La société TNP et la chambre de commerce et d’industrie France Inde (IFCCI) ont organisé, le mardi 25 juin au restaurant Slink & Bardot, une conférence sur la technologie Blockchain et les monnaies numériques présentée par Kunal Nandwani, spécialiste de la blockchain et Matthieu Lebeurre, associé chez TNP. Kunal Nandwani a introduit pour l’auditoire le concept de la blockchain ainsi que les utilisations possibles, Matthieu Lebeurre a lui présenté un cas concret de l’utilisation de cette technologie par TNP pour un de leurs clients.
La notion de registre
Depuis des millénaires, les hommes ont utilisé des registres pour garder la trace des transactions qu’ils effectuaient entre eux. Les deux parties d’une transaction enregistrent les événements liés à cette transaction dans un livre, le registre. Le vendeur note les biens vendus, leur prix, la date de la vente, la date du règlement, … L’acheteur note les biens acquis, la date de l’achat, le prix, …
De nos jours, les registres ne sont plus des livres papier, mais des bases de données stockées dans des serveurs. Un système contemporain d’enregistrement comporte un serveur qui stocke les informations et plusieurs utilisateurs qui ont des habilitations différentes selon leur utilisation des informations : saisie, validation, consultation, mais aussi modification ou destruction.
Avec la technologie blockchain, le registre n’est plus maintenu par un serveur comme auparavant, mais par tous les utilisateurs qui disposent d’une copie de celui-ci. Une information peut être saisie par n’importe lequel des utilisateurs mais n’est validée que lorsque 51% du total des utilisateurs la déclarent vérifiée. Elle est alors intégrée dans un bloc d’informations et attachée à la chaine et devient disponible pour tous les utilisateurs, mais ne peut être effacée ni modifiée.
La blockchain = un registre partagé et décentralisé
Selon la définition de Blockchain France, la blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée et fonctionnant sans organe central de contrôle.
Par extension, une blockchain constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne.
Une blockchain est générée par un logiciel open source (un algorithme) qui peut être téléchargé par n’importe quel ordinateur connecté à internet (il est alors appelé nœud). Chaque nouveau nœud reçoit une copie du registre entier et tous les nœuds sont reliés les uns aux autres (peer to peer). L’algorithme de la blockchain, le protocole, régit le format du registre et les règles de transmission des informations entre les nœuds, il est au cœur de la blockchain et détermine ses forces et faiblesses.
Quelles sont les transactions enregistrées dans la blockchain ?
La blockchain fonctionne avec des jetons numériques créés par l’algorithme selon un protocole qui fait partie du programme. Le registre de la blockchain est constitué par l’enregistrement du transfert de ces jetons d’un “compte à un autre” avec la mention de la date et l’heure du transfert.
Au départ, un certain nombre de jetons sont alloués à un compte créé par le premier nœud de la chaine pour démarrer celle-ci. Ces jetons sont transférés aux autres nœuds de la chaine, ce qui génère des transactions qui sont, elles, enregistrées dans la blockchain.
Les transactions sont regroupés par bloc et chaque bloc est validé par le biais d’un algorithme par des utilisateurs appelés “ Miners”. Ceux-ci ont choisi de remplir ce rôle et disposent de la puissance informatique nécessaire pour faire tourner l’algorithme. Ils informent les autres nœuds des validations qu’ils effectuent. Un bloc est considéré valide quand 51% des “miners” l’ont approuvé. Il devient alors visible pour tous les utilisateurs de la chaine. En échange de ce travail, les “miners” reçoivent des jetons numériques qui viennent s’ajouter au nombre de jetons qui circulent dans la chaine.
N’importe quelle donnée réelle peut être attachée à un jeton, comme par exemple, un titre de propriété : le transfert du jeton d’un compte à un autre représente alors le transfert du titre de propriété d’une personne à une autre dans le monde réel.
Les jetons numériques remplissent, en fait, le rôle d’un moyen de paiement entre les détenteurs de compte. D’où la bitcoin, l’ether et autres crypto monnaies qui ont vu le jour depuis l’apparition de la blockchain.
Les utilisations de la technologie blockchain
Blockchain France classe l’utilisation de la blockchain en trois catégories :
- Les applications pour le transfert d’actifs (utilisation monétaire, mais pas uniquement : titres, votes, actions, obligations…).
- Les applications de la blockchain en tant que registre : elle assure ainsi une meilleure traçabilité des produits et des actifs.
- Les smart contracts : il s’agit de programmes autonomes qui exécutent automatiquement les conditions et termes d’un contrat, sans nécessiter d’intervention humaine une fois démarrés.
La première application a été les monnaies numériques : bitcoin, ether et autres. Facebook a prévu de lancer la sienne, Libra dans peu de temps.
Lors de la conférence du mardi 25 juin, TNP a présenté une mise en application de la technologie blockchain en tant que registre : les consultants de TNP ont conçu et mis en place le stockage et le partage des certificats de conformité des pipelines via une blockchain pour une société fournisseur d’énergie.
Selon Kunal Nandwani, la technologie Blockchain sera un des piliers de l’internet de demain, ce que l’on appelle communément le web 3.0 associé l’Intelligence Artificielle (IA), l’Internet of Things (IoT) et le Quantum Computing.
Kunal Nandwani
Kunal Nandwani est le co-fondateur de deux sociétés de technologie financière, uTrade and Hashcove qui ont été à la pointe de développement de solutions basées sur la blockchain pour des clients et des gouvernements à l’échelle mondiale.
Dans son livre, Squaring the blockchain circle, Kunal Nandwani tente de faire, une critique de l’écosystème du blockchain et de répondre aux questions suivantes : “Est ce que le blockchain est révolutionnaire ?” Et “Comment cette technologie interfère-t-elle avec le système financier actuel?”.
Kunal est aussi le co-fondateur de l’ONG, Chandigarh Angels Network en Inde, un réseau d’investisseurs qui apporte un financement à des start-up et earthr.org, une plateforme de crowdfunding axée sur la durabilité.
TNP Consultants
Depuis 2007, TNP, premier cabinet de conseil français hybride et indépendant, intervient dans la mise en place de programmes de transformation auprès de grands groupes de la banque de détail et d’investissement, de l’assurance et de la protection sociale, de l’énergie et des utilities, du secteur public et de la santé, de la mobilité ou encore du retail.
TNP en chiffres (dans le monde en 2018) : 450 consultants, 70 millions d’euros de Chiffre d’Affaires, 19 associés, 18 nationalités. Plus de renseignements ici.
La Chambre de Commerce et d’Industrie France-Inde (Indo French Chamber of Commerce and Industry - IFCCI)
Etablie en 1977, IFCCI appartient à un réseau mondial de 120 Chambres de Commerce (CCIFI) présentes dans 90 pays et ayant plus de 33 000 sociétés membres. La Chambre de Commerce et d’Industrie France-Inde est une des chambres bilatérales les plus actives en Inde et est une association privée qui promeut les relations commerciales bilatérales entre la France et l’Inde et pourvoit aux besoins et intérêts de ses membres. La Chambre a quatre bureaux, Mumbai, New Delhi, Chennai, Bangalore et deux représentations à Chandigarh et à Pune.
Pour plus d’information, le site d’IFCCI