Prévue en diffusion à partir du 24 janvier sur Prime Video, la mini série en 6 épisