Ce mercredi avait lieu un échange entre le Chief Executive de Hong Kong John Lee et les représentants chinois des districts de Guangzhou et Shenzhen. Parmi les sujets les plus chauds figurait la réouverture tant attendue de la frontière entre Hong Kong et le continent sur fond de reprise de la pandémie. Etat de la situation.
Des assouplissements récents des déplacements vers Hong Kong
Alors que selon la représentation locale de l’Union Européenne, 10% des ressortissants européens auraient quitté définitivement Hong-Kong en mars 2022, après l'annonce de mesures strictes de quarantaine incluant tests de masse et mise à l'isolement des cas positifs dans des centres gouvernementaux, l'élection d'un nouveau Chief Executive à Hong Kong a fait renaitre l'espoir. Affichant sa volonté de placer son mandat sous le signe des résultats et disposant de la confiance du gouvernement central, John Lee est récemment à l'origine de l'assouplissement des mesures de quarantaine, affirmant vouloir au plus tôt réouvrir Hong Kong aux voyages et au commerce tout en garantissant la protection des populations les plus fragiles. Ce week-end encore, il affirmait que la ville devait impérativement rester « connectée » à l’étranger et à la Chine.
800 entreprises françaises impactées à Hong Kong
La grogne monte dans les milieux d'affaires, plusieurs Chambres de Commerce militant pour un retour rapide aux échanges sans entrave comme c'est déjà le cas dans la plupart des autres pays du monde. La politique zéro Covid de la Chine dont Hong Kong fait les frais est sur ce plan une spécificité qui grève durement les performances économiques des deux entités. Hong Kong compte en particulier 800 entreprises françaises dont la plupart ont élu domicile à Hong Kong pour accéder à la fois au statut légal sécurisant et un taux d'imposition réduit de l'ordre de 17% offerts par le territoire et au marché de la Grande Chine tout proche. Un avantage de plus en plus ténu dès lors qu'il n'est plus possible de visiter les sites de production ou de rencontrer ses partenaires commerciaux!
Des passages vers la Chine au compte-gouttes
Les évolutions quant aux droits de passage fluctuent depuis mars 2020, en fonction de la situation sanitaire, sans pour autant qu'une issue soit garantie. Dernières évolution en date, mi-août, la réduction de la quarantaine à 3 jours à l'hôtel au lieu de 7 précédemment pour les personnes entièrement vaccinées. L'octroi en augmentation de visas pour motif économique, commercial ou scientifique est aussi un signe encourageant. Pourtant, même avec un visa, l’entrée en Chine reste difficile, faute de transports. Rencontré récemment à Hong Kong, un futur professeur d’anglais d'une école de Shenzhen indiquait avoir obtenu un visa travail pour trois mois mais celui-ci se trouvait contraint de rester à Hong Kong jusqu’au 10 septembre, date à laquelle il pourra voyager en bus. « Le prix des billets d'avion est en effet devenu exorbitant » ajoutait-il. Exemple de la flambée des prix des transports aériens : ces ressortissants français de Shanghai contraints d'utiliser un vol aller-retour pour Paris affrété via la Chambre de Commerce durant l'été, les prix des compagnies officielles s'envolant à plus de 7000 Euros par personne. Bien entendu, tout voyage court vers la Chine sans visa travail, pour tourisme ou pour affaire, est rigoureusement impossible actuellement.
Le congrès du Parti en octobre pourrait débloquer la situation
L’ombre d’une nouvelle vague de cas, atteignant plus de 9400 ce mercredi, plane sur les négociations entamées par John Lee. La visite initiale en personne a été remplacée au dernier moment par une série de visio-conférences, la Chine confinant depuis mardi plus de quatre millions de personnes dans la province de Hebei. Selon de nombreux observateurs pourtant, la réunion du 20ème congrès du Parti Communiste Chinois à Pékin le 16 octobre prochain pourrait marquer un tournant dans la retour des choses à la normale. Cette échéance devrait en effet correspondre à la confirmation de Xi Jinping au pouvoir dans un contexte où le pays subit critiques et sanctions internationales et continue de se débattre dans la lutte contre la Covid. La montée au créneau du Premier ministre Li Keqiang pour présenter un plan de relance via le crédit aux petites entreprises et l'abandon des contraintes des quarantaines à l'entrée de nombreuses villes chinoises sonnent comme un désaveu de choix antérieurs. Dernièrement, l'exemple de Shanghai, plus grande ville chinoise, totalement isolée du monde pendant plusieurs mois a aussi ébranlé la confiance dans la stratégie officielle du zéro-Covid. Il y a donc fort à parier que l'ouverture sera l'un des principaux sujets de ce Congrès.