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DIAPORAMA – Petits marchands ambulants des rues d’Istanbul

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 6 juillet 2015, mis à jour le 6 juillet 2015

Il est impossible dévaluer avec certitude le nombre de marchands ambulants qui arpentent les rues d'Istanbul. Vendeur dans la rue aujourd'hui, employé dans un restaurant le lendemain, ouvrier dans un atelier de confection le mois suivant, le Stambouliote sans qualification professionnelle particulière? les a toutes.

Si l'occasion d'une rencontre ou une information fortuite lui offre l'opportunité d'un travail, il devient en un instant le spécialiste de ce qu'il a à faire. S'il est courageux, il n'est jamais à court d'emploi et c'est ce qui fait sa force mais aussi sa faiblesse car la plupart du temps, le travail proposé est précaire, mal rémunéré et souvent non déclaré et donc non protégé par les lois du travail.

Il y a une dizaine d'années, une étude de la Chambre de commerce estimait à environ 500.000 personnes, le nombre de ces vendeurs ambulants dans les rues d'Istanbul. Quelques années plus tard, un rapport portait à trois millions le chiffre de ces vendeurs non enregistrés en Turquie. Les dernières sources officielles considèrent, quant à elles, que le secteur informel emploie 13% de la population active, pourcentage dont la part du commerce ambulant est loin d'être négligeable.

Bien que la discrimination sexuelle ne soit pas cautionnée par le code civil turc et contrairement à ce qu'on peut observer dans de nombreux autres pays, la fonction de commerçant ambulant est spécifiquement dévolue aux hommes. La présence des femmes reste exceptionnelle et on estime à moins de 2% le nombre de commerces de rue dont ces dernières sont gestionnaires.

Acteurs de la ville

Il n'y a pas d'âge pour pratiquer la vente ambulante car cette activité sert aussi bien les personnes âgées dont la retraite est insuffisante que les jeunes désireux d'aider leur famille ou d'assumer leur indépendance financière. Mais qui sont ces vendeurs, figures incontournables de la vie stambouliote ?

La ville, bien que rarement chaleureuse à l'égard d'un exode rural massif, a toujours eu une image d'Eldorado pour la population paysanne en mal de modernisme et aspirant à une vie apparemment et illusoirement plus confortable.

Souvent originaires d'Anatolie, ces marchands commencent leur commerce en vendant les spécialités des régions dont ils sont issus puis s'adaptent à la demande des consommateurs en leur proposant, in fine, des articles qui n'ont plus rien à voir avec leur commerce d'origine.

En 1977, plus de 78 % des marchands de rue étaient d'origine rurale mais en ce début du XXIème siècle, on estime à moins de 40% la part des représentants originaires de la campagne occupant ces emplois. Si la migration campagne-ville est toujours d'actualité, elle se trouve désormais concurrencée par les déplacements interurbains pourvoyeurs d'une main-d'?uvre régulièrement en augmentation dans les mégapoles.

Animateur de la ville, le marchand des rues reste l'un des derniers témoins d'une activité millénaire qui tend à disparaître inexorablement. Travailleur opiniâtre, marcheur au long cours, acteur à ses heures, il a choisi la ville pour théâtre, offrant aux spectateurs un programme et une mise en scène sans cesse renouvelés.

Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 7 juillet 2015

A NE PAS MANQUER: Retrouvez toutes leurs adresses visitées à ce jour grâce à une carte interactive en cliquant ici. Chaque point renvoie vers un de leurs articles publiés.

(Références chiffres : les dossiers de l'IFEA )

lepetitjournal.com istanbul
Publié le 6 juillet 2015, mis à jour le 6 juillet 2015

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