Édition internationale

MÉTIERS D'HIER ET D'AUJOURD'HUI - Les cireurs de chaussures

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 15 juin 2015

Chantal et Jacques Périn, infatigables voyageurs dans l'Istanbul d'hier et d'aujourd'hui, nous reviennent avec une nouvelle série de voyages dans le temps, quelque part entre Constantinople et Istanbul. Leur nouvelle proposition: une série consacrée aux anciens métiers, qu'ils poursuivent avec les cireurs de chaussures...

Cireur de chaussures (hier)

Bien avant qu'il prenne le nom de ?cireur de chaussures?, celui dont le métier consistait à entretenir les souliers était gratifié du titre de ?décrotteur?, petit métier appelé aussi ?frotteur? ou, plus tardivement ?encaustiqueur?.

Photographe anonyme (circa 1860)

Loin d'être ce qu'elles sont aujourd'hui dans la plupart des villes, les voies étaient en terre battue et exemptes de trottoirs. Ceci ne laissait que peu de chance aux passants de voir leurs chaussures rester propres longtemps. Outre la pluie, d'autres liquides plus suspects jetés par les fenêtres transformaient rapidement la rue en bourbier nauséabond.

Seuls les plus fortunés se déplaçant en carrosse se trouvaient épargnés de ce désagrément, quant aux autres, fort heureusement le décrotteur pouvait, pour quelques pièces, restituer aux souliers un semblant de dignité.

Il n'est pas de ville qui ne connut ces artisans, hélas peu considérés, mais dont le labeur était et reste néanmoins si utile.

Au milieu du XIXème siècle la plupart des grandes villes virent leurs rues pavées et agrémentées de trottoirs, ce qui affecta grandement le métier de cireur dont les services devinrent moins nécessaires.

Généralement dévolu à une population pauvre, le métier de cireur de chaussures était traditionnellement exécuté par des jeunes garçons ou des hommes âgés.

 

Cireur de chaussures (aujourd'hui)

Si, pendant plusieurs décennies, le métier de cireur de chaussures a renvoyé une image colonialiste négative dans les sociétés occidentales, il est resté dans de nombreux pays une activité honorable permettant l'apport d'une ressource  indispensable.

Photo J.P. (2014)

Aujourd'hui, le métier a su redorer son blason et il n'est pas de galerie marchande, d'aéroport ou de gare qui ne possède sa boutique de cireurs, récupération modernisée d'un métier déprécié.

Cependant, l'homme avec du cirage plein les doigts cherchant à gagner quelques pièces en nettoyant les chaussures des plus riches que lui arpente encore les rues.

Il suffit de sortir, de marcher un peu pour trouver sur les trottoirs de la plupart des villes celui qui, portant sa caisse de cuivre garnie de pots, de flacons et de brosses, saura redonner fière allure à la parure de cuir si utile à nos pieds.

Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 16 juin 2015

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Publié le 15 juin 2015, mis à jour le 15 juin 2015
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