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IDIL BIRET – Enfant prodigue turque, prodige du piano en France

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 15 novembre 2016, mis à jour le 16 novembre 2016

Idil Biret sera en concert demain à l'auditorium Lütfi K?rdar Anadolu d'Istanbul, à l'occasion de ses 75 ans. La pianiste turque, formée très jeune en France, avait bénéficié d'une loi spécialement créée pour elle afin de poursuivre sa formation à l'étranger. 

A 75 ans, Idil Biret reste pour les musicophiles l'enfant prodige turque. Celle qui, alors qu'elle n'a que quatre ans et ne sait pas encore lire la musique, joue déjà au piano Mozart ou Bach à partir de ce qu'elle entend à la radio.

Née à Ankara, Idil Biret grandit dans un environnement musical : "Il y a beaucoup de musiciens amateurs dans ma famille, surtout du côté maternel. Ma mère, Leman Biret, qui avait fait d'excellentes études musicales, jouait très bien du piano", explique la pianiste dans le livre de Dominique Xadel Idil Biret, une pianiste turque en France.*

Idil Biret (photo Küçüçekmece)

Lorsqu'elle joue ses premières notes, Idil Biret est sûrement loin d'imaginer que quelques années plus tard, son nom raisonnera déjà en Turquie. Un soir de 1946, elle assiste à un concert donné par son premier professeur de piano, Mithal Fenmen, en présence d'Ismet Inönü, alors président de Turquie, qui demande à entendre jouer la jeune prodige. Sa prestation sur des compositions de Bach, puis de Beethoven, est hautement saluée par le chef d'Etat. Peu de temps après, le 7 juillet 1948, une loi dite "loi Idil" est votée au Parlement et l'autorise à poursuivre sa formation à l'étranger.

En concert aux Champs-Elysée à seulement 11 ans

Sa bourse et ses partitions en poche, Idil Biret s'envole pour le Conservatoire national supérieur de musique de Paris, sous la direction de Nadia Boulanger, qui a été durant plus de 70 ans l'un des professeurs les plus influents du XXème siècle. "J'avais l'impression d'être pour Nadia Boulanger la petite fille qu'elle aurait aimé avoir [?] Je voyais en elle une grand-mère énergique, redoutable par son côté clairvoyant, à l'affût de toute forme de tricherie, pleine de tendresse et de dureté à la fois", se souvient Idil Biret.

Très vite, la jeune pianiste côtoie les plus grands. Agée de 11 ans seulement, elle interprète Mozart au théâtre des Champs-Elysées aux côtés de Wilhelm Kempff, qui demande à l'entendre à chaque fois qu'il se rend à Paris. "J'admirais et respectais énormément Wilhelm Kempff. Il ne se passe pas un jour, encore aujourd'hui, sans que j'aie une pensée pour lui", confie Idil Biret.

Durant sa carrière, Idil Biret reçoit de nombreux prix, enregistre des centaines de disques, en vend des millions? Et joue aux quatre coins du monde. Une carrière sans fausse note que les critiques, parfois violentes à son égard, ne parviennent pas à noircir : "La critique est chose subjective. On ne peut pas être apprécié de tout le monde", tempère Idil Biret.

Fascinée par Liszt, inspirée par Rachmaninov, Brahms et tant d'autres, la pianiste turque a évolué loin de son pays d'origine mais n'a jamais oublié ses racines. Elle sera sur scène demain, à l'auditorium d'Istanbul, pour fêter ses 75 ans.

*Toutes les citations sont tirées du livre de Dominique Xadel, "Idil Biret, une pianiste turque en France", aux éditions Buchet/Chastel.

Solène Permanne (http://lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 16 novembre 2016

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Publié le 15 novembre 2016, mis à jour le 16 novembre 2016

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