

Sorti en janvier en France, L'Amour dure trois ans (A?k?n Ömrü Üç Y?ld?r en turc), le film tiré du roman de Frédéric Beigbeder, a rencontré un beau succès avec près de 700.000 entrées. Le public turc pourra se faire sa propre opinion à partir de vendredi dans les salles obscures d'Istanbul, Ankara et Izmir. L'écrivain-réalisateur était à Istanbul hier pour une conférence de presse organisée au Palais de France en présence du producteur du film, Michael Gentile, et de l'Ambassadeur de France en Turquie, Laurent Bili
"La première année, on achète des meubles. La deuxième année, on déplace les meubles. La troisième année, on partage les meubles."
Cette phrase de Frédéric Beigbeder, devenue célèbre lors de la parution de son roman en Turquie il y a quinze ans, prend vie sur grand écran. L'écrivain-réalisateur, qui fêtera ses 47 ans le jour de la sortie du film, dit considérer son ?uvre comme "une reconstitution et une amélioration" de sa propre vie mais aussi une véritable "thérapie".
Derrière le titre un brin provocateur se cache une tentative de réflexion sur la durée en amour. Le film questionne aussi une société de consommation où l'amour serait devenu un produit comme un autre, avec une date de péremption à ne pas dépasser.
Un "travail de traduction"
"Transposer un roman au cinéma, c'est un peu comme le traduire d'une langue à une autre", affirme l'écrivain dont c'est le premier film en tant que réalisateur. Le long-métrage est donc "très différent mais à la fois semblable" au livre, qu'il déclare avoir "revisité" : "Les personnages ne sont pas tout à fait les mêmes, l'histoire n'est pas tout à fait la même, mais le ton et les idées du livre sont bien présents. C'est important, en période de crise, de se reconvertir, et j'ai aimé ce travail de traduction, qui m'a apporté une nouvelle jeunesse."
Avec l'Ambassadeur Laurent Bili et le producteur du film, Michael Gentile (photo AH)
L'écrivain français dit avoir adopté un style proche de celui de la Nouvelle vague, en laissant beaucoup de place à l'improvisation, à la liberté et à la légèreté de ton. Il décrit aussi son ?uvre comme un hommage aux comédies romantiques américaines et se déclare flatté par la comparaison faite en France avec les ?uvres de Woody Allen.
Michael Gentile, le producteur, ajoute avoir pensé "en toute logique" à Frédéric Beigbeder pour réaliser le film tiré de son propre roman. L'écrivain possède en effet un long passé professionnel dans la publicité et anime une émission de critique de films sur Canal + depuis cinq ans (Le Cercle, tous les vendredis). Son best-seller 99 francs a également été adapté au cinéma par Jan Kounen en 2007.
Ariane Haviland (www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 19 septembre 2012
A noter: Consultez sur ce site la liste des salles et des horaires à Istanbul et Ankara, à partir du 21 septembre





































