

Ilgın Çelik, 17 ans, a devancé les 2 400 nageurs, venus du monde entier, qui ont pris part, ce dimanche, à la 31ème édition de cette course unique qui permet de rallier deux continents à la nage.
Les spectateurs étaient nombreux dimanche, à attendre les premiers arrivés de la Course intercontinentale sur le Bosphore qui rallie l’Asie à l’Europe à la nage. Nappes de pique-nique, musique… L’ambiance était détendue et le soleil au rendez-vous au parc de Kuruçeşme, lieu d’arrivée de la compétition.
Cette année, pour la première fois depuis sa création en 1889, la course a été remportée non pas par un homme mais par une femme. Ilgın Çelik, 17 ans, a devancé ses quelque 2400 adversaires, dont 18 Français, en terminant le parcours long de 6,5 kilomètres en 47 minutes et 19 secondes. Sur le podium, elle a été chaudement félicitée par Mehmet Muharrem Kasapoğlu, le ministre de la Jeunesse et des Sports, présent pour l’occasion.
La course intercontinentale sur le Bosphore est organisée tous les ans par le comité olympique turc. Pour l’occasion, le passage des bateaux est bloqué pendant quelques heures. Comme chaque année, les participants sont partis de Kanlıca, sur la rive asiatique, pour rejoindre le parc de Kuruçesme, sur la rive européenne. Cette course très populaire figure parmi les cinq compétitions mondiales de nage validées par le label écologique de l’Ocean Recovery Alliance. La qualité de l’eau, mais également les efforts pour réduire l’empreinte environnementale de l’événement sont ainsi récompensés.
Attention aux courants
La compétition est ouverte à tous. Pour l’édition 2019, 59 nationalités ont pu concourir dans 12 catégories d’âge différentes. L’avis est unanime : les conditions qu’offre le Bosphore sont idéales. William, d’origine britannique, explique : « J’ai déjà nagé à Bali où l’eau est beaucoup trop chaude. Ici c’est parfait, ni trop froid, ni trop chaud. » Pour les nageurs, il faut en moyenne entre six mois et un an de préparation. Chacun sa technique : David lui, s’entraîne en mer ou dans un lac près de chez lui, en Angleterre. Il ajoute : « Le plus dur, c’est de profiter du bon courant. Celui qui vous pousse est frais. Si jamais vous sentez que l’eau se réchauffe, c’est mauvais signe, ça veut dire que vous dérivez. »
La course intercontinentale sur le Bosphore est une compétition exigeante qui demande l’aval d’un coach pour pouvoir participer. Les meilleurs nageurs ont commencé jeune. C’est le cas de Claire, une Irlandaise de 37 ans, qui avec un temps de 58 minutes et 33 secondes, est contente de se trouver dans la norme. La moyenne étant d’environ une heure pour boucler le parcours. Après une journée de repos, elle compte bien profiter des visites qu’offre la ville d’Istanbul et assure qu’elle reviendra l’année prochaine.