

Chantal et Jacques Périn, infatigables voyageurs dans l'Istanbul d'hier et d'aujourd'hui, nous reviennent avec une nouvelle série de voyages dans le temps, quelque part entre Constantinople et Istanbul. Aujourd'hui, ils nous font découvrir le piédestal de l'obélisque de Théodose...
Le piédestal de l'obélisque de Théodose (hier)
Commençons par rendre à César, ou plutôt à Thoutmôsis III, ce qui lui appartient.
Photographe anonyme (circa 1880)
Si l'obélisque trônant au centre de ce que fut l'hippodrome porte aujourd'hui le nom du sixième empereur byzantin qui le fit ériger en ce lieu, il n'en demeure pas moins l'un des ornements originels du temple de Karnak, dressé 1.900 ans plus tôt à la gloire de Thoutmôsis III Pharaon conquérant que l'égyptologue américain James Henry Breasted n'hésitera pas à qualifier de "Napoléon de l'Égypte antique".
Mais oublions la colonne pour nous intéresser à son support qui lui, date bien du règne de Théodose.
Bien que décrié par Théophile Gautier?- qui le présente ainsi: "le socle de marbre est revêtu de bas-reliefs assez barbares et assez frustres, qui ne laissent que difficilement deviner les sujets qu'ils représentent, - des triomphes ou des divinisations de Théodose et de sa famille. La roideur des attitudes le mauvais dessin et le manque d'expression des figures, l'entassement des personnages sans plan ni perspective, caractérisent une époque de décadence" ? il n'en demeure pas moins un des rares vestiges stambouliotes de l'époque byzantine.
Peut-être est-ce la déception et l'amertume de ne pas trouver, lors de son voyage à Constantinople, la ville orientale et exotique dont il avait rêvé qui se trouvent ici exprimées.
Sans doute Théophile Gautier put-il lire également la pancarte indiquant le musée des Janissaires logé dans le palais d'Ibrahim Pasha, grand vizir du sultan Soliman le Magnifique.

Qu'en est-il aujourd'hui de ce piédestal qui, quoi qu'en dise Théophile Gauthier, n'est pas de si laide facture ni dénué d'intérêt?
J.P. (2013)
Même si les quatre faces de ce parallélépipède de marbre blanc ont subi les outrages du temps et quelques restaurations, elles offrent toutefois de précieux renseignements sur les courses hippiques, la soumission des vaincus, la cour impériale et même sur le transport et l'érection de l'obélisque.
De plus, chaque côté est complété en partie basse par un texte gravé en langue grecque ou latine qui confirme la ferveur exprimée à l'égard de Théodose.
Et si le panneau et le musée des Janissaires ont disparu, le palais d'Ibrahim Pasha magnifiquement restauré accueille le superbe musée des Arts turcs et islamiques dont les collections ne comportent pas moins de 40.000 pièces exceptionnelles.
Une visite s'impose après, bien évidemment, avoir fait le tour du piédestal de l'obélisque !
Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 24 février 2015
A NE PAS MANQUER: Retrouvez toutes leurs adresses visitées à ce jour grâce à une carte interactive en cliquant ici. Chaque point renvoie vers un de leurs articles publiés.











































