perdre la pratique de notre langue, voire, pour les plus jeunes d’entre eux, de ne jamais l’acquérir.
C’est pourquoi, un des points principaux de notre programme consistera à mettre en place un enseignement en ligne du français. L’association qui porte ce projet est déjà créée et l’ensemble de nos colistiers s’implique d’ores et déjà dans sa mise en œuvre. Nous avons le plaisir de vous annoncer que cet enseignement à distance sera opérationnel au mois de septembre 2021.