Édition internationale

VIVRE ET ETUDIER À ISTANBUL - Comment choisir son quartier ?

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 août 2017

La fin de l'été rime avec l'arrivée de nombreux étudiants internationaux ayant choisi Istanbul comme destination d'expatriation. Oui mais voilà : Istanbul est vaste, si vaste que l'on peut parfois se sentir perdu au moment de choisir un logement. Préférez-vous vivre dans un quartier animé, où de nombreux choix de sortie s'offriront à vous ? Ou privilégiez-vous davantage un endroit calme, qui vous apportera un peu de repos après votre journée de cours ? Pour vous aider à faire votre choix, lepetitjournal.com d'Istanbul a compilé des témoignages d'étudiants internationaux au sujet des quartiers au sein desquels ils ont vécu.

Tarlaba??

Tarlaba??, situé près de la place Taksim, est bien souvent dépeint comme l'un des quartiers les moins sûrs d'Istanbul. Si sa mauvaise réputation en fait fuir plus d'un, Agathe et Manon, qui y ont vécu cette année pendant leur Erasmus, tiennent à déconstruire les clichés qui circulent au sujet de ce quartier.

?Je ne savais rien de Tarlaba?? avant d'arriver à Istanbul, confie Agathe. Quand on y arrive, c'est comme un grand village où tout le monde se connaît et se salue. Ayant très vite donné des cours de français dans des familles de la jet-set turque, j'ai aimé pouvoir rentrer chez moi le soir dans ce quartier si populaire et chaleureux. Les enfants dehors à toute heure, le marché du dimanche et le linge suspendu dans les rues ont rythmé mon année. En restant prudente, j'ai beaucoup aimé cette ambiance, tout le monde s'entraide. J'ai pu ainsi rencontrer des frères kurdes coiffeurs, un Kurde francophone, des petits couturiers, un irakien qui réparait mon téléphone, une petite fille qui jouait souvent au foot...?

?Tarlaba?? est un endroit authentique, ce qui est trop rare à Istanbul, confirme Manon. Les rues sont vivantes et, en tant que Française, j'avais vraiment conscience d'être immergée dans une autre culture. Malgré sa réputation, il y a la proximité avec Istiklal [ndlr : la principale rue commerçante d'Istanbul] et pas mal de commerces, même s'il est plus difficile d'y faire des courses complètes. Niveau logement, c'est le coin des bonnes affaires? Même si ça n'a pas été mon cas !?

Les deux étudiantes tiennent à mentionner les problèmes de sécurité, comme les vols, qui peuvent arriver à Tarlaba??. Cet aspect-là ne semble néanmoins pas avoir altéré leur vision positive du quartier. ?Les problèmes concernant la sécurité sont souvent pointés du doigt et ça serait fermer les yeux que de dire que c'est un quartier totalement tranquille. Pourtant, c'est là-bas que j'ai préféré vivre et je n'ai personnellement jamais eu de problèmes?, conclut Manon.

Be?ikta?

Bien connu pour sa forte population étudiante et ses rues animées, Be?ikta? attire chaque année de nombreux étudiants étrangers. Mathilde, qui y a vécu cinq mois pendant son année d'Erasmus, n'a cependant pas trouvé son compte dans ce quartier.

?J'ai débarqué à Be?ikta?car tout le monde m'avait dit que c'était un super quartier pour les Erasmus : beaucoup d'endroits où sortir, nourriture bon marché, bien desservi par tous types de transport, etc. Un quartier d'apparence idéale?. L'étudiante nous raconte avoir cependant rapidement déchanté : ?Quelques mois et connaissances plus tard, j'ai appris que mon loyer me coûtait presque le double, voire le triple, de ce que payaient des amis turcs pour le même type d'appartement. Le sentiment de se faire avoir juste parce qu'on est étranger et qu'on ne connait pas les règles du jeu ne fait pas tellement plaisir. Et puis Be?ikta? est un lieu de passage, on ne se sent pas vraiment "chez soi", si je puis dire.? Suite à cette déception, Mathilde a fait le choix de déménager pour la seconde moitié de son Erasmus.

Kad?köy

Nous nous dirigeons cette fois-ci du côté de la rive asiatique, vers Kad?köy, où Mathilde a emménagé suite à son expérience à Be?ikta?. Elle et Raphaëlle, une autre étudiante Erasmus, ont accepté de nous livrer leurs impressions.

?Kad?köy a été une super surprise. Rien que le fait de changer de côte m'a donné l'impression de m'éloigner de la foule, de retrouver une ambiance de village et de commerces de proximité beaucoup plus sympa, avec tout autant d'endroits pour sortir?, raconte Mathilde, plus enthousiaste. ?Je me suis très vite sentie bien, acceptée et intégrée dans la vie du quartier. Et puis, prendre le vapur chaque matin pour se rendre à la fac et passer devant Sainte Sophie, Topkap? et la mosquée de Sultanahmet, ça n'a pas de prix !?

