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BILLET – A propos de l’intervention de Pierre Lellouche à Galatasaray

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 28 mars 2011, mis à jour le 9 février 2018

 Secrétaire d’Etat  au Commerce extérieur ( et ancien secrétaire d’Etat aux Affaires européennes), Pierre Lellouche était la semaine dernière en Turquie. Il n’a pas manqué d’aller saluer ses anciens collègues et élèves de l’université Galatasaray, où il a été dans le passé enseignant pour quelques mois, et d’y délivrer un discours sur la France et la Turquie au regard de la mondialisation. Impressions.

M.Pierre Lellouche à l'université Galatasaray vendredi dernier (photo BDB)

C’est d’abord un certain étonnement qui nous a saisi devant un amphithéâtre quasi vide pour écouter notre ministre. Comment est-ce possible que des jeunes Turcs effectuant leurs études dans une université francophone soient aussi peu motivés pour écouter Pierre Lellouche sur le thème des relations entre nos deux pays ? A creuser... même s’il est vrai que la conférence a été organisée un vendredi après-midi très ensoleillé.

C’est ensuite, à l’écoute du discours, un certain sentiment de bien-être qui nous a envahi. Comme c’est plaisant d’entendre parler positivement de la Turquie dans la bouche d’un des membres du gouvernement français !  Après une visite présidentielle éclair qui a laissé un arrière-goût amer dans la communauté française d’Istanbul, ces propos positifs de la part d’un fervent admirateur de la Turquie font du bien !

Une place retrouvée de la Turquie sur la scène mondiale

Pierre Lellouche a, au cours de son intervention, largement détaillé les atouts actuels de la Turquie : forte croissance démographique, un régime politique démocratique qui concilie tradition musulmane et laïcité, une diplomatie dynamique (notamment dans une région allant du Maghreb jusqu’à  l’Asie centrale) et une économie émergente à fort taux de croissance. Ceci pour mieux nous faire comprendre que la Turquie est aujourd’hui absolument incontournable, en particulier avec les pays de l’UE avec laquelle elle effectue 46 % de ses échanges.
Par conséquent, et ce fut le point culminant du discours, il convient absolument de dépasser les crispations politiques actuelles car la France et la Turquie, c’est forcément pour longtemps !

Les intérêts nationaux de la France et de la Turquie conduisent à travailler ensemble

Réponse aux questions de Nicolas Cheviron de l'AFP à l'issue de la conférence (photo BDB)

Comme partenaire commercial évidemment mais également comme partenaire politique. Pierre Lellouche rappelle à l’auditoire que, pour ce qui concerne l’organisation du monde, la France et la Turquie ont un point de vue partagé (en mai aura lieu à Istanbul et à l’initiative du G20 un séminaire sur la stabilisation du cours des matières premières co-présidé par la France et la Turquie). Il recommande de bâtir les relations bilatérales là-dessus plutôt que sur des débats caricaturaux (il évoque l’incident du chewing-gum !) qui se résument presque à un seul homme ce qui est peut être “un peu court et décevant” souligne-t-il.

De même, prendre en otage les relations franco-turques sur le thème de l’adhésion de la Turquie à l’Europe est tout autant regrettable car finalement  -demande-t-il- la Turquie est-elle prête à subir les règles de l’UE ? Pas sûr, d’après l’orateur, car il y a beaucoup de choses qu’elle ne pourrait plus faire !

Pour conclure, Pierre Lellouche en appelle aux générations suivantes en s’adressant à la poignée d’étudiants présents ce jour là : “Prenez cette responsabilité, faites converger nos peuples. Je ne doute pas que vous le ferez". A faire circuler dans tout Galatasaray.

Brigitte di Benedetto (www.lepetitjournal.com d'Istanbul) lundi 28 mars 2011.

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Publié le 28 mars 2011, mis à jour le 9 février 2018

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