Rencontre avec le chef d'orchestre international Philippe Fournier qui a choisi d'utiliser son expérience dans le monde de la musique pour coacher les entreprises. Parcours atypique d'un Lyonnais de passage à Hong Kong.
"Le métier de chef d’orchestre implique de développer une posture de leadership"
Philippe Fournier , vous êtes à la fois chef d’orchestre et conférencier. Comment s’articule cette double carrière et pourquoi ce choix ?
Je mène effectivement deux carrières simultanément. Toutefois, elles sont très étroitement liées et finalement complémentaires. Elles se nourrissent mutuellement en me permettant ainsi de sans cesse évoluer et d’améliorer mon rapport à la vie et à mes valeurs humaines ou professionnelles.
Le métier de chef d’orchestre implique de développer une posture de leadership. La technique pure du geste ne suffit pas, à elle seule, pour diriger un orchestre et créer l’harmonie autour d’une partition.
En utilisant le pouvoir de la musique, mes conférences éclairent d’un nouveau regard les notions de charisme, d’empathie et de mise en résonance. La musique n’est pas un objectif, mais reste un outil incroyablement puissant pour contribuer au développement du potentiel humain.
Le choix de cette double carrière s’est donc imposé à moi tout naturellement. Parler de ce que je vis et vivre de ce dont je parle.
"En Europe ou en Asie, les comportements humains sont les mêmes"
Vous êtes Lyonnais, avez fondé l’Orchestre Symphonique Confluences à Lyon, et dirigé de nombreuses formations en Europe comme en Asie . Y a-t-il selon vous une différence entre les approches occidentales et asiatiques ?
Les approches occidentales et asiatiques sont pour moi relativement semblables. En effet, il s’agit, tout d’abord d’entrer dans une relation humaine. Les énergies, les sensations, les lois physiques sont identiques quelles que soient nos origines. Donc, en premier lieu, je considère mon approche dans le travail musical indifféremment en Asie, en Europe, ou en Amérique du sud. Toutefois, il y a, bien évidement ensuite, l’importance de considérer le poids de chaque culture afin de respecter les dimensions humaines portées par l’éducation socio-culturelle de chacun.
En quoi selon vous la musique permet elle de mieux aborder les thématiques du leadership en entreprise ?
La musique est le propre de l’homme. La comprendre c’est se comprendre. Etudier le pouvoir de la musique sur le comportement humain, c’est la même chose que d’étudier le pouvoir d’un être humain sur les autres humains.
De plus, la musique permet de rentre pratique et expérimental l’enseignement de ces notions. Grâce à de nombreux exercices ou jeux, je pratique un enseignement sur le leadership, avec une pédagogie qui mixe des concepts intellectuels avec une expérimentation sensorielle. Pour un tel sujet, c’est fondamental.
"A Hong Kong, je vais diriger des formations musicales et managériales"
Qu’est ce qui vous amène aujourd’hui à Hong Kong et quelle est votre actualité ?
Je suis invité par « APM Progrès du Management » afin de travailler avec les deux clubs de chefs d’entreprises de Hong-Kong. Nous allons faire deux journées de travail sur le leadership, le management en entreprise.
De plus, je profite de mon passage ici, en qualité de chef d’orchestre, afin d’encadrer une master class de direction d’orchestre pour des chefs d’orchestre de Hong-Kong et de Singapour, et, également, de diriger plusieurs orchestres de Hong-Kong.
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