Édition internationale

TCHEKY KARYO - "Je représente la France quand je me déplace à l'étranger. Et j'en suis fier"

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 février 2018

Il arrive le pas décidé dans la suite 132 du Park Hyatt Paris-Vendôme, en chemise et cravate bien ajustée, avec à la main sa cigarette électronique et des lunettes aux verres fumés sur le nez. Souriant – peut-être parce qu’il s’agit de sa dernière interview de la journée ? – Tchéky Karyo, 62 ans, prend place dos à la fenêtre pour évoquer la sortie le 9 décembre au cinéma de « Belle et Sébastien : l’aventure continue », la suite réussie de « Belle et Sébastien » sorti en 2013. Il reprend son rôle de grand-père solitaire et bourru et part ici à la recherche sa petite-fille Angelina à travers les montagnes franco-italiennes. L’acteur nous parle de cette suite, de sa carrière d’acteur, de chanteur, de son éducation en tant que fils d’immigré à Paris. Et des attentats de Paris évidemment. Nous sommes en effet le 23 novembre au moment de notre interview. Dix jours après les événements dramatiques qui ont touché la France et sa capitale.

lepetitjournal.com : Comment vous sentez-vous aujourd’hui… ?

Tchéky Karyo : C’est dur et horrible évidemment, car des gens sont morts. Cela génère de la peur, de l’inquiétude, c’est anxiogène. Avec en plus, les médias qui font tourner en boucle tout cela... Mais d’un autre côté, cela secoue un peu les choses car l’on se dit qu’il faut essayer de comprendre ce qu’il se passe : pourquoi, d’où ça vient, comment on va vivre avec ça... ? Il faut trouver des réponses justes qui n’entretiennent pas le ressentiment et la violence. Cela veut dire qu’à partir du moment où l’on comprend que tous les musulmans ne sont pas terroristes, ce serait une idiotie d’aller poser une bombe dans une mosquée. Il ne faut pas faire d’amalgame. Il faut essayer de comprendre ce qui se passe dans cette partie du monde, quelles sont ces bagarres qui durent depuis des siècles et qui tout à coup, avec la modernité de l’Occident, créent des chocs incroyables. Et voir également comment cette population est accueillie, comment les frottements de cultures différentes peuvent se retrouver. Cela questionne dans tous les sens du terme, surtout lorsque l’on a des enfants. Je pense qu’il faut avoir une grosse fermeté avec ces gens-là mais qu’il ne faut pas faire escalader la violence dans les populations.

Vous-même êtes issu de l’immigration…

Je suis arrivé bébé en France, mais je suis complètement français, stérilisé français ! (rires) Je fais partie d’une vague d’immigrations qui s’est vite intégrée. Mon père refusait que l’on parle turc ou grec (son père était turc, sa mère grecque, ndlr), les racines de cette famille font que mes parents parlaient l’espagnol entre eux donc je l’ai appris, mais sans le chercher. J’ai grandi dans des quartiers parisiens, il n’y avait pas de banlieue dans ces années-là, avec des personnes de toutes origines. J’ai appris à chanter en arabe, en espagnol, en italien. Cela nous a appris que la différence est aussi une richesse, avec un esprit critique qui se forme assez vite aussi car on provoque et on est provoqué. Je me suis enrichi.

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lepetitjournal.com istanbul
Publié le 31 décembre 2015, mis à jour le 8 février 2018
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