

La Turquie entretient des relations historiquement compliquées avec son voisin bulgare à cause de la domination ottomane dans les Balkans. En effet, entre 1396 et 1878, la Bulgarie est annexée à l'Empire ottoman, et ne devient alors qu'une province administrée par les sultans d'Istanbul sous la tutelle religieuse du Patriarcat de Constantinople. Pendant cette époque, les Bulgares sont alors sujets à de nombreuses obligations comme l'enlèvement d'adolescents chrétiens pour les transformer en janissaires, c'est-à-dire des militaires, réduits à l'esclavage
La mosquée Djumaya du 15ème siècle, une des plus anciennes des Balkans, construite à la place d'une ancienne église orthodoxe. A Plovdiv, la deuxième ville du pays (photo GS).
En outre, la Turquie et la Bulgarie ont encore de nombreux points épineux. Suite aux guerres des Balkans de 1912 et 1913, des milliers de Bulgares se sont réfugiés en Thrace orientale, conquise par la Turquie. Se pose alors la question des indemnités des héritiers des réfugiés bulgares. Selon les estimations du Ministère bulgare des Affaires étrangères il s'agirait d'environ 15 milliards de dollars américains.
Néanmoins depuis plusieurs années, les deux pays cherchent à apaiser leurs tensions dans un double intérêt. La Turquie est fortement soutenue par la Bulgarie dans sa demande d'adhésion à l'Union Européenne. Et la Bulgarie tend à devenir un acteur majeur dans les Balkans avec le soutien de son voisin turc. De plus, lors d'une visite du président de la Turquie Abdullah Gül les 11 et 12 juillet 2011 à Sofia, ce dernier a précisé lors de la conférence de presse bilatérale :"En tant que deux pays voisins, nous avons l'intention de développer nos relations dans tous les domaines tant politique, économique et culturel."
Il faut également souligner le rôle que joue la communauté turque en Bulgarie, et son poids démographique, social et politique considérable. La minorité turque est la première de Bulgarie, avec 9,5% de la population totale. Lors des dernières élections législatives de juin 2009, le parti Mouvement des Droits et des Libertés, qui défend les intérêts de la minorité turque, a obtenu 38 sièges, ce qui fait de lui la troisième force du pays.
Aujourd'hui, la Bulgarie et la Turquie cherchent à apaiser leurs tensions afin de construire de solides relations diplomatiques et économiques, afin de relire conjointement leur histoire commune.
Gabrielle Steiblen (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 1er décembre 2011











































