Édition internationale

MARMARAY : Un tunnel posé à 60 m au fond du Bosphore

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

C'est une première pour ce type de tunnel sous-marin. Celui qui vient d'être posé au fond du Bosphore est le plus profond au monde pour ce type de construction. Il n'a pas été question de creuser sous le Bosphore comme pour le tunnel sous la Manche mais de poser des éléments étanches au fond du lit du détroit. Et de prendre en considération des facteurs aussi importants qu'un sol sablonneux et des risques de tremblements de terre. Explications

Transport des tubes vers le site d'immersion (source Alstom)

Très expérimentés en matière de tunnel sous les eaux et de séisme, ce sont les Japonais, qui, à travers le groupe Taisei , ont remporté l'appel d'offres pour la construction du tunnel réalisé dans le cadre d'une co-entreprise avec la société turque Gama - Nurol. Les travaux ont démarré en 2004 et le tunnel, d'une longueur totale de 1, 387 km, a été récemment achevé.

Seulement 11 caissons pour traverser le Bosphore
Le tunnel est constitué de 11 éléments dont la longueur maximale est de 135 m et la largeur d'environ 15 m. A l'intérieur de chaque élément : deux compartiments pour chacune des deux voies ferrées (une dans chaque sens). Ces éléments ont été posés à une profondeur allant jusqu'à 60 m, soit 20 m de plus que celui qui détenait le record jusqu'à présent, le BART à San Francisco (41 mètres de profondeur). 

Un élément du tunnel en cours de fabrication : un maillage d'acier très serré ! (source Alstom)

Mais auparavant, il a fallu consolider le lit du détroit, ce dernier étant sablonneux donc trop instable en cas de séisme (la grande faille anatolienne est à peu de distance). Le fond du Bosphore a donc été d'abord excavé pour enlever une partie de ce sable, par ailleurs fortement pollué par la Corne d'Or, puis comblé par un mélange à base de béton, plus compact et plus solide. Le sable extrait à été mis en carrière.

Une résistance extrême aux risques naturels

Le site de construction des tubes à Tuzla (source Alstom)

Les tubes, qui constituent le tunnel, ont été fabriqués à Tuzla, soit environ à 40 km d'Usküdar, à partir de matériaux ultra-résistants comme des alliages à base de nickel. La résistance de ces tubes a bien sûr été testée, notamment pour prendre en compte les puissants courants marins du Bosphore.

Les éléments ont ensuite été amenés par barge jusqu'au site où, un par un, ils ont été immergés au fond du détroit. L'assemblage de deux éléments s'est fait par pression hydraulique afin d'assurer l'étanchéïté de l'ensemble. De chaque côté d'un élément, un joint sismique permet une certaine flexibilité de la construction en cas de tremblement de terre. Enfin, une fois mis en place, les tubes ont été recouverts d'un autre mélange permettant de consolider l'ensemble de la construction. Le résultat ? : un tunnel capable de résister sans dommage à un séisme de 7, 5 sur l'échelle de Richter !
De quoi rassurer le million de voyageurs qui chaque jour empruntera ce moyen de transport.

Lire aussi l'article du  23 mars  2009 (cliquez ici !) et celui du 1er avril 2009 (cliquez là !) que lepetitjournal.com d'Istanbul a consacré au projet Marmaray.

Brigitte Benedetto (www.lepetitjournal.com Istanbul). Jeudi 7 Mai 2009.

lepetitjournal.com istanbul
Publié le 7 mai 2009, mis à jour le 13 novembre 2012
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