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HISTOIRE – Connaissez-vous Barberousse, “héros” de l’Empire ottoman ?

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Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 27 décembre 2015, mis à jour le 8 février 2018

Chaque jour, vous êtes nombreux à emprunter le boulevard Barbaros. Mais combien d’entre vous connaissent l’histoire de Barberousse, “héros” de l’Empire ottoman auquel est dédié l’avenue ?  Barbaros Bulvarı commence à l’embarcadère de Beşiktaş pour se terminer au niveau des quartiers d’affaires de Levent et Zincirlikuyu. Quant à Barbaros ou Barberousse, il fut l’un des grands noms de l’Empire ottoman, nommé Bey d’Alger puis Pacha Beylerbey par le sultan Soliman le Magnifique, qui lui donnera  les commandes de la marine ottomane. Une statue à son effigie est située non loin du Musée de la Mer. 

Hızır Reis ou Hayreddin Paşa, dit Barberousse, considéré comme l’un des plus grands marins de son temps, est né en 1476 sur l'île de Lesbos. Il débute sa “carrière” en tant que pirate. Il suit dès son plus jeune âge les traces de son aîné Oruç Reis, corsaire sur des navires turcs en Méditerranée. Accompagné de son autre frère İshak, ils permettront entre 1504 et 1510 le transport de musulmans et de juifs séfarades fuyant la pression de l’inquisition espagnole vers l’Empire ottoman. L’aide apportée à ces "réfugiés" vaudra au frère aîné Oruç le surnom de "Baba Oruç", soit "le père Oruç". Hızır Reis, arborant quant à lui une barbe rouge, se fera surnommer "Barberousse".

Photos Wikicommons

Bey d'Alger   

L’émir local d’Alger Salim al-Tumi, dans le but de libérer la ville de l’inquisition espagnole, fait appel aux frères "Barberousse". Après avoir mené à bien leur mission, les deux frères finissent par assassiner l’émir local. Oruç Reis succède à Salim el-Tumi en se proclamant Bey d’Alger, sorte de préfet sous l’Empire ottoman. Il sera assassiné  en 1518 par les Espagnols lors de la conquête de Tlemcen, ville du nord-ouest de l’Algérie. A la mort de son frère, Hızır Reis se fait proclamer à son tour Bey d’Alger. La ville s’illustrait à cette période en tant que centre d’activité du métier de corsaire pour toute l’Afrique du Nord. 

A partir de 1522, Barberousse reprend la mer une à deux fois par an, accroissant ainsi sa flotte et ses richesses. Ses navires permettront la capture d’un grand nombre de bateaux espagnols chargés d’or de retour des Amériques. Il entreprend par la suite la reconquête de l’Algérie, et en profite pour créer le port d’Alger, acte de fondation de la "Régence d’Alger". En 1533, Soliman le Magnifique proclame Barberousse "Grand Amiral de la Flotte Ottomane". Il le nomme également "Pacha"- haut dignitaire de l’Empire ottoman- ainsi que "Beylerbey" - émir des émirs. Barberousse entreprend à la même période sa campagne contre Tunis, luttant contre les Espagnols et les troupes de Charles Quint. 

Profitant des dissensions des Hafsides, dynastie des berbères masmoudienne, Barberousse entre dans Tunis dès août 1534, proclamant assez vite la chute de la dynastie des Hafsides. Il se lance ensuite à la conquête des îles Baléares, où il conquiert Mahón en 1536, capitale de l’île de Minorque. La flotte de Hızır Reis, crainte par le plus grand nombre, permet aussi la saisie de villes vénitiennes en 1537. En 1548, la ville de Venise demande la paix à l’Empire ottoman, déclarant reconnaître officiellement la suzeraineté ottomane sur ses terres, s’acquittant même d’indemnités de guerre.  

Autre fait d’armes : la bataille de Prévéza, sur la côte ouest de la Grèce, qui oppose la flotte ottomane sous le commandement de Barberousse et la flotte hispano-vénitienne sous les ordres de l’amiral Andrea Doria en 1538. Cette bataille s’illustre parmi les grandes victoires navales de l’Empire. 

A la suite de ce raid en Méditerranée, Barberousse quitte définitivement Alger pour se consacrer à l’avenir de l’Empire ottoman. C’est à son fils adoptif, Hassan Agha, que Barberousse laisse le soin de diriger et d’organiser Alger.

Les traces de Barberousse à Istanbul  

Hızır Reis est considéré par les historiens comme le fondateur et le père de la marine ottomane : il “devait faire des descendants des nomades asiatiques une des premières puissances navales et placer le prestige maritime de l'Empire sur un piédestal où nul ne l'attendrait au cours du règne de Soliman" a écrit l'historien Jean-Louis Belhachemi.

Barberousse s’éteint le 4 juillet 1546. Il repose aux côtés de son épouse dans un mausolée funéraire situé à Beşiktaş, à quelques mètres de l’avenue portant son nom. La statue à son effigie située non loin du mausolée funéraire présente quelques vers en hommage à l’un des plus grands marins que l’Empire ottoman ait connu : "D’ou vient ce bruit à l’horizon de la mer ? / Peut-être est-ce Barberousse qui revient ? / De Tunis, d’Alger ou des îles ? / Deux cents bateaux naviguent sur les vagues / Ils viennent des terres où la lune se lève / De quels voyages reviennent ces saints navires ?" 

Farida Ouriachi (www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi  28 décembre 2015

Pour plus d'informations sur Barberousse cliquez ici. Vous pouvez également suivre l'intervention de Franck Ferrand sur Europe 1 dédiée à Barberousse en cliquant ici 

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Publié le 27 décembre 2015, mis à jour le 8 février 2018

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