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Colette Battistini – une retraite sur fond humanitaire

UTAB un toit a bombayUTAB un toit a bombay
Colette parmi les jeunes filles de Un toit à Bombay
Écrit par Charlotte
Publié le 13 novembre 2019, mis à jour le 19 décembre 2023

C’est avec passion que Colette Battistini, raconte au Lepetitjournal.com Bombay sa riche aventure de bénévole en Inde au sein de l’association Un Toit à Bombay. Une structure qu’elle a elle-même créée en 2007. Retour sur ses 15 ans d’engagement. 

 

lepetitjournal.com Bombay : Comment vous est venue l’idée de fonder Un Toit à Bombay (UTAB) ?

Colette Battistini : Je ne saurais pas vraiment l’expliquer. J’ai toujours eu le rêve intérieur d’aller en Inde pour faire de l’humanitaire. Je me disais qu’à la retraite, je partirai pour aider les femmes. En 2007, j’ai alors pris un billet et me suis pointée à Bombay.

J’ai d’abord rejoint une association existante et l’ai soutenu dans sa mission d’éducation auprès de jeunes filles issues de bidonvilles. Pour diverses raisons, j’ai ensuite monté ma propre structure qui, aujourd’hui encore accueille, éduque, guide et donne accès aux soins à des centaines de jeunes filles du quartier de Jamrushi Nagar (Malad East à Bombay).

 

Un Toit a Bombay Malad
Bientôt l'heure du repas

 

Quelles ont été les étapes clés de l’association ?

Le dépôt des statuts à la sous-préfecture de Nogent-sur-Marne en septembre 2007, bien sûr. Cette étape concrétisait mon action et légitimait la récolte de fonds rendant possible l’ensemble des actions sociales réalisées.

La création du Day Care Center est clairement la seconde grande avancée de l’association. J’ai vécu l’ouverture de ce centre d’accueil de jour comme un soulagement pour les mamans et leurs filles. Grâce à cette structure physique, les jeunes filles sont en sécurité, elle peuvent aussi y déjeuner, y faire leurs devoirs, utiliser les ordinateurs, apprendre l’anglais, la danse ou encore des techniques d'autodéfense. C’est aussi un lieu où elles ont accès à l’hygiène, elles peuvent prendre des douches, aller aux toilettes, etc. 

Enfin, le dernier point clé est la fusion d’UTAB et d’HAMAP-Humanitaire et le transfert total des responsabilités et des actions à venir en 2020.

 

Colette Battistini UTAB Malad
Atelier au Day Care Center

 

Un nouveau chapitre s’ouvre pour UTAB, quelle en sera l’histoire ?

Il est, en effet, temps pour moi de remettre UTAB entre d’autres mains. C’est pourquoi HAMAP-Humanitaire reprend les rênes. Je reste la présidente jusqu’à la prochaine assemblée générale dans quelques mois, mais c’est plus honorifique à mon sens. 

J’ai toujours souhaité qu’UTAB garde une taille familiale. Ce qui permettait de gérer avec la petite équipe (seulement trois personnes déterminées, à Paris, en me comptant) et surtout de connaître personnellement toutes les familles accompagnées. Nous avons commencé à 30 filles et atteint les 130 cette année.

HAMAP-Humanitaire souhaite donner de l’ampleur à UTAB. La nouvelle organisation va le permettre. J’en suis ravie car les demandes des parents ne cessent d’augmenter.

 

Un Toit a Bombay Malad
Les jeunes filles au centre

 

Comment fonctionne UTAB ?

L’association fonctionne intégralement grâce à des donateurs privés (80 % particuliers réguliers, 5 % particuliers ponctuels, 15 % entreprises et fondations). Ce budget de 80.000 € (en 2019) permet de financer Girls Inspired For Tomorrow (GIFT), la structure indienne, qui a elle même quelques sponsors locaux. Cela couvre les dépenses administratives, les ressources humaines, (GIFT embauche une dizaine de salariées locales), les loyers, etc., et bien sûr les soins médicaux, les frais scolaires, les sorties extra-scolaire et le parrainage des jeunes filles et de leurs familles.

Les jeunes filles sont identifiées selon des critères sociaux, par les salariées de l’association, parmi les nombreuses demandes que nous recevons. Tout au long de l’année, l’association prend en charge leurs frais scolaires (inscription dans des écoles privées, achat de leur uniforme, des livres et du matériel scolaire), les consultations médicales et soins dont elles ont besoin, des sorties ludiques et pédagogiques et l’apport d’aide alimentaire si nécessaire. 

Elles sont accompagnées si elles le souhaitent jusqu’au standard 12, équivalent à la terminale. Celles qui ont les capacités de poursuivre leurs études au delà, sont soutenues jusqu’à la fin de leur cursus.

 

Si c’était à refaire, par où commenceriez-vous ?

Je referais tout sans hésitation. La seule chose que je changerais, c’est de commencer plus tôt. Bien plus tôt dans ma vie ! Je pensais que ça n’était pas pour moi, que le besoin de gagner de l’argent me guidait et pourtant ça m’a tenu en haleine plus de 10 ans. J’ai été très heureuse. 

Je conseille à tout le monde d’avoir une retraite comme ça. C’est génial. J’ai beaucoup appris, rencontré des personnes formidables, cela m’a enrichi ! 

L’humanitaire c’est puissant. J’ai passé le virus à mes petites filles et j’en suis ravie. 

 

Colette Battistini UTAB Malad
Colette au milieu des jeunes filles

 

Quel souvenir garderez-vous de cet engagement social ?

Le courage des femmes. 

Elles se battent pour la vie, pour leur famille. Elles travaillent dur, font face à de fortes discriminations, elles survivent … néanmoins, elles gardent leur douceur, leur sourire, leur beauté. Je les admire ! Les femmes indiennes que j’ai côtoyées sont admirables !

 

Comment soutenir UTAB ?

Nous recherchons constamment des dons financiers pour améliorer et multiplier nos actions. 

Les bénévoles peuvent aussi apporter leur talent sous forme d’ateliers organisés et réguliers.  

Enfin, ponctuellement durant l’année, les enfants participent à des sorties de loisir. Nous cherchons alors des encadrants à la journée.

 

Pour contacter UTAB

Par téléphone : +91 96 19 09 76 38 

Par email : giftngo.mumbai@gmail.com // colette.utab@gmail.com   

Par : Facebook

 

Site internet : Un toit à Bombay // Girls inspired for tomorrow 

 

 

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