Le parti au pouvoir a vertement critiqué la gestion du nouveau maire d’Istanbul à la suite des fortes pluies qui se sont abattues sur la ville, samedi, provoquant de nombreuses inondations et causant la mort d’une personne.
Panique à Istanbul, samedi, après qu’une pluie diluvienne s’est abattue sur Istanbul après plusieurs jours de forte chaleur. Les inondations ont causé le blocage des principaux moyens de transport, dont les ferries sur le Bosphore, et la dégradation de nombreux commerces, notamment au Grand Bazar. Les eaux ont atteint par endroit jusqu’à 190 centimètres de profondeur et provoqué le décès d’un homme, pris au piège dans le passage souterrain d'Unkapani. Dans le quartier de Fatih, on a compté jusqu’à 114 litres d’eau par mètre carré en une heure, soit la même quantité de pluie que celle qui se produit normalement en hiver.
À qui la faute ?
Les eaux ne s’étaient pas encore retirées que les critiques à l’encontre d’Ekrem Imamoğlu, en poste depuis moins de deux mois, ont commencé à pleuvoir. Interviewé par le journal Sabah, Mehmet Tevfik Göksu, le chef de file des conseillers municipaux de l’AKP à Istanbul, a pointé l’absence du maire, en vacances quand l’épisode pluvieıux a débuté. Mais surtout, il a accusé la municipalité de ne pas avoir tenu compte des avertissements émis par l’agence météorologique. « Si la municipalité avait pris des mesures, nous n'aurions pas eu de problèmes. C'est malheureusement un exemple de la façon dont le Parti républicain du peuple (CHP) va gérer la ville ».
« L'avertissement du service météorologique était très tardif et a été signalé comme étant de gravité moyenne », a répondu Ekrem İmamoğlu, rentré en urgence à Istanbul. Celui que l’on présente comme le principal opposant d’Erdoğan a assuré que la municipalité avait débloqué des moyens de secours efficaces : 2 148 employés municipaux et 645 véhicules et engins lourds étaient mobilisés ce week-end pour répondre aux appels d’urgence. Par ailleurs, il a annoncé aux journalistes du Centre de coordination en cas de catastrophe (AKOM), que des mesures seraient prises prochainement afin de limiter les risques d’inondations à l’avenir. « Un travail sera entrepris pour déterminer les zones qui ont été menacées par de telles catastrophes dans l'histoire d'Istanbul au cours des 20-25 dernières années. Nous analyserons les précautions à prendre à moyen et long terme. » Et d’ajouter que les institutions de renseignement et de coordination de l’information de la municipalité seraient renforcées à l’avenir.
Répliques du CHP
En 2009, des inondations similaires avaient causé la mort d’une trentaine de personnes à Istanbul. Deniz Baykal, le leader du CHP à l’époque avait mis en cause la municipalité AKP d’Istanbul, invoquant que l’ampleur des dommages provenait des carences de la planification urbaine. Il avait rappelé que 24 000 immeubles avaient été construits dans des zones à risques et que les aides d’urgence du gouvernement avaient été insuffisantes. Ce week-end, les partisans du CHP ont réitéré leurs invectives à destination de l’AKP, critiquant la gestion de la ville d’Istanbul durant les mandats de ce dernier. Selon eux, ces 25 dernières années ont été marquées par le développement anarchique d’habitations souvent illégales en périphérie, appelées gecekondu, signifiant « construit en une nuit ».
L'annuaire 
L'agenda 