Édition internationale

FOOTBALL – Le championnat turc, nouvel eldorado des joueurs français ?

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 18 juillet 2017

Entre un taux d'imposition attractif et une ambiance incroyable dans les stades, nombreux sont les joueurs de football français à avoir quitté la Ligue 1 cette année pour rallier le championnat turc. Et ils ne risquent pas d'oublier l'accueil qui leur est réservé?

La réputation de la ferveur turque pour le football n'est plus à faire. Et ce n'est pas l'attaquant français Yoan Gouffran qui dira le contraire? Hier, le joueur de 31 ans s'est engagé pour deux saisons avec Götzepe. Pour marquer le coup, le club turc a officialisé la venue de sa nouvelle recrue sur Twitter, en postant un montage du joueur fièrement assis sur un trône de fer, tiré de la série Game of Thrones. Quelques jours avant lui, l'attaquant français Bafétimbi Gomis avait été accueilli comme un héros par des milliers de fans de Galatasaray rassemblés à l'aéroport d'Istanbul.

Comme eux, Younès Belhanda, Jérémy Menez, Nabil Dirar et bien d'autres footballeurs français ont choisi de rejoindre cette saison la Süper Lig turque, qui reprendra le 11 août. Ils ont tous pris le chemin de la Turquie cet été, malgré un contexte politique et sécuritaire instable ces derniers mois et une connaissance pas toujours développée du pays? En témoigne la bourde de Mathieu Valbuena, qui a annoncé son transfert vers la Turquie sur son compte Twitter? avec le drapeau de la Tunisie ! Une gaffe vite corrigée par l'international français, et dont les supporters ne tiendront pas rigueur si l'attaquant se démarque sur le terrain. L'ex-joueur de l'Olympique lyonnais a signé un contrat de trois ans avec le club de Fenerbahçe, pour un salaire annuel de 4 millions d'euros avec bonus.

Pas beaucoup d'impôts?

Sur le terrain financier, la Turquie se révèle être un gros atout pour les footballeurs français. Et pour cause, un taux d'imposition presque imbattable en Europe : 15%, soit le deuxième plus attractif derrière la Bulgarie (10%). C'est trois fois moins que dans l'Hexagone? "Autre avantage considérable : les clubs turcs prennent systématiquement en charge l'impôt", précise Charles Le Lez, ancien professeur de droit fiscal à l'École des agents, cité par le journal L'Equipe.

Les candidats tricolores à l'exil ont aussi plus de chance de se retrouver en Turquie, depuis l'assouplissement du quota de joueurs étrangers. Il a été élargi depuis la saison 2015-2016 à quatorze joueurs étrangers maximum par équipe, dont onze peuvent être inscrits sur la feuille de match, contre huit auparavant. S'il n'y avait que neuf joueurs étrangers en Süper Lig en 2002, on en compte ainsi aujourd'hui près de 200?

Dans la course aux footballeurs français, les clubs turcs disposent aussi d'un plus gros budget cette saison, grâce à l'explosion du montant des droits télévisés pour la période 2017-2022. Digitürk déboursera plus de 550 millions d'euros par an, contre 362 millions d'euros pour la période précédente? Et 5 millions d'euros en 1994 !

Record de décibels

Ces droits télés pourraient permettre à Galatasaray, Fenerbahçe et Trabzon, parmi les clubs européens les plus endettés, de réduire leur déficit? Mais pour l'heure, ils permettent surtout aux équipes de s'offrir de nouvelles recrues, comme Gaël Clichy, qui vient de signer à Ba?ak?ehir pour un salaire avoisinant les 3 millions d'euros nets la saison. Avec ce salaire presque aussi élevé que celui qu'il touchait en première ligue anglaise, le défenseur français Gaël Clichy est ainsi devenu le joueur le mieux payé du club turc. Et s'est offert, en prime, un nouveau challenge : "Ba?ak?ehir est un nouveau club. On doit construire. J'ai eu la chance de gagner des choses, a-t-il déclaré. J'ai joué avec de nombreux joueurs formidables. Bergkamp, ??Vieira, Henry. (...) Ba?ak?ehir me rappelle Manchester City. (...) City est un club qui s'est amélioré au cours des huit dernières années. J'ai dit à mes coéquipiers de Ba?ak?ehir que cette équipe pourrait devenir un mini (Manchester) City."

Cette ambition de faire de l'ombre aux trois géants que sont Be?ikta?, double-tenant du titre, Fenerbahçe et Galatasaray, c'est aussi celle qui a mené l'attaquant français Jérémy Menez à fouler la pelouse d'Antalyaspor. Et Paul Leguen, l'ancien entraîneur de l'Olympique Lyonnais, à s'engager avec le club de Bursaspor pour deux saisons.

Il ne reste plus qu'à savoir si les footballeurs français ne décevront pas leurs supporters sur le terrain. Pour ça, il n'y aura qu'à tendre l'oreille? En 2013, les supporters du Be?ikta? ont atteint 141 décibels, soit l'équivalent d'un avion au décollage? Une performance inscrite dans le Guiness book des records.

 

Solène Permanne (http://lepetitjournal.com/istanbul) mardi 18 juillet 2017

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Publié le 17 juillet 2017, mis à jour le 18 juillet 2017
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