

Certains ne jurent que par les transports en commun à Hong Kong, mais d’autres craquent pour une Mini, une décapotable, ou une moto pour sillonner les routes côtières ou boisées de la ville. Alors, votre permis français en poche, voici les conseils de Camille, Agnès, Anne-Christine, Ian, et Nicolas.
Comment s’est passée la reconnaissance de votre permis français?
Ian: On est arrivé il y a plus de 10 ans, à l’époque les contrôles étaient beaucoup moins stricts. On a présenté nos permis français sans traduction, et obtenu le permis de suite sans justificatif. Avec l’explosion de la population française et son rajeunissement, il y a peut-être eu des abus. L’administration ici est très efficace, ils ont dû s’en apercevoir, et maintenant il faut produire une traduction officielle.
Nicolas: Très rapidement et facilement. Il y a un peu plus de 5 ans, j’ai dû remplir un formulaire et faire traduire mon permis français en anglais. La procédure est rapide et peu coûteuse.
Agnès: C'était il y a 15 ans, le processus m'a semblé très simple, comme souvent à Hong Kong.
Anne-Christine: Tout s'est très bien passé, c'était il y a 12 ans donc les choses ont pu se complexifier.

Dans la pratique, qu’est-ce qui vous a surpris dans la conduite à Hong Kong?
Camille: Outre la conduite à gauche, le peu de précision des GPS me perturbe assez.
Ian: Les Hongkongais conduisent avec peu comme des jeunes conducteurs avec peu d’expérience. Le territoire est petit, ils parcourent peu de kilomètres. En revanche, ils suivent scrupuleusement le code de la route et font peu d’infractions. Il faut se méfier des chauffeurs de taxi qui peuvent s’arrêter à tout moment pour prendre un passager, et aux chauffeurs de minibus, de vrais psychopathes de la route à cause de leurs horaires à respecter. Les chauffeurs de gros bus publics sont d’excellents conducteurs, de même que les chauffeurs de camions. Le soir tard ou le week-end, les conducteurs de voiture de haute performance sortent et poussent leurs voitures. Enfin, le plan de circulation est complexe et souvent pas logique. Il faut parfois faire des kilomètres dans un sens pour revenir en arrière à sa destination. Par exemple pour aller de Sheung Wan à Central, il faut presque passer par Admiralty.

Nicolas: Je conduis auto et moto à Lantau. Il faut un temps d’adaptation à la conduite inversée, pour avoir le gabarit de la voiture dans l’œil, et rouler du bon côté de la route. Les ronds-points sont assez déroutants au début. Comme je suis tous les deux mois en Europe et roule aussi là-bas, je dois faire attention à ne pas me mélanger les pinceaux. En moto à Hong Kong, l’espace pose vraiment problème, il y a très peu d’emplacements de stationnement pour les 2 roues. A Central, ils sont souvent pris d’assaut. J’ai fait l’erreur une fois de laisser ma moto sur un espace non autorisé et je l’ai retrouvée à la fourrière. À moto il faut faire très attention aux taxis qui déboitent souvent sans prévenir et à toute allure, et aux vans qui ont beaucoup d’angles morts et ne vous voient pas.

Agnès: J'avais déjà conduit dans plusieurs pays donc pas de grosses surprises. L'habitude des autres conducteurs de passer sans cesse d'une file à une autre pour aller plus vite est assez pénible, mais par rapport à d'autres pays de la région, ils sont plutôt disciplinés. Si les panneaux d'indication de directions étaient plus clairs, ce serait très bien.
Anne-Christine: Ouh la la! Les premiers jours de conduite ont été très stressants: la conduite à gauche pour la première fois, l’absence de repères géographiques, le marquage au sol et non sous forme de panneaux, les noms des rues en chinois qui n'évoquent rien lorsque l'on vient d'arriver et qui semblent tous se ressembler... le temps que les informations s'éclaircissent, vous avez totalement raté l’embranchement. Et là c'est la catastrophe car le prochain carrefour permettant un demi-tour est à 3km minimum quand vous avez de la chance!
Le plus difficile a été d'apprendre à gérer les distances latérales lorsqu'on est habitué à conduire à droite. Il faut changer ses repères, c’est rendu encore plus ardu par la sinuosité et l’étroitesse des routes du sud de l'ile. Passer le pont de Tai Tam Reservoir à l'époque où il était encore à double sens relevait du pur cauchemar!

