Olivier Guillaume, Directeur général Sanofi Aventis Turquie (photo Sanofi)
Interview réalisée dans le cadre d'une collaboration lepetitjournal.com/Istanbul - Chambre de Commerce Française en Turquie. Tous les mois, un ou deux entretiens avec des représentants de sociétés françaises ou turques sont publiés dans www.lepetitjournal.com Istanbul et la Lettre mensuelle de la CCFT, "Les nouvelles de la Chambre".
Lepetitjournal.com Istanbul : quelle est la position actuelle de Sanofi Aventis sur le marché turc ?
Olivier Guillaume, Directeur général Sanofi Aventis Turquie : Sanofi Aventis est présent en Turquie dans trois domaines : les médicaments de recherche et développement, les génériques de marque et les vaccins. Nous couvrons, avec ces activités, l'ensemble des besoins du marché turc. Nous sommes même N° 1 depuis notre fusion en avril dernier avec la société tchèque Zentiva qui avait elle-même racheté précédemment la partie pharmaceutique du groupe turc Eczebasi. Aujourd'hui, Sanofi Aventis Turquie emploie 2.500 collaborateurs et le chiffre d'affaires est d'environ 800 millions d'euros.
Que vous a apporté cette récente opération de croissance externe ?
En rachetant cette année la totalité de Zentiva dans laquelle nous avions historiquement une participation de 25 %, nous avons pu accroître considérablement notre position sur le marché turc notamment dans le domaine des génériques. Cela nous a également permis de développer une capacité de production industrielle que Sanofi Aventis n'avait pas du tout en Turquie avant cette fusion. Zentiva possède deux usines près d'Edirne, l'une pour la fabrication de la matière première chimique et l'autre pour le façonnage des médicaments qui est l'une des plus grandes au monde avec une capacité de production annuelle de 400 millions de boîtes. Ces deux sites sont labellisés par le très exigeant FDA américain (Food and Drug Administration) et son équivalent européen l'EMEA.
Aujourd'hui, 70 % des produits pharmaceutiques vendus en Turquie sont fabriqués dans ces usines. La production actuelle n'étant pas au maximum de leur capacité, cela nous permet aussi d'envisager de développer l'exportation à partir de ce centre d'excellence notamment pour les antibiotiques. J'ajoute qu'en matière de recherche et développement, la Turquie, dont l'activité médicale est de très bon niveau, devient un centre de recherche très important du groupe Sanofi Aventis. En 2009, nous avons énormément investi dans ce domaine : plus de 15 millions d'euros.
Avez-vous également souffert de la crise économique qui a touché la Turquie ou au contraire la grippe H1N1 a -t-elle eu un effet porteur ?
Concernant la pandémie H1N1, nous sommes l'un des trois principaux fournisseurs mondiaux de vaccins et le seul pour les non adjuvés. Nous avons approvisionné l'Etat turc avec un certain nombre de millions de doses et la campagne de vaccination pour les personnes à risques vient de démarrer.
Mais sur le plan économique, la crise nous impacte aussi car l'Etat turc a décidé de baisser fortement les prix de vente des produits pharmaceutiques à partir de la mi-décembre. Cela va entraîner une perte d'environ 3 milliards de TL pour les producteurs pour un marché de 15 milliards au total. C'est très dommage car en volume le marché se porte plutôt bien.
Notre chiffre d'affaires et nos marges vont par conséquent diminuer d'environ 15 % ce qui nous conduit à envisager des plans de réduction des coûts qui comportent malheureusement des plans de licenciements.
Dans ce contexte, avez-vous d'autres projets de croissance externe et de développement pour 2010 et les années suivantes ?
Notre challenge est de continuer de croître en volume sur notre c?ur de métier mais aussi de nous diversifier compte tenu de l'évolution du marché pharmaceutique qui dans une phase de maturation notamment pour ce qui concerne l'arrivée de nouvelles molécules.
La comestique/santé, l'OTC - qui est très porteur en Turquie avec une population captive d'environ 7 millions de personnes - et la santé animale sont des secteurs que nous étudions. Nous pourrions faire une diversification dans l'un de ces domaines en 2010 avant d'envisager quelque chose dans l'activité pharmaceutique classique.
Brigitte di Benedetto (www.lepetitjournal.com Istanbul) lundi 4 janvier 2010









































