À 38 ans, Cüneyt Çakır est le premier arbitre turc à avoir dirigé une finale de Ligue des champions, le 6 juin dernier à Berlin, entre la Juventus et le FC Barcelone. Arbitre international depuis 2006, il est notamment connu pour délivrer rapidement les cartons, ce qui lui vaut aussi de nombreuses critiques. Après avoir gravi les échelons, il est désormais considéré comme une figure incontournable du football dans le monde, et fait la fierté de nombreux Turcs.
“J’avais un rêve et j’ai toujours travaillé dur pour cela”, déclarait Cüneyt Çakır (photo Wikicommons), lors d’une conférence de presse en janvier 2012. "Le football est mon amour d'enfance et c’est aujourd’hui un honneur d'être affecté à la plus grande organisation de football au monde".
Cet amour pour le sport et plus particulièrement le football lui est venu très tôt. Né à Istanbul, ce diplômé en études commerciales ayant travaillé dans les assurances doit ses débuts dans l’arbitrage à son père, Serdar Çakır.
Sur les traces de son père
Comme beaucoup de garçons de son âge, le jeune Cüneyt s’est d’abord rêvé footballeur. "Mais mon père était un arbitre et grâce à lui, j’ai observé de près la façon dont le monde de l'arbitrage fonctionne”, explique-t-il. “Et j’ai vraiment aimé. J’avais l'habitude de regarder ses matchs, puis nous les analysions ensemble, comme si j’étais son arbitre assistant.”
Toutefois, c’est véritablement à l’âge de 17 ans, lorsqu’il s’inscrit à un cours d’arbitrage, que Cüneyt Çakır se rend compte du plaisir que ce rôle lui procure et décide d’en faire son métier.
Philosophie d’un travailleur acharné
“Être arbitre représente beaucoup plus que seulement 90 minutes sur le terrain. En tant qu’arbitre, vous devez être prêt aussi bien physiquement que techniquement et mentalement”, explique-t-il.
L’état d’esprit de l’arbitre est simple : travail, persévérance et dévouement. “Ma philosophie a toujours été de faire de mon mieux, quoi que je fasse,” raconte-t-il. “Bien sûr, j’avais certains objectifs quand j’ai commencé en tant qu’arbitre, comme celui d’être arbitre de première division et de participer à de grands matchs comme des finales. J’ai toujours travaillé de cette façon : me fixer mes objectifs et être patient. Si vous travaillez dur, vous êtes récompensé.”
À ses yeux, l’esprit d’équipe et de coordination demeure fondamental, c’est pourquoi il souligne fréquemment le soutien qu’il reçoit de ses collègues. "Les arbitres constituent vraiment une équipe, que ce soit sur le terrain ou en dehors du terrain" assure-t-il.
Une ascension fulgurante
Cüneyt Çakır a fait ses armes en 2001 dans la Süper Lig, le frénétique championnat turc, où il a d’ailleurs arbitré cinq fois des matchs opposant Fenerbahçe et Galatasaray. Mais il ne se contente pas de sa position nationale. Grâce à sa persévérance, il gravit rapidement les échelons, et intègre l’UEFA (Union européenne des associations de football) comme quatrième arbitre d’un premier tour de qualification de la Ligue des champions en 2003, entre Skonto FC et Sliema Wanderers FC.
L’année 2006 se révèle charnière pour l’arbitre turc, puisqu’il est officiellement promu arbitre de la FIFA (Fédération Internationale de Football Association). Il commence par des matchs amicaux avant de s’illustrer pendant l’Euro 2012, où il arbitre notamment la demi-finale entre le Portugal et l'Espagne, montrant neuf cartons jaunes.
Rio 2014
En 2014, la FIFA le choisit parmi de nombreux arbitres pour la Coupe du monde au Brésil. Après le pionnier Doğan Babacan en 1974, Cüneyt Çakır devient ainsi le second arbitre turc à officier dans une Coupe du monde. La demi-finale entre les Pays-Bas et l'Argentine reste l’un des plus grands matchs de sa carrière.
Le 6 juin dernier, alors que le FC Barcelone triomphait face à la Juventus, le Stambouliote est devenu le premier arbitre turc à gérer une finale de Ligue des champions de l’UEFA."De toute évidence, c’est quelque chose dont on peut être fier, tout en ressentant une grande responsabilité. C’est la première fois qu’un arbitre turc, et une équipe d’arbitres turcs, est en charge d'une finale de Champions League, et cela double notre responsabilité” confiait-il avant le match.
Alizée Pellen (www.lepetitjournal.com/Istanbul) vendredi 12 juin 2015











































