Plus que quelques jours avant le départ d’une des courses à la voiles les plus mythiques du circuit : La Rolex China Sea Race, organisée par le Hong Kong Yacht Club entre Hong Kong et les Philippines. 3 jours de course et un défi que les Grelon père et fils ont décidé de relever une fois de plus mais cette fois ci pour une cause. Leur bateau s’appelle Plastic Ocean, du nom d’une fondation qui œuvre pour l’éradication des rejets de plastique en mer.
Nous visons la première place
La tension est palpable dans les échanges avec Philippe Grelon et Cosmas, son fils et co-équipier de la 62eme Rolex China Sea Race qui doit quitter le port de Hong Kong le 27 mars prochain pour rejoindre les Philippines, aux alentours du 31 mars. Il faut dire que pour leur 4ème participation et leur seconde place au classement général toute catégorie l’année dernière, ils font désormais figures de favoris pour cette édition. « Notre bateau, un Beneteau Figaro 3, est probablement l’un des plus performants et pour cette raison, nous partons avec un handicap élevé. Si les conditions sont au rendez-vous, c’est-à-dire un niveau de vent soutenu et si nous ne cassons rien bien évidemment, la victoire est envisageable. »
Quelles sont les aléas et options stratégiques ?
A vrai dire, la course est une longue ligne droite entre Hong Kong et les Philippines mais la courbure terrestre nous conduit à faire le choix entre une course au Nord de l’axe ou au Sud. Il s’agira d’anticiper au mieux les conditions météo sur ces routes pour faire le meilleur choix. Le vainqueur sera probablement celui qui a pris la meilleure option et aura obtenu les conditions les plus stables tout au long de la course. Cependant, la voile est un sport plein de rebondissements et nous en avons heureusement bénéficier l’année dernière après un départ dans un petit vent suivi par de bien meilleures conditions par la suite qui nous ont permis de remonter presque tous nos concurrents.
La lutte contre les plastiques est notre affaire à tous
Cette année, votre parcours sportif s’accompagne d’un volet éducatif n’est-ce pas ?
En effet, nous avons décidé de nouer un partenariat avec la fondation Plastic Ocean et de faire précéder notre course par des conférences sur la lutte contre le plastique, notamment à Taiwan, où est immatriculé notre bateau. Par la suite nous allons continuer à intervenir dans les écoles pour porter le message de la sauvegarde de la planète avec cette association. Cette cause nous tient à cœur car nous sommes les témoins, lors de nos aventures nautiques, de la dégradation des océans. Rien que la dernière Rolex Sea Race, nous avions bataillé pendant une heure avec un long sac en plastique qui s'était pris dans la quille du bateau, obligeant Cosmas à plonger pour l'enlever. Plus largement, il parait urgent de contrôler les rejets plastiques qui impactent la faune marine et se retrouve ironiquement dans notre alimentation lorsque nous en consommons les produits.
La voile en petit éauipage renvoie à nos responsabilités
La voile est la passion de votre vie et se développe de plus en plus. Pourquoi selon vous ?
C’est vrai que ce sport est de plus en plus populaire et en particulier en Asie qui devient une destination de référence pour la voile. Rien qu’à Taiwan d’où nous revenons, plus de 15 ports accueillent aujourd’hui des marinas plus ou moins grandes. Nous avons été agréablement surpris de voir que s’il y avait une quarantaine de participants lors de notre dernière conférence, celle-ci a été vue par 1000 personnes en ligne, démontrant un attrait important pour cette pratique. A Hong Kong, le nautisme explose, probablement lié à un besoin de retrouver l’essentiel : la confrontation avec la nature et les valeurs simples de l’effort solitaire. C’est dans tous les cas ce qui nous a toujours attiré dans la voile en binôme : on ne peut pas tricher et vous êtes face à votre responsabilité. Pour l’écologie, c’est la même chose. Ça se joue au niveau de chacun d'entre nous !
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