

Nouveau voyage dans le temps, quelque part entre Constantinople et Istanbul. Chantal et Jacques Périn nous emmènent aujourd'hui sur la Pointe du Sérail, Sarayburnu de son nom turc...
La Pointe du Sérail ? Sarayburnu (hier)
Dès le XIIIème siècle avant J.-C., des tribus venues de Thrace commencent à investir ce promontoire en édifiant la forteresse de Lygos.
Vers 660, des colons grecs venus de Mégare et commandés, dit-on, par Bizas prennent la place des occupants initiaux et fondent la ville de Byzantion.
Afin d'en assurer la sécurité, la forteresse, agrémentée de palais et de temples, est ceinte d'une muraille flanquée de 27 tours, ce qui lui permet de résister à plusieurs assauts ennemis.
Cependant, en 279 avant J.-C. la cité est assiégée par les Gaulois (hé oui !), qui acceptent de ne pas envahir la ville contre un tribut annuel de 30 talents soit environ 45 kilogrammes d'or.
Photo attribuée aux frères Gülmez (circa 1880)
Byzantion ayant soutenu le rival de l'empereur Septime Sévère, ce dernier fait raser les murailles et prend la cité qui change de nom et devient Augusta Antonina en 196 après J.-C.
La punition accomplie, il s'attache à la reconstruction et dote la ville de nombreux monuments, temples, forums, cirques, théâtres, thermes?
La ville change de nom, devient Nova Roma et retrouve une relative prospérité jusqu'à ce qu'une nouvelle mauvaise option politique l'amène à soutenir Licinius contre Constantin.
Vainqueur, Constantin fait raser une nouvelle fois les murailles et exile les notables de la cité. Néanmoins, conscient de l'importance stratégique du lieu, il en fait sa capitale et lance une vaste campagne de construction de 324 à 336.
Constantinople est née et ne fera que croître et s'embellir au fil de l'histoire jusqu'à son saccage par les croisés en 1204.
Pendant les 250 ans qui suivent, la ville survit péniblement, luttant contre de nombreux conflits internes jusqu'à ce qu'un 29 mai 1453, l'histoire prenne une tournure très différente et que Constantinople devienne Istanbul.
La Pointe du Sérail - Sarayburnu (aujourd'hui)
Rien de la Byzance grecque et très peu de la cité de Constantin : le tracé de l'hippodrome, la colonne serpentine, les obélisques et des fragments de mosaïques?
Photographie J.P. (2012)
C'est à l'empereur Justinien que l'on doit les monuments les plus impressionnants : les églises Sainte-Sophie, Sainte-Irène, Serge et Bacchus (Küçük Aya Sofya) ainsi que les citernes souterraines.
Respectueux du bel ouvrage, Fatih Sultan Mehmet protège la plupart des églises en les transformant en mosquées, ce que feront également ses successeurs.
D'autres mosquées typiquement ottomanes sont construites et l'acropole, point extrême du promontoire, devient le site du palais de Topkapi et du parc de Gülhane.
Des tribus originelles aux hordes touristiques contemporaines, la Pointe du Sérail bien que mille fois modifiée, génère toujours la même fascination par le foisonnement de ses monuments, la beauté de son panorama et demeure depuis sa naissance, le point central de la cité.
Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 8 janvier 2013
Retrouvez ici notre interview des auteurs de cette chronique et leur dernier article consacré à la So?ukçe?me Soka??, derrière Sainte-Sophie. Jacques Périn et sa femme Chantal ont aussi crée un site en hommage à la Turquie: Turquieaimée





































