

Le quotidien allemand Bild* publie ces jours-ci un classement des 10 villes les plus dangereuses du monde. Pour établir ce classement – forcément sujet à débat – le journal a consulté Johann Philipp Klages, géologue au célèbre Institut Alfred Wegener pour la recherche polaire et marine. L’idée : réaliser un classement des villes “dangereuses” compte tenu du risque sismique élevé. La mégapole stambouliote apparait au 9ème rang de ce classement.
1. Tokyo (Japon): 38 millions d’habitants
La ville de Tokyo est située au croisement de trois grandes plaques tectoniques: celle d’Amérique du Nord, celle des Philippines et celle du Pacifique, faisant d’elle la région du monde qui enregistre les plus importants mouvements sismiques. Plus de 100.000 personnes ont perdu la vie lors du violent séisme de 1923. Le Japon subit chaque année environ 20% des séismes les plus importants de la planète. Des spécialistes de l’université de Tokyo ont évalué à 70% le risque de survenue d’un tremblement de terre de magnitude 7 dans les 30 prochaines années. La ville tente de prévenir le danger en multipliant la construction d’infrastructures capables de supporter les tremblements les plus importants.
2. Osaka/Kobé (Japon): 1 million d’habitants
Le secteur d’Osaka-Kobé est la seconde région la plus peuplée de l’archipel après Tokyo. La région de Kobé se situe à proximité de l’enfoncement de la plaque des Philippines sous la plaque Eurasiatique. L’affrontement entre ses deux plaques est à l’origine d’une importante faille située au sud de l’île Awaï et de la baie d’Osaka. Cette faille est à l’origine de nombreux séismes. Le 17 janvier 1995, la région d’Osaka-Kobé a connu un tremblement de terre sans précédent, causant la mort de plus de 6.000 personnes.
3. Djakarta (Indonésie): 30 millions d’habitants
La majorité des tsunamis ayant lieu dans la région sont causés en premier lieu par l’enfoncement de la plaque indienne-australienne sous la plaque chinoise.
4. Nagoya (Japon): 2,5 millions d’habitants
Cette ville au centre de l’archipel japonais est également soumise à un risque élevé de tsunamis et de tremblements de terre.
5. Los Angeles (Etats-Unis): 12,8 millions d’habitants
Cette grande métropole américaine enregistre fréquemment des mouvements sismiques. Et pour cause, elle est traversée par la célèbre faille San Andreas. Cette faille géologique est située entre les plaques tectoniques du Pacifique et de l’Amérique ; elle s’étend sur 1.300 km et est à l’origine de nombreux séismes à Los Angeles. Le dernier séisme violent qu’a enregistré la Cité des Anges remonte à 153 ans. Il a été évalué à une magnitude de 7,9 sur l’échelle de Richter.
6. San Francisco (Etats-Unis): 4,5 millions d’habitants
Cette grande métropole américaine située sur la coté ouest est localisée non loin de la faille San Andreas. En 1906, la ville a connu un séisme de magnitude 8 provoquant un énorme incendie et causant la mort d’environ 3.000 personnes. En 2005, l’expert David Schwartz a estimé à 60% le risque que la ville subisse un fort séisme dans les 30 prochaines années.
7. Téhéran (Iran): 8,5 millions d’habitants
La ville de Téhéran est bordée par des failles actives. L’Iran se situe entre deux zones sismiques, l’une située au Nord et l’autre au Sud. La plaque arabique entre souvent en collision avec la plaque eurasiatique, collision à l’origine de la formation des chaines de montagnes visibles en Iran telles que l’Arborez ou le Zagros. En 2006, des chercheurs du CNRS ont mis en avant une inversion du mouvement des failles actives situées au cœur de la chaine de montage d’Alborz. Le pays craint de futurs tremblements de terres, et pour cause : l’infrastructure d’un grand nombre de maisons en Iran ne réponde pas aux normes de prévention de "Zones à fort risque sismique".
8. Manille (Philippines): 11,9 millions d’habitants
Manille, capitale des Philippines, est située dans une zone à forte activité sismique. Le pays redoute un important tremblement de terre dans les années à venir, provoqué par l’enfoncement de la plaque pacifique sous la plaque des Philippines. L’institut de volcanologie des Philippines (PHIVOLCS) a tenté de prévenir le danger en établissant, il y a peu, des zones de sécurité à respecter autour des trois volcans dominant les Philippines.

Senol Demir/Flickr/CC
Dans la région d’Istanbul, le risque sismique est très élevé. La partie sud de la ville est traversée par un segment de la faille nord-anatolienne, située sous la mer de Marmara. Alors qu’il n’a connu aucune activité sismique majeure au cours du 20ème siècle, ce segment menace désormais de rompre. Pour les autorités turques, il s’agit donc d’une "zone d’intérêt prioritaire". Qualifié de "San Andreas de l’Est" par un grand nombre de scientifiques, cette faille s’étend d’est en ouest, passant à 20 km d’Istanbul. Le 17 août 1999, un tremblement de terre localisé à Izmit (une centaine de kilomètres au centre-ouest) a causé la mort de plus de 1.000 personnes à Istanbul, et plus de 20.000 dans la région proche de l’épicentre. A Istanbul, le risque est d’autant plus important que l’infrastructure et le caractère vétuste de nombreuses constructions ne pourront supporter les secousses d’un tremblement de terre. La ville est quadrillée par des appareils d’enregistrement de secousses, des stations d’analyse de dommages, d’un système d'alerte précoce opérant quelques secondes avant la manifestation du séisme et permettant d'arrêter les trains et métros et de fermer les vannes des gazoducs. C’est l’observatoire sismologique de Kandili, l’un des plus importants du pays, qui analyse notamment toutes les informations des stations d’enregistrement.
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SÉISME – Istanbul est-elle prête ?
10. Naples (Italie): 1 million d’habitants
Naples est soumise au risque volcanique, car située entre deux volcans, le Vésuve à l’est et les Champs Phlégréens à l’ouest. Sous la métropole italienne se trouve une grande chambre de magma maintenue à haute pression. La terre s’élève et s’abaisse sur plusieurs centimètres chaque année. La ville étant soumise à un important risque d’éruption volcanique, des plans d’évacuation de la ville sont établis régulièrement.
Farida Ouriachi (www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 16 septembre 2015











