Avez-vous des conseils sur des subtilités du code de la route? Comment éviter les prunes?
Ian: Le code de la route vient d’Angleterre, il faut bien le lire car la police est très scrupuleuse. Toute infraction est pénalisée, inutile d’essayer de palabrer, il faut s’excuser et payer l’amende. Les montants sont faibles, aux alentours de 320HKD. L’important c’est de rester calme, de ne pas essayer de faire le malin, et de suivre les autres, surtout à l’heure de pointe, parce que ça bouchonne pas mal.
Nicolas: On ne les voit pas beaucoup mais la police est partout. Je me suis fait arrêter 2 fois en voiture (pour avoir franchi une double ligne et pour un contrôle Alcotest...à 10h du matin) et une fois en moto (je n’avais pas mes papiers). Je m’en suis sorti sans amende heureusement et les policiers sont assez conciliants. Attention aussi à ne pas se garer n’importe où. Les places de stationnement dans notre village sont aussi un vrai sujet de discorde, il faut jouer des coudes pour se ménager une place.

Agnès: Mon père m’avait conseillé au début: "tant que tu restes sur l'ile, tu ne prends pas trop de risque; des que tu quittes l'ile, tu arrives quand même sur un grand continent!". Depuis, prendre un des tunnels (ce que je fais pourtant souvent) me donne une mini-angoisse… Quand j'ai une prune, je la paye en considérant que c'est pour compenser le parking que je n'ai pas eu à payer: je vais souvent dans des zones industrielles pour voir mes fournisseurs et on peut facilement se garer dans la rue ou sur le trottoir. C'est pratique mais on sait que la prune fait partie des risques. Je conduis en effet souvent pour des besoins professionnels: meetings avec des clients qui ne sont pas sur le réseau du MTR, visite aux fournisseurs et livraisons urgentes (très fréquentes avec le rythme de travail de HK). Dans ce cas j'en profite pour décapoter, mettre la musique et chanter a tue-tête, c'est une bonne relaxation.
Anne-Christine: Il y a peu de stationnement en dehors des parking couverts. Si vous ne voyez ni marquage au sol indiquant l’autorisation de se garer, ni horodateur, le stationnement est tout simplement interdit. C’est un point de divergence avec la France ou le stationnement est supposé autorisé -ou toléré- en l'absence d'indication contraire. Il y a quelques années, je m'étais tranquillement installée sur une magnifique place le long d'un trottoir que rien ne permettait d'identifier comme "interdit". J'arrive au moment où les policiers finissent de me verbaliser, et je m'insurge contre cette sanction injustifiée, jusqu’à ce que l'un des 2 policiers m'explique gentiment la législation locale: pas de parc mètre, pas de stationnement!

Avez-vous eu des accidents ou différends avec d’autres chauffeurs?
Camille: J’ai eu une crevaison mais j’avais le numéro d’un garagiste qui parle anglais dans mon téléphone, je lui ai envoyé ma position Google et il m’a envoyé la dépanneuse. Le dépanneur ne parlait pas anglais du tout mis à part "you pay now".
Ian: J’ai eu un accident, je me suis fait casser la main par une porte de camion. C’était ma faute je remontais la circulation à l’intérieur de la file, et le livreur est sorti au moment où je passais. Mais les Hongkongais sont en général respectueux et polis.

Nicolas: Pas d’accidents mais dans le village où nous habitons, notre voiture a été emboutie un jour puis rayée un autre jour. Les responsables ne prennent pas le soin de prévenir, et endommager les véhicules même accidentellement est chose courante. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’on vous propose des indemnités.
Anne-Christine: J’ai eu deux accrochages avec des taxis. Il faut attendre la police sur place pour faire le constat. Le 1er accrochage était un taxi qui quittait son stationnement pour rejoindre la voie principale sans rien regarder et que j'ai vaguement égratigné. Il a essayé de me soutirer une fortune, j'ai tenu bon, on a attendu la police. J'ai dû me rendre deux fois au commissariat pour des dépositions. Heureusement la gendarmette était très compréhensive et connaissait bien les coups tordus des chauffeurs de taxis qui cherchent à extorquer des fonds aux étrangers. La 2è fois, le cas s'est résolu plus rapidement car j'étais dans mon tort. Le policier m'a convaincue de faire une négociation à l'amiable avec le taxi driver qui m'a envoyé une facture salée pour 1 petit bisou dans son pare-chocs. Je n'avais pas trop le choix, je ne voulais pas m'embarquer dans une procédure au tribunal.
Pour être sûr de recevoir GRATUITEMENT tous les jours notre newsletter (du lundi au vendredi)
Ou nous suivre sur Facebook et Instagram
Sur le même sujet
