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ISTANBUL, HIER ET AUJOURD’HUI – Découvrez l'Obélisque muré

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 11 novembre 2013

Chantal et Jacques Périn, infatigables voyageurs dans l'Istanbul d'hier et d'aujourd'hui, reviennent chaque mardi avec une nouvelle série d'articles. Ils nous font découvrir aujourd'hui l'Obélisque muré, et vous proposent, à la fin de l'article, une nouvelle photo mystère.

L'Obélisque muré (hier)

Commencé sous le règne de Septime Sévère, quand la ville s'appelait Augusta Antonina, l'hippodrome fut achevé lorsque Constantin le Grand devint empereur de la cité.

Néanmoins, à la mort de ce dernier, les obélisques n'étaient pas encore en place et c'est sous l'empereur Théodose, en 390, qu'ils furent érigés.

Afin de donner à l'édifice les caractéristiques de son modèle romain, le Circus Maximus, et devant la difficulté d'entreprendre une nouvelle fois le prélèvement, le transport et l'érection à Constantinople d'un autre monolithe venant d'Egypte, ce second obélisque fut construit sur place.

Photographes Gülmez frères (circa 1880)

Formé de blocs grossièrement taillés, son aspect très proche de celui que nous connaissons aujourd'hui demeure pendant presque six siècles.

Constantin VII Porphyrogénète (912-959) le fait alors recouvrir de plaques en bronze doré ornées de bas-reliefs représentant des fermiers et des pêcheurs, motifs surprenant pour un monument à la gloire des courses hippiques?.

En son sommet trône une pomme de pin qui tomba en 869 lors d'un tremblement de terre.

Lors de la quatrième croisade et de la funeste mise à sac de Constantinople par les Croisés en 1204, outre la dévastation de la cité, le vol des trésors et des ?uvres d'art comme les chevaux de bronze qui se trouvent aujourd'hui à Venise, les plaques furent arrachées, fondues et transformées en monnaie.

Déception: ce qui brillait comme de l'or n'était que du bronze...

Lorsqu'en 1453, Mehmet II entra dans la ville, la cité n'était pas encore arrivée à guérir les plaies infligées deux siècles et demi plus tôt par les Croisés et beaucoup de monuments, dont l'hippodrome faisait partie, étaient à l'abandon.

Comme nous l'avons déjà dit dans un précédent article, les Ottomans ne s'intéressant pas aux courses de chevaux, il n'y avait aucune raison pour que le site soit remis en état et la dégradation fit son ?uvre au fil des siècles.

 

L'Obélisque muré (aujourd'hui)

L'obélisque de Théodose, bloc monolithique, survécut mieux que son voisin dont la structure menaçait ruine. Cependant, rien ne fut fait pour le sauver de l'érosion et la photographie prise par les frères Gülmez en 1880 nous donne l'image d'un édifice proche de l'effondrement.

Photo J.P. (2013)

Bravant les aléas et les vicissitudes du temps, l'obélisque muré, parfois appelé la colonne murée, attend patiemment qu'on s'intéresse à lui.

Au début du XXème siècle, quelques restaurations sont entreprises mais ce n'est qu'il y a quelques années que les pierres manquantes sont remplacées et que les 32 mètres de l'ensemble sont solidement scellés.

Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 12 novembre 2013

LA PHOTO DE LA SEMAINE - Connaissez-vous bien votre ville?

Chaque semaine, nos auteurs vous proposent un petit jeu: deviner dans quel lieu la "photo de la semaine" a été prise.

 

Où peut-on trouver cette pendule?

Réponse à la photo de la semaine dernière:

Connaissiez-vous une des fontaines les plus "kitsch" d'Istanbul ?? ?

Certes, si sa facture se veut d'architecture traditionnelle, l'incomparable décor pointilliste polychrome ferait se retourner dans leur turbe les architectes à qui on doit les plus belles fontaines de l'Empire ottoman.

C'est à deux pas du charmant port de Sar?yer que vous pourrez admirer cette "merveille" qui, si elle ne remporte pas tous les suffrages quant à son esthétique, a au moins l'avantage d'amuser l'?il tout en dispensant une eau très fraîche qui fait le bonheur des assoiffés.

 

Retrouvez ici notre interview des auteurs de cette chronique. Jacques et Chantal Périn ont aussi créé un site en hommage à la Turquie: Turquieaimée

lepetitjournal.com istanbul
Publié le 11 novembre 2013, mis à jour le 11 novembre 2013
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