La mise à l’isolement récente de 860 cas contacts dont 120 personnes de moins de 18 ans a déclenché une vague de protestations de la part de nombreuses familles d’expatriés à Hong Kong, jugeant les mesures de quarantaine pour les plus jeunes enfants trop sévères.
Les familles séparées
Récemment, de nombreuses familles d'expatriées de Mid Levels ou de Sai Ying Pun qui fréquentaient la salle de sport Ursus se sont retrouvées dans une situation délicate lorsqu'un membre du foyer a été testé positif et a du être hospitalisé tandis que le reste du ménage, dont les enfants, a été mis à l’isolement, dans certains cas sans les parents. Bien que les autorités indiquent autoriser la présence d’un proche durant la quarantaine, à condition qu'il ne soit pas positif, il ne se trouve en effet pas toujours quelqu’un de disponible pour accompagner les plus jeunes lors des deux semaines de quarantaine. Selon les modérateurs du site Facebook "Hong Kong Quarantine", une centaine de familles depuis un an ont été confrontées à ce problème. Il est vrai que jusqu’alors ce sont surtout les quartiers populaires, où peu d'étrangers résident, qui ont fait les frais des mesures anti-épidémiques. C'est la première fois que la communauté étrangère se trouve massivement impliquée dans un cluster.
2000 personnes en quarantaine
Il y a aujourd’hui unanimité pour reconnaître que la stratégie anti-épidémique du gouvernement a donné des résultats spectaculaires avec une dizaine de cas quotidiens pour une population de 7,5 millions de personnes (8 ce dimanche). L'isolement des cas contacts grâce à une traçabilité des accès aux lieux publics conduit à 2000 personnes en quarantaine à Hong Kong dans des centres spécialisés. Sur le plan préventif, les lockdown-surprises permettent de tester d'autorité des groupes d’immeubles voire des quartiers entiers. Enfin, la vaccination est désormais accessible pour les plus de 30 ans dans un délai de moins d’une semaine selon le choix du centre. Pourtant les dernières semaines voient circuler des histoires déchirantes sur les réseaux sociaux, les parents étrangers supportant mal le régime drastique imposé par les autorités aux plus jeunes, régime pourtant en place pour le reste de la population hongkongaise depuis plus d'un an.
La pilule passe mal pour les expatriés
Ainsi le journal Bloomberg Business Week rapportait il y a dix jours qu’une famille confinée au centre de Penny’s Bay sur l'île de Lantau se plaignait de ce que les équipements n'étaient pas adaptés à la prise en charge de leur fils de 15 mois, ne disposant, expliquait-elle, pas de réfrigérateur pour garder les aliments au frais ni de menu adapté aux enfants en bas-âge. La semaine dernière, les réseaux sociaux faisait circuler l’histoire de cette mère américaine choquée de trouver ses enfants de 1 et 5 ans attachés à leurs lits du service des cas asymptomatiques de l’hôpital, « du fait du manque de personnel ». Questionnées sur ce cas, les autorités sanitaires ont reconnu avoir parfois recours à ce type de pratique « pour le bien-être et la sécurité du patient », tout en précisant que l’autorisation des parents était généralement requise. Concernant la famille de Penny's Bay, le responsable du centre indiquait dimanche lui avoir procuré un réfrigérateur le 4ème jour.
Pétition en ligne
Toujours sur le site Facebook « Hong Kong quarantine », une pétition de 4800 noms circulait pour appeler le gouvernement à des conditions plus humaines de quarantaine pour les plus jeunes, les commentaires mentionnant pêle-mêle, l’exiguïté de l’espace de 15m2 alloué à une seule famille ou l’inadaptation du mobilier dont les angles pointus ne convenaient pas aux jeunes enfants. Selon les experts en maladies respiratoires, la proposition des familles de maintenir les enfants à domicile exposerait pourtant les autres personnes du foyer et les aides ménagères au risque de contagion et par conséquent tout le voisinage en générant de nouveaux cas contacts. Alertés sur ce thème, les consulats de Suisse, du Royaume Uni, de France et des États Unis ont indiqué plaider la cause de leurs ressortissants dans le cadre des recommandations de l’OMS, tout en rappelant ne pas avoir autorité sur les règles sanitaires du pays d’accueil.
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