Il y a un an et demi ouvrait à Ortaköy le salon de coiffure Française. À l'origine de cette initiative : Hanife Kara, qui revendique d'avoir créé le premier salon de coiffure d'Istanbul dédié aux étrangers, francophones notamment. Alors qu'elle était simplement venue visiter Istanbul - pour la première fois il y a trois ans - cette entrepreneure turco-belge n'est jamais repartie. Lepetitjournal.com d'Istanbul a rencontré Hanife Kara, qui s'est confiée sur sa passion pour Istanbul mais aussi sur son expérience d'entrepreneur en Turquie.
Lepetitjournal.com d'Istanbul : Pouvez-vous nous décrire votre entreprise?
Hanife Kara (photo IM) : Le salon s'étend sur une surface de 300 mètres carrés. J'emploie ici dix salariés, cinq femmes et cinq hommes. Lorsque nous avons commencé, il y a un an et demi, nous étions seulement quatre. L'équipe s'est agrandie en même temps que notre clientèle. J'ai recherché en priorité des coiffeurs et des coiffeuses turcs ayant eu des expériences à l'étranger, notamment en Europe. Ils ont effectué des stages à Paris mais aussi à Londres, dans de grandes enseignes comme Jacques Dessange ou Toni and Guy.
Chez Française, nous proposons beaucoup de services! Nous nous occupons du soin et de l'entretien du cheveu : coupe, coloration, brushing ou encore des massages du cuir chevelu d'une durée de deux heures. Les clients viennent également pour des séances de manucure et de pédicure, d'épilation et de maquillage permanent.
Comment vous est venue l'idée de créer votre propre salon? Quelle est son origine?
J'ai décidé cela en trois jours (rires) ! Lorsque je suis venue à Istanbul, c'était sur un coup de tête et sans but précis. C'était la première fois que je visitais cette ville et j'ai tout de suite été charmée. Ensuite, j'ai songé à m'y installer mais plusieurs questions se sont posées : que puis-je y faire? Que vais-je apporter de nouveau? Après avoir discuté avec des ami(e)s ici, je me suis rendue compte que les expatriés, francophones notamment, qui vivent à Istanbul ont du mal à formuler leurs attentes lorsqu'ils se rendent chez le coiffeur ou chez l'esthéticienne. Ils ne s'épanouissent pas dans ces domaines. J'ai voulu remédier à cela en créant un salon pour les francophones et plus largement les étrangers.
Si le salon de coiffure s'appelle Française, c'est parce que je souhaite justement avertir la clientèle francophone qu'ici, nous pouvons répondre à sa demande facilement. J'ai travaillé 18 années au sein d'une chaîne de coiffure française. Je multipliais les allers-retours entre Paris et Bruxelles - là où je suis née - afin de présenter les collections Quatre saisons pour les cheveux. Je suis donc habituée à la clientèle française et francophone.
Qu'est-ce qui fait, selon vous, l'originalité de votre salon de coiffure?
J'ai voulu créer quelque chose qui n'existe ni à Paris, Londres, New York ou encore Istanbul. J'avais envie de surprendre la clientèle étrangère mais aussi turque en leur proposant un cadre neuf avec un charme à la française. Cela a à priori fonctionné puisque la première chose qu'un client dit lorsqu'il entre dans le salon c'est ?wow!" (sourire).
La différence avec les salons de coiffure ordinaires, c'est que l'ensemble de nos coiffeurs a reçu une formation en Europe. C'était impératif pour moi! Ils doivent pouvoir répondre et s'adapter à toutes les demandes des clients. Vous savez, n'importe qui peut couper des cheveux mais il y a tout un art pour le faire. Il faut non seulement connaître tous les types de cheveux mais aussi être en mesure de savoir quelle coiffure réaliser en tenant compte de la forme du visage. Quand un coiffeur coupe les cheveux d'une cliente, vous pouvez voir en un coup d'?il s'il fait du bon travail ou non.
Est-ce que cela a été difficile de passer de l'ébauche du projet à la réalisation concrète de ce dernier?
Ah non! Les procédures administratives ont été très faciles pour moi! On m'a accompagnée et orientée dans chacune de mes démarches. Lorsque j'allais à la mairie, on m'indiquait quelles pièces apporter et si elles manquaient, on me laissait un délai supplémentaire. C'est vraiment différent de l'Europe. Ici, lorsque vous êtes étrangère, on fait tout pour vous aider. Même si je suis d'origine turque, j'étais considérée comme une Bruxelloise. Je n'avais jamais mis les pieds en Turquie auparavant, j'ai dû apprendre la langue. Pour le recrutement, je me suis tournée vers Bruxelles et Paris. J'ai cherché des personnes turques qui avaient déjà travaillé chez Dessange ou Toni and Guy et lorsque j'ai disposé d'un dossier assez solide, j'ai contacté les coiffeurs présents en Turquie.
Comment êtes-vous parvenue à vous faire connaître auprès de la clientèle?
Le bouche-à-oreille a très bien marché pour moi. La publicité aussi aide beaucoup, on ne peut pas le nier. Les personnes étrangères qui veulent venir à Istanbul vont directement sur les sites internet pour savoir où aller. C'est leur premier réflexe. Elles nous contactent ensuite par téléphone pour obtenir plus d'informations (services, horaires, prix).
Après avoir ouvert le salon, je me suis inscrite à une revue mensuelle - comme votre petitjournal.com d'Istanbul - qui m'a offert plus de visibilité. Il s'agit de la revue VIP, qui fait la promotion des endroits de luxe. Cette publicité m'a permis d'attirer une clientèle A+.
Quels sont vos projets à court terme ? À moyen terme?
J'aimerais ouvrir d'ici cinq ans un deuxième salon de coiffure. Toujours à Istanbul?
Propos recueillis par Isma Maaz (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 11 décembre 2014
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