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ISTANBUL, HIER ET AUJOURD’HUI – Le Tekfur Sarayı : palais, lupanar, atelier, hospice… et cachette d’un diamant ?

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 17 février 2014

Chantal et Jacques Périn, infatigables voyageurs dans l'Istanbul d'hier et d'aujourd'hui, reviennent chaque mardi avec une nouvelle série d'articles. Ils nous emmènent aujourd'hui visiter le Tekfur Saray? et, à la fin de l'article, vous proposent la traditionnelle photo mystère.

Tekfur Saray? (hier)

Difficile de savoir précisément à quelle date fut construit ce palais car les diverses sources qui font référence à son édification varient du Xème au XIVème siècle.

Ce dont on est certain, c'est qu'avant de s'appeler Tekfur Saray?, le palais portait le nom de Palais du Porphyrogénète ;  palais de celui qui est né dans le porphyre.

Photographie attribuée aux photographes Sebah et Joaillier (circa 1890)

Ce nom était donné aux empereurs nés dans l'une des pièces du palais dont les murs étaient recouverts de porphyre rouge et qui, étant ?nés dans .la pourpre?, étaient par conséquent prédisposés à régner.

Dans la mesure où l'on trouve la première mention de cette appellation avec l'Empereur Constantin VII Porphyrogénète au Xème siècle, on peut accepter l'hypothèse (parfois contestée) d'une construction datant de cette même époque.

Situé entre les murs intérieurs et extérieurs des fortifications de l'Empereur Théodose, le bâtiment, adjacent au palais des Blachernes, en est une des annexes.

Très fortement endommagé lors de la prise de Constantinople en 1453, il reste sans utilité jusqu'au XVIème où ses murs abritent la ménagerie du sultan.

Un siècle plus tard, c'est un lupanar qui prend possession de l'espace jusqu'à ce qu'au XVIIIème siècle, un atelier de poterie s'y installe et produise, grâce à ses cinq fours, des tuiles et de la vaisselle dans le style de celles d'Iznik.

Au XIXème siècle l'atelier fait place à un hospice pour les Juifs de la ville qui, quelque temps plus tard, est à nouveau remplacé par une usine de fabrication de bouteilles et de verres.

Peu de temps après, le palais est définitivement abandonné.

Légende ou réalité, le très fameux diamant du fabricant de cuillères, joyau du trésor du musée de Topkap?, aurait été trouvé dans une poubelle près du palais. (voir ce site pour connaître l'histoire de ce diamant)

 

Tekfur Saray? (aujourd'hui)

Malgré les nombreuses affectations et toutes les modifications qui en découlèrent, Tekfur Saray?est le seul palais byzantin à avoir survécu jusqu'à ce jour.

Si les murs encore debout offrent une riche décoration de motifs géométriques en brique rouge et en marbre blanc, l'intérieur maintes fois remanié laisse encore admirer quelques éléments de l'architecture d'origine dont la survie est gravement compromise par l'absence totale des plafonds et du toit.

Photo J.P. (2013)

Fort heureusement, depuis 2010, une vaste campagne de restauration toujours en cours a redonné, dans un premier temps, une toiture neuve au bâtiment ainsi que des fenêtres permettant de clore l'ensemble et d'éviter de nouvelles dégradations.

Ainsi, le palais du Porphyrogénète, actuellement fermé au public, entendra-t-il, espérons le bientôt, sonner à nouveau les pas sur ses dalles multi-centenaires qui, s'ils ne sont pas ceux du Basileus, seront la preuve sonore de l'intérêt manifesté par les nombreux visiteurs à ce magnifique témoignage de la grandeur de Constantinople.

Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 18 février 2014

LA PHOTO DE LA SEMAINE - Connaissez-vous bien votre ville?

Chaque semaine, nos auteurs vous proposent un petit jeu: deviner dans quel lieu la "photo de la semaine" a été prise.

=> Où se trouvent cette statue animalière?

Réponse à la dernière photo mystère :

Le repas de la lionne

A deux pas de la mosquée Sehzade, dans le parc récemment restauré on peut contempler cette sculpture animalière en marbre blanc représentant une lionne attaquant un étrange animal, croisement de sanglier et de veau?

D'où vient cette ?uvre ? D'un palais byzantin, d'une villa patricienne, d'un autre jardin public ?

Quoiqu'il en soit, le devenir de cet animal semble particulièrement compromis?

Retrouvez ici notre interview des auteurs de cette chronique. Jacques et Chantal Périn ont aussi créé un site en hommage à la Turquie: Turquieaimée

lepetitjournal.com istanbul
Publié le 17 février 2014, mis à jour le 17 février 2014
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