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Quand les réalisateurs français posent leur caméra à Hong Kong

Film français Hong KongFilm français Hong Kong
"Les anges gardiens", un film en partie réalisé à Hong Kong
Écrit par Arnaud Lanuque
Publié le 11 septembre 2019, mis à jour le 11 septembre 2019

Avec son architecture entre modernisme triomphant et délabrement populaire, sa géographie variée et son mélange des cultures, Hong Kong est une ville particulièrement cinégénique. Les cinéastes à travers le monde, y compris français, s’en sont rendu compte et sont venu régulièrement tourner sur place.

 

Exotisme facile

Pendant longtemps, Hong Kong était une non-entité pour le cinéma français. Ce n’est qu’à partir des années 1960 que les réalisateurs de l’hexagone découvrent la ville. Ce fut ainsi le cas de Jacques Poitrenaud pour "L'inconnue de Hong Kong (1963) ou Georges Lautner pour "Le monocle rit jaune" (1964). "On prend le bateau ici comme on prend le métro à Paris" explique ainsi un passager à Dalida quand elle découvre la ville par le hublot de l’avion au début de "L’inconnue de Hong Kong". La colonie sert avant tout d’arrière-plan exotique destiné à dynamiser des intrigues peu palpitantes.

 

 

Durant la même période, un autre film utilise Hong Kong comme toile de fond avec davantage de succès. Il s’agit de l’adaptation officieuse des "Aventures de Tintin" que sont "Les Tribulations d’un Chinois en Chine" (1965) de Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo en vedette. Son côté bande dessinée assumé et une photographie lumineuse aide à faire passer les approximations culturelles et géographiques. De plus, le rythme soutenu du métrage s’accorde parfaitement à celui de la ville.

 

L’influence du cinéma d’action hongkongais

Le succès phénoménal de Bruce Lee au début des années 1970 met Hong Kong sur la carte du cinéma mondial et nombre de productions étrangères font le voyage afin de surfer sur la mode. C’est le cas de "Bons Baisers de Hong Kong" (1975) réalisé par le cascadeur émérite Yvan Chiffre avec la très populaire bande des Charlots en tête d’affiche. Parodie lourdingue de James Bond, le film connait un tournage difficile à cause de la pression exercée par une triade et n’est pas vraiment mémorable pour ses qualités artistiques ou pour sa description de la ville. 

 

 

C’est probablement également sous l’influence de Bruce Lee que le célèbre réalisateur de comédies Claude Zidi décide lui aussi de situer la dernière partie de son "Banzai" (1983) à Hong Kong. Coluche et Valérie Mairesse y sont utilisés à leur insu par des trafiquants de drogue et doivent sauver leur peau entre course-poursuite à Aberdeen et affrontements de Kung Fu entre bandes rivales. 

 

 

En 1995, c’est un autre réalisateur de comédies à succès, Jean-Marie Poiré, qui situe une partie des "Anges gardiens" dans la ville. Comme un aveu de la part du cinéaste dont "Les visiteurs" ressemblent étonnamment aux "Time warriors" de Clarence Fok réalisé quelques années avant…. Une influence du cinéma d’action hongkongais d’autant plus évidente qu’il tente d’en réaliser aussi un avec un résultat pour le moins mitigé.   

 

Retour en grâce

Le milieu des années 2000 voit Hong Kong redevenir populaire auprès des cinéastes français. C’est Emmanuel Carrère qui lance les hostilités en situant une partie de son étonnant "La moustache" (2005) avec un Vincent Lindon imberbe déambulant dans le "port parfumé". 

 

 

Mais ce sont surtout des réalisateurs amateurs de films de Hong Kong qui ont profité de leur passage derrière la caméra pour venir tourner dans la ville qui a stimulé leur amour pour le cinéma. C’est le cas de l’ancien critique des "Cahiers du cinéma" Olivier Assayas avec son "Boarding gate" (2007). C’est également le cas de Jérome Salle pour son ambitieux "Largo Winch "(2008) ou du duo de scénaristes Julien Carbon/Laurent pour "Les nuits rouges du Bourreau de Jade" (2010) avec la "blonde" Frédérique Bel perdue dans un Hong Kong fétichiste.

Depuis, Hong Kong a de nouveau perdu les faveurs des cinéastes français. Ceux-ci préfèrent tourner leurs regards vers la Chine voisine, plus exotique et surtout plus lucrative via le mécanisme des co-productions. Jusqu’à ce qu’une nouvelle génération de cinéastes de l’hexagone redécouvre la force cinégénique de l’ancienne colonie.

 

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