Le Tribunal Suprême de Turquie a acquitté hier 235 personnes suspectées d'être liées à Ergenekon, un vaste complot, mis en lumière en 2007. Quatre accusés ont quant à eux été condamnés à la prison à vie pour violation de l'ordre constitutionnel.
Nouveau et peut-être dernier chapitre de l’affaire Ergenekon. Hier, 235 personnes suspectées d’avoir aidé directement ou indirectement l’organisation terroriste ont été acquittées par la Haute Cour Pénale d’Istanbul. Quatre accusés ont quant à eux été condamnés à la prison à vie, pour opposition à l’ordre constitutionnel. L’un d’eux est l’avocat Alparsalan Arslan, qui avec trois complices avait ouvert le feu dans la salle d'audience du Conseil d'État, le 17 mai 2006, tuant le Juge Mustafa Yücel Özbilgin et blessant quatre autres magistrats.
Le complot Ergenekon est une entreprise née le lendemain de la seconde guerre mondiale, et dont l’objectif était de mettre les militaires au pouvoir. L’organisation, qui comptait dans ses rangs des généraux, des mafieux, des agents secrets ou encore des membres des Loups Gris, le mouvement ultra-nationaliste Turc, avait infiltré l’ensemble des strates du pouvoir.
La société secrète a été mise au jour en 2007, lorsqu’une cache d’armes est découverte dans une maison d’Istanbul. S’ensuivent de nombreuses arrestations : 588 personnes dont des politiciens, l’ancien chef de l’armée Ilker Başbuğ, des journalistes et d’autres personnalités, sont détenues jusqu’à leur jugement en 2013.
Mais l’année suivante, une enquête révèle que le procès de 2013 avait été faussé par des preuves fabriquées, dans le but d’emprisonner des opposants au mouvement FETÖ.
Suite à cette découverte, les verdicts sont annulés et les accusés relâchés : « Les étapes de l'interrogatoire, du procès et de la collecte des preuves ont été jugées contraires aux principes de procès équitable » avait déclaré la Cour d’Appel Suprême.