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CHENNAI : Il est temps de nettoyer les rues !

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Écrit par lepetitjournal.com de Chennai
Publié le 5 novembre 2020, mis à jour le 19 décembre 2023

Depuis le début octobre, il y a du nouveau dans les rues du quartier d’Adyar : des conteneurs à poubelles flambants neufs, des brigades de tuk-tuks blancs à propulsion électrique et des équipes de balayeurs portant un nouveau costume au logo d’une entreprise inconnue jusqu’ici - Urbaser Sumeet. Renseignements pris, il s’agit du lancement du nouveau système de collecte des déchets ménagers de Chennai.

 

Objectif : Améliorer la qualité de la collecte de déchets

 

La municipalité a en effet confié à une société espagnole, Urbaser, l’organisation de la collecte et du transport des ordures d’une partie de la ville ainsi que le nettoyage des rues. Le projet est en phase expérimentale. A partir d’octobre, sont concernées les rues d’Adyar et progressivement, jusqu’en décembre, six autres quartiers seront servis : Teynampet, Kodambakkam, Valasaravakam, Alandur, Perungudi et Sholinganallur. Au total, ce premier déploiement représentera 3,7 millions d’habitants. La société Urbaser a signé un contrat de huit ans avec pour mission de garantir une collecte quotidienne pour chaque maison et le développement du tri sélectif. Elle ne sera pas rémunérée à la quantité de déchets collectée mais selon des critères qualitatifs en particulier la régularité de la collecte et du nettoyage des rues et l’évolution des pratiques de tri par la population.

 

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De grands moyens sont mobilisés : 3000 tuk-tuks, 11000 nouvelles poubelles collectives, 11 000 salariés recrutés. Les tuk-tuks sillonnent tous les jours les rues pour le porte à porte. Ils sont équipés de plusieurs bacs pour sélectionner les ordures (wet /dry/ hazardous wastes). Les poubelles collectives marchent par deux, l’une à étiquette verte pour les déchets « wet » c’est-à-dire les déchets organiques et l’autre à étiquette bleue pour les déchets « dry ». Les salariés dans leur tuk-tuk sont contrôlés par un système GPS qui les localise :  attention aux pauses trop longues ! D’ailleurs, les habitants disposent d’un numéro vert où ils peuvent enregistrer leurs réclamations.

 

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La population locale jouera-t-elle le jeu ?

 

Le problème est la sensibilisation de la population à la nécessité du tri. Les collecteurs eux-mêmes doivent être formés car nous avons pu constater que certains vidaient leurs bacs dans les poubelles collectives sans s’inquiéter de la couleur. Trier c’est bien mais si tout finit dans le même contenant, le système s’écroule. Il faut expliquer, éduquer ; le chemin sera long mais il ne faut pas désespérer. Des amendes sont prévues à l’encontre des habitants qui ne trieront pas mais les modalités de ces sanctions ne sont pas encore définies.

Ce qui est certain c’est qu’on ne peut que se réjouir de ces nouvelles mesures pour améliorer l’état des rues. En effet, la question des déchets produits par les grandes mégalopoles indiennes est critique. Selon une étude de SUEZ en 2018, les zones urbaines indiennes produiraient 62 millions de tonnes de déchets par an dont l’essentiel est entassé dans des décharges à ciel ouvert sans aucun traitement. Il est illusoire d’imaginer l’extension à l’infini de ces décharges dont les risques sanitaires sont énormes. Le chantier engagé par Chennai s’attaque à un des maillons du problème mais l’opération sera inefficace si elle ne s’inscrit pas dans un projet plus large qui vise aussi à produire moins de déchets et à favoriser le recyclage et la valorisation.

 

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La tristement connue montagne de déchets à New Delhi, haute d'une soixantaine de mètres (en 2019)

 

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