Les murailles du vieil Istanbul menacées par des plantes envahissantes

Par Gabriel Le Moal | Publié le 10/06/2019 à 04:41 | Mis à jour le 11/01/2021 à 14:57
murailles remparts istanbul plantes invasives

Les murailles entourant la vieille ville ont été construites il y a 1600 ans et l’ont protégée bravement des envahisseurs étrangers. Aujourd’hui, elles sont menacées par une tout autre armée : les plantes invasives.

Hüseyin Dirik, professeur à la Faculté de Foresterie de l'Université d'Istanbul, effectue des études sur les dommages causés par les plantes aux structures historiques. Il a indiqué à l’agence de presse Demirören que des plantes comme les figuiers, les ortie, l'ailanthus altissima (arbre des dieux), les acacias, les saules et les peupliers pouvaient fissurer les pierres de leurs racines épaisses.

« Ces plantes à petites graines se propagent rapidement. Lorsqu'elles parviennent à s’installer sur des bâtiments historiques, elles commencent à germer et à y croître rapidement. Ensuite, en peu de temps, elles causent de lourds dommages aux structures, après avoir fendu et brisé les pierres et le béton avec leurs racines à croissance rapide », explique l’universitaire. Il détaille ensuite le processus d’«invasion» : les plantes herbacées permettent la formation de moisissures au bas des murs où elles se déposent, créant un terrain idéal pour les arbres.

Pour protéger Les murailles entourant le vieil Istanbul, Hüseyin Dirik recommande des nettoyages périodiques. « Ces plantes doivent être déracinées, détruites dès l’observation de la germination. Le désherbage annuel devrait suffire amplement. »

Les remparts entouraient les rives du Bosphore, et s’étendaient sur les hauteurs où se trouvaient les quartiers résidentiels des dirigeants de la ville. Près de 200 tours de guet d’une hauteur de 25 mètres renforçaient la sécurité de la ville. Les murailles ont longtemps fait d'Istanbul une forteresse imprenable par les forces étrangères. De nombreuses armées partirent à l’assaut des murailles… sans succès. Du moins jusqu’au 29 mars 1453, jour où des milliers de Turcs entrèrent dans la ville.

Les plus anciens vestiges se trouvent autour de la colline du palais de Topkapı, qui était une citadelle à l'époque pré-ottomane. Une deuxième série de remparts fut construite au IIe siècle avant J.-C. après que l'empereur romain Septime Sévère a rasé la ville. Chaque nouvelle section de remparts ajoutée a marqué un tournant dans le développement et l'expansion de la ville.

Les murs de 20,5 kilomètres qui entourent le vieux centre-ville d'Istanbul demeurent aujourd'hui une attraction touristique majeure.

 

1 Commentaire (s) Réagir
Commentaire avatar

modestine mar 11/06/2019 - 12:36

Il faut absolument protéger ces murailles, c'est un vestige important pour cette belle ville, et sans doute un des rares subsistant encore, et c'est un attrait touristique qui mérite d'être mis en valeur. Je ne les ai pas vues, maisà mon prochain passage je compte bien aller m'y promener

Répondre
À lire sur votre édition locale
À lire sur votre édition internationale