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ATTENTAT À BESIKTAS – Les TAK revendiquent

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 12 décembre 2016

Les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe armé proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a revendiqué hier le double-attentat qui a frappé Istanbul samedi soir, à proximité du stade de Beşiktaş. Le bilan provisoire est de 38 morts – dont 30 policiers - et 155 blessés.

Les drapeaux turcs étaient en berne, hier, au lendemain du double-attentat qui a fait au moins 38 morts – dont 30 policiers - et 155 blessés samedi soir, à proximité du stade Vodafone Arena de Beşiktaş, sur la rive européenne d’Istanbul. L’attaque a été revendiquée hier par les Faucons pour la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). L’organisation a déclaré sur son site internet avoir mené ce double-attentat pour plusieurs raisons, dont la poursuite de la détention du fondateur du PKK, Abdullah Öcalan. Le groupe a précisé dans un communiqué que ses deux auteurs étaient "tombés en martyrs". Treize personnes ont été placées hier en garde à vue dans le cadre de l’enquête.

Vers 22h30, samedi, une voiture bourrée de plusieurs centaines de kilos d'explosifs a frappé un car de police, sur une route adjacente au stade de Beşiktaş. Les forces anti-émeute avaient été déployées pour sécuriser un match de football, qui a pris fin une heure et demie avant l’explosion. Moins d’une minute après la première attaque, un kamikaze équipé d’un sac à dos s’est fait exploser au milieu de policiers dans le parc Maçka, voisin du stade. Les détonations ont été entendues jusqu’à la rive asiatique d’Istanbul. Les autorités ont interdit aux Turcs de diffuser des images liées à l’attaque, une mesure prise à la suite de chaque attentat.

Plus de 272 personnes tuées dans les attentats depuis juillet 2015

Les premières funérailles de cinq victimes policières ont eu lieu au siège de la police d’Istanbul, dans le quartier de Fatih, hier, au cours d’une journée décrétée deuil national par les autorités. "Tôt ou tard, nous nous vengerons", a assuré le ministre de l'Intérieur, Süleyman Soylu, lors de la cérémonie. "Nous lutterons jusqu'au bout contre cette malédiction qu'est le terrorisme", a affirmé le président Recep Tayyip Erdoğan, après avoir rencontré des blessés dans un hôpital d'Istanbul. Les auteurs de la double attaque "paieront un lourd tribut", a-t-il ajouté.

Hier après-midi, le ministre de l’Intérieur turc affirmait que les premiers éléments recueillis après le double-attentat "désignaient" l’organisation terroriste du PKK. Il a évoqué notamment "la manière dont l’événement a été planifié" et le "timing" des explosions qui ont semblé viser la police. Le 6 octobre dernier, une attaque revendiquée par le PKK avait fait dix blessés près d’un poste de police, à Istanbul. En juin, les TAK avaient déjà revendiqué un attentat-suicide à la voiture piégée sur la péninsule historique. Il visait un car de policiers, selon le même mode opératoire que l’attentat de samedi au stade de Besiktas.

Menacée par Daech, la Turquie est aussi affectée, depuis l’été 2015, par la reprise du conflit kurde. En un an et demi, les attaques liées au PKK ou attribuées à l’organisation Etat islamique ont tué plus de 272 personnes et fait des milliers de blessés, rapporte Hürriyet Daily News. L’attaque la plus meurtrière, en octobre 2015, a fait 109 morts et plus de 500 blessés à Ankara lors d’une manifestation pour la paix.

A Istanbul, en janvier, un kamikaze s’était fait exploser sur la place de Sultanahmet, devant la célèbre Mosquée bleue, tuant douze touristes allemands. Deux mois plus tard, en mars, un autre terroriste avait déclenché une ceinture d’explosifs sur l’avenue Istiklal, la plus fréquentée de la mégapole, tuant trois touristes israéliens et un Iranien. En juin, un triple-attentat au très fréquenté aéroport d’Atatürk a fait 47 morts. Samedi soir, c’est une nouvelle fois un lieu symbolique d’Istanbul qui a été touché. Les explosions se sont produites au croisement d'importants axes routiers et de lignes de transport en commun.

Istanbul (http://lepetitjournal.com/istanbul) lundi 12 décembre 2016

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Publié le 11 décembre 2016, mis à jour le 12 décembre 2016

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