Selon de plus en plus d’experts, confiner les habitants d’Inde n’est peut-être pas la bonne solution pour lutter contre la pandémie. Le défi est donc maintenant d’organiser une « sortie » échelonnée du « lockdown ».
Rappel des faits à Chennai : le premier cas dans la ville a été détecté le 18 mars et, fin mars, 24 personnes avaient été testées positives. En avril, 882 cas se sont ajoutés, portant le nombre de cas à 902. En mai, 10 229 cas ont été signalés, ce qui porte le nombre de cas à 11 131 la semaine dernière. Et aujourd’hui, à Chennai comme dans d’autres grandes villes, les fonctionnaires de plusieurs ministères, notamment des transports, de l'éducation et des organismes civiques, se préparent à une sortie échelonnée. Car de plus en plus de voix se lèvent en faveur d’un arrêt du confinement, et du retour à une vie « normale » mais prudente.
En effet, des experts, comme le Dr Jayaprakash Muliyil, (épidémiologiste en chef et président du comité scientifique consultatif de l'Institut national d'épidémiologie) pense que le virus ne peut pas être éradiqué. "Il est partout. La meilleure chose à faire est de s'ouvrir, de protéger les personnes vulnérables". De son côté, le Dr P Kuganandam pense qu’"Il faut continuer à effectuer des tests judicieux et à rechercher les contacts. Si nous limitons les restrictions à un minimum, le respect des règles sera peut-être meilleur. Mais il ne faut pas encore rouvrir les centres commerciaux, les lieux de culte, les établissements éducatifs ni autoriser les rassemblements sociaux pendant encore un certain temps". Des mesures seraient aussi prises dans les transports : 3 100 bus sont désinfectés régulièrement et tenus prêts. Des réparations et des travaux d'entretien ont été effectués. "Nous avons peint des cercles sur les planchers des quais de tous les bus pour assurer que la distance entre deux passagers (…) » ont fait part des responsables du MTC.
Chennai se prépare doucement…
Et au niveau national ?
Dimanche dernier, Modi a donné le coup d’envoi du déconfinement national qui se voudra « graduel » et ce, jusqu’au 30 juin : “Maintenant qu’une grande partie de l’économie redémarre, il importe d’être encore plus vigilant.”. Ainsi, à compter de lundi 1er juin, le pays rentre dans une période de “déconfinement progressif”. Si les centres commerciaux, hôtels, restaurants et lieux de culte réouvrent à partir du 8 juin, certaines villes comme Bombay ou Delhi restent encore très barricadées car les plus touchées par le virus. Déconfinement oui, mais Modi encourage vivement la population à ne pas relâcher les efforts : “Tout ce que nous avons perdu, nous le regrettons tous, mais tout ce que nous avons pu sauver est certainement le résultat de la volonté collective”.
Pour rappel, à ce jour l’Inde est le 9ème pays le plus touché au monde, derrière la France et l’Allemagne, avec Plus de 182 000 personnes contaminées De plus, le nombre de dépistages positifs quotidiens a battu un nouveau record samedi avec 8 380 nouveaux cas…L’Inde vient seulement de franchir la barre des 5 000 décès, contre cinq fois plus en France, à volumes de contagion équivalents.
Source : Times of India et courrierinternational