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MÉTIERS D'HIER ET D'AUJOURD'HUI - Les marchands de simit

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 13 avril 2015, mis à jour le 14 avril 2015

Chantal et Jacques Périn, infatigables voyageurs dans l'Istanbul d'hier et d'aujourd'hui, nous reviennent avec une nouvelle série de voyages dans le temps, quelque part entre Constantinople et Istanbul. Leur nouvelle proposition: une série consacrée aux anciens métiers, qu'ils inaugurent avec les célèbres marchands de simit...

Marchands de simit (hier)

Essayer de dater la naissance du simit revient à peu près à déterminer celle du pain car, quel que soit son nom, le simit est bien un pain.

Affirmer avec certitude son origine relève de la gageure puisqu'on le trouve dans de nombreux pays, chacun revendiquant la paternité de cette jolie petite couronne torsadée.

Photographes Abdullah Frères (circa 1893)

Qu'il soit "simit" en Turquie et en Arménie, "koulouri" en Grèce ou  "devrek" dans les Balkans, la forme en anneau et les graines de sésame qui le recouvrent sont le dénominateur commun de ces petits pains grignotés tout au long de la journée.

Sa taille, son moelleux ou son degré de cuisson peuvent varier selon les régions.

A Izmir, on l'aime bien doré et il est connu sous le nom de gevrek (croustillant).

Depuis toujours, le simit est un "enfant de la rue'".

C'est là qu'on le trouve, c'est là qu'on l'achète, c'est là qu'on le dévore plus qu'on ne le déguste.

Fidèle à ses origines nomades, il arpente la ville, confortablement empilé sur un plateau posé sur la tête de son vendeur.

Fatigué, il se repose sur des tréteaux, exhibant ses torsades dorées, exhalant son parfum, attendant d'être celui qui sera choisi.

Marchands de simit (aujourd'hui)

Aujourd'hui, la vente du simit n'est plus aussi libre qu'autrefois. Elle est même règlementée et son prix est officiellement fixé.

Photo J.P. (2014)

Même si certains se promènent encore, les simit vagabondent de moins en moins dans la ville.

Ils sont désormais parqués dans de jolies petites roulottes rouges et blanches et ne voient la ville qu'au travers des vitres qui les protègent.

Le matin, les vendeurs vont s'approvisionner chez le fabricant grossiste puis passent la journée à vanter la fraîcheur de leur marchandise aux cris de "Taze simit !" ou "Taze gevrek !" 

Photo J.P. (2014)

Si c'est un en-cas pratique, un coupe faim parfait, un petit moment de détente au milieu de la trépidation urbaine, ce petit anneau doré est aussi le maillon qui unit des pays à l'histoire et au passé parfois douloureux.

Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 14 avril 2015

Ne manquez pas sur le même sujet: CUISINER ALATURKA, ÉPISODE 2 - Comment sont fabriqués les simits ? (vidéo)

A NE PAS MANQUER: Retrouvez toutes leurs adresses visitées à ce jour grâce à une carte interactive en cliquant ici. Chaque point renvoie vers un de leurs articles publiés.

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Publié le 13 avril 2015, mis à jour le 14 avril 2015

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