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TATOUAGES – Simit, pont de Galata, moustache : ils ont Istanbul dans la peau

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Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 28 décembre 2017, mis à jour le 10 août 2017

Installés ou de passage en Turquie, Istanbul leur collera à la peau pour toujours? Et pour cause, Arnaud, Vanessa, Doris et Nilgün ont décidé de se faire tatouer des emblèmes de la ville.

Vanessa :

"Je suis une passionnée de la Turquie depuis la première fois que je suis venue en vacances. C'est à dire avec mes parents, au Club med, quand j'avais 14 ans ! Tellement passionnée que j'ai décidé, 25 ans après, de venir m'installer à Istanbul il y a deux mois et demi. Mes amis savaient qu'un jour, je m'installerai en Turquie...

C'est ma passion pour la Turquie qui m'a inspirée mes tatouages. Les tatouages purement esthétiques ne m'intéressent pas, ils doivent aussi avoir un sens selon moi. Je pense qu'un tatouage réalisé à 18 ans doit garder sa même valeur à 40 ans? Pour mon premier tatouage, j'ai choisi un drapeau turc, un peu dissimulé : le croissant de lune et l'étoile. Mes amis savent très bien que c'était une référence à la Turquie. Mon deuxième tatouage est un nazar boncuk, sur le mollet. J'ai aussi fait tatouer des vers du poète Mevlana (Djalal al-Din Rumi de son vrai nom, considéré comme le père des derviches tourneurs ndlr), sur mon bras. Mon quatrième tatouage est la silhouette de la ville d'Istanbul surmontée par un derviche tourneur. A Istanbul, les gens m'interpellent parfois dans la rue quand ils voient ce tatouage. Ils sont assez touchés de voir une Française avec le pont de Galata sur le bras !

Mon amour pour la Turquie est difficile à expliquer, c'est un ressenti? Je me souviendrai toujours de la première fois où je suis venue, j'ai été invitée par des gens incroyables, d'une extrême sincérité. Je n'étais pas habituée à une telle hospitalité et à une telle gentillesse. Plus je suis venue en Turquie, moins j'ai été déçue. Il y a deux ans, j'ai fais mon arbre généalogique. J'ai découvert que mon grand-père était enterré à Çanakkale. Ça a donné beaucoup de sens à ce que je ressentais pour la Turquie. Ça m'a aussi conforté dans mon souhait de vouloir m'installer ici. En quelque sorte, j'ai compris qu'il y avait quelque chose de plus fort que le simple fait d'apprécier de boire du rak? sur l'avenue Istiklal !"

Arnaud :

"J'habite Istanbul depuis 4 ans et je suis tombé amoureux de cette ville. J'y vis, j'y travaille et j'y fonde une famille. Je voulais en garder un souvenir impérissable. J'ai donc décidé pour mon premier tatouage d'avoir Istanbul dans la peau. Je ne souhaitais pas un tatouage classique tel un coucher de soleil, une mosquée, la tour Galata ou bien un vapur?

J'ai alors eu, je pense, une idée originale. J'ai voulu mettre en scène les deux espèces dominantes dans la ville, hormis l'Homme, et j'ai donc choisi une mouette et un chat. Afin de symboliser la lutte incessante pour manger qui existe entre ces deux animaux, je les ai faits se battre autours d'un simit? Pour moi, ce tatouage représente Istanbul."

 

 

Nilgün :

"Je suis née à Ankara et j'ai quitté la Turquie à 5 ans, avec mes parents, pour rejoindre la France. Ça n'a pas toujours été facile de grandir avec ma double-nationalité turque et française. En France, j'étais considérée comme étrangère et idem quand j'allais en Turquie. A l'adolescence, en pleine recherche de repères, l'identité turque est devenue plus importante pour moi. Mes tatouages sont une manière d'exprimer mon identité.

Mon premier tatouage est celui de l'étoile et du croissant de lune du drapeau turc, il y a 5 ans. J'ai d'autres tatouages en référence à la Turquie, comme le nazar boncuk que je me suis fait tatouer à Bodrum, lorsque j'étais en vacances. Ça signifie la protection donc c'était très symbolique pour moi de le faire en Turquie. J'ai aussi la signature d'Atatürk sur un bras et sa célèbre phrase sur l'autre "Ne mutlu Türküm diyene" ("Heureux celui qui dit "je suis turc"). Ce tatouage veut tout dire : je suis fière de mon identité turque malgré le fait que je sois aussi française. J'ai aussi des tulipes, symbole de la Turquie et de l'amour éternel, tatouées de bas en haut de la jambe droite. Celui là est tellement grand, que j'ai dû le faire tatouer en cinq fois ! Je n'ai pas fini de me faire tatouer, on a qu'une vie ! Mes prochains projets de tatouages sont un osmanl? tu?ras? (symbole ottoman) et un derviche tourneur.

Je suis musulmane et mes tatouages choquent certaines personnes. Moi, je sais que j'ai la foi et c'est le plus important. Mes tatouages sont mon identité. Je marque sur mon corps ce qui est important."

Doris :

"En février 2013, je suis venue faire un semestre en échange Erasmus à l'université de Galatasaray. J'étais déjà venue une première fois en Turquie, en novembre 2012, avec une amie, pour faire du Wwoofing (réseau mondial de fermes bio, ndlr). Auparavant, j'avais lu un article de presse disant qu'Istanbul était la destination privilégiée des hommes du Moyen-Orient voulant se faire des implants capillaires! Et quand je suis arrivée dans le pays, j'ai pu constater qu'en effet, une belle grosse moustache était souvent considérée comme un accessoire sexy, même chez les jeunes!

Un soir, alors que nous étions dans un bar avec des copines, nous nous sommes dessinées une moustache au stylo sur le doigt pour rire de ce style moustachu. Le lendemain, nous avons raconté notre soirée dans le salon d'une auberge de jeunesse. C'est alors qu'une Norvégienne, tatoueuse et voyageuse, nous montre son index? avec une moustache tatouée! Avec mes amies, nous avons décidé de le faire aussi. Nous nous sommes donc retrouvées avec la Norvégienne dans la petite chambre que je louais vers Tarlaba?? et quelques minutes plus tard? Nous avions la même moustache sur l'index droit!

Aujourd'hui, cela reste mon seul tatouage et je sais qu'il en est de même pour ma copine turque Melda. C'est un tatouage qui fait rire, et ça me convient bien!"

Propos recueillis par Solène Permanne (http://lepetitjournal.com/istanbul) mardi 8 août 2017

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Publié le 28 décembre 2017, mis à jour le 10 août 2017

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