Raphaëlle a elle aussi apprécié de vivre dans ce quartier, mais tient à souligner quelques inconvénients de la vie sur la rive asiatique. ?Kad?köy me plaisait bien. Je trouve que pour boire un verre en début de soirée, c'est plus sympa que vers Taksim. C'est assez agréable à vivre et j'aimais beaucoup prendre le bateau le matin. Et c'est plein de chiens et de chats ! Par contre, le soir, si tu dois ressortir pour seulement quelques heures en Europe, ça te démotive beaucoup?.

Cihangir

De Cihangir, situé dans le district central de Beyo?lu, Manon garde un souvenir mitigé. Elle évoque avec nous son expérience dans ce quartier à la croisée de plusieurs cultures.

?Cihangir est un coin qui n'est pas dénué de charme. On y trouve des endroits très agréables et tendance. Ça bouge tout en gardant un certain calme. L'accès aux services est également idéal : on a tout sous la main, que ce soit en termes de commerces, de transports, de parcs, de terrasses, etc. Par contre, tout n'est pas bon à prendre. C'est souvent la solution de facilité pour les Européens et Turcs inspirés par la culture occidentale et qui veulent rester entre eux. Les prix sont beaucoup plus élevés que dans d'autres endroits de la ville et il y a peu de mixité sociale. Par contre, il est toujours possible d'y trouver des logements à prix abordable.?

Tophane

Egalement intégré à Beyo?lu, Tophane ne manque pas d'attirer de nombreux nouveaux habitants du fait de sa bonne localisation. Raphaëlle y a vécu pendant une partie de son Erasmus.

?Tophane, c'est vraiment joli. Il y a moins d'expatriés qu'à Cihangir. En fait, c'est un drôle de mélange entre quartier assez conservateur et "hipster"", explique-t-elle. ?Il y a une vraie vie de quartier.  Dans certaines rues, dont celle où j'habitais, des vendeurs de légumes, fruits et lentilles venaient avec leur camionnette et tout le monde descendait son panier avec une corde en bas de l'immeuble pour que l'épicier le remplisse. Niveau loyer, c'était raisonnable sans être donné, mais plus avantageux que Cihangir de manière générale. C'est un quartier bien situé, avec peu de voitures car les rues sont petites. Et on peut trouver un super vendeur ambulant de sandwichs dans la rue qui descend, à l'arrêt de tramway !?

Ortaköy

Situé au pied du pont du Bosphore, du côté européen, Ortaköy, réputé pour ses célères kumpirs, accueille également de nombreux étudiants.

?J'ai choisi de vivre durant toute l'année à Ortaköy, pour sa proximité avec l'université Galatasaray, mais surtout pour le sentiment de petit village dans la mégalopole que ce quartier procure. J'avais souvent l'habitude de dire à mes amis que j'habitais à la campagne, chose impossible dans les faits dans une ville aussi bétonnée qu'Istanbul, mais vraie si l'on vit à Ortaköy, raconte Emilia, qui a elle aussi effectué un Erasmus à Istanbul. C'est un quartier très familial. Les cafés et petit restaurant sont plus fréquents que les bars à bière. A minuit tout y est quasiment clos, sauf quelques commerces nocturnes. J'ai eu un vrai coup de c?ur lorsque j'y suis allée pour la première fois. J'ai eu le sentiment d'être dans un cocon avec ces petites rues étroites pavés, ces boutiques de produits bios et tous ces petits commerçants. Si c'était à refaire, je choisirais de nouveau de m'y installer?.

Waleed, un étudiant pakistanais venu s'installer à Istanbul, confie également son affection pour ce quartier. ?C'est un endroit très agréable. Il y a une partie très tranquille et une autre plus animée, où l'on trouve beaucoup de gens dans la rue. On trouve de tout quand on est étudiant, par exemple des endroits pour faire du sport ou des logements abordables. Aussi, les gens y adorent les animaux ! Dans ma rue, il y a un homme qui s'occupe d'une vingtaine de chiens et de chats tous les jours?.

En dépit de sa bonne expérience dans ce quartier, Emilia souligne quelques aspects négatifs d'Ortaköy. ?Malgré ce charme villageois, Ortaköy est quotidiennement victime du principal fléau d'Istanbul : les embouteillages accompagnés de sa douce symphonie des klaxons. Mais le véritable problème, ce sont les sorties nocturnes. Je ne suis pas une grande fêtarde, mais en rentrant de Taksim je devais prendre le dolmu?, qui ne s'arrêtait qu'à Be?ikta?. Ensuite, je traversais Ç?ra?an à pied ou je prenais le taxi. Pour les fêtards, cela peut être un vrai souci?.

 

Et vous, où avez-vous vécu à Istanbul ? Que conseilleriez-vous aux nouveaux arrivants ?

 

Margot Faudeil (http://lepetitjournal.com/istanbul) lundi 14 août 2017

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Publié le 13 août 2017, mis à jour le 14 août 2017
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