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ILES AUX PRINCES – Plus de 400 chevaux meurent chaque année

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 21 mai 2017, mis à jour le 12 septembre 2017

A première vue, les calèches tirées par les chevaux ajoutent du charme au décor des îles aux Princes, situées au large d'Istanbul. En coulisse pourtant, les défenseurs des animaux s'alarment : la surexploitation et la malnutrition, entre autres, entraînent la mort précoce des chevaux.

Les îles aux Princes, au large d'Istanbul, vivent au rythme des sabots. Mais les défenseurs des animaux tirent la sonnette d'alarme : environ 400 chevaux, utilisés pour tirer les charrettes, meurent chaque année à cause d'accidents ou en raison de leurs conditions de vie misérables. Selon un rapport publié le 9 mai par le Comité de surveillance des animaux (HAKIN), les îles aux Princes comptabilisent 1.540 chevaux pour 272 charrettes, dont 230 sont utilisées à Büyükada, la plus grande des îles.

"L'espérance de vie approximative pour les chevaux est de vingt ans. Mais l'espérance de vie des chevaux utilisés pour tracter des calèches est de seulement deux ans une fois qu'ils ont commencé à travailler", déclare Elif Narin, une activiste, citée par Hürriyet Daily News. "Le nombre de 400 représente seulement le nombre de chevaux morts qui ont été enterrés par la municipalité. Mais nous savons que de nombreux chevaux blessés sont abandonnés à leur triste sort dans les forêts. Des cadavres de chevaux ont également été retrouvés en mer. Au total, nous pensons qu'entre 700 et 800 chevaux meurent chaque année."

Juments enceintes au travail

Ce fléau est d'autant plus important qu'il  n'existe aucun centre médical pour chevaux à Büyükada. "Il y a des chevaux partout mais il n'y a pas de centre vétérinaire ou médical. La municipalité métropolitaine d'Istanbul établit le prix des voitures, mais rien n'est fait pour la santé des chevaux", dénonce Elif Narin. Or les risques de blessure, eux, sont bien présents. "Si l'asphalte est abimé ou cassé, les cheveux trébuchent et se blessent", poursuit l'activiste avant d'ajouter : "Faire courir les chevaux sur de l'asphalte et sur des pentes raides comme on en voit à Büyükada est contre leur nature."

(photo du collectif "Ne montez pas en calèche, les chevaux en meurent")

A Büyükada, où les véhicules motorisés ne sont pas autorisés, les calèches remplacent les taxis jaunes d'Istanbul. Leur fonctionnement est similaire :"Toutes les calèches sont gérées par quelques personnes seulement, explique Elif Narin. Une personne peut louer une calèche pendant six mois, puis l'utilise alors massivement pour compenser le prix de location."

Depuis quelques années, les défenseurs des animaux arguent les visiteurs de l'île de ne pas entrer dans ce manège, notamment avec la création du collectif "Ne montez pas en calèche, les chevaux en meurent" (faytona binme atlar ölüyor en turc). Il dénonce notamment la malnutrition dont souffrent les chevaux. Si les bêtes courent après avoir bu et mangé, elles peuvent en mourir. Les chevaux courent alors régulièrement sans eau ni nourriture dans le ventre, mais en portant parfois leur progéniture. Car pour satisfaire les nombreux touristes qui attendent leur tour, les juments enceintes aussi font vivre les îles aux Princes au rythme des sabots?

Solène Permanne (http://lepetitjournal.com/istanbul) lundi 22 mai 2017

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Publié le 21 mai 2017, mis à jour le 12 septembre 2017

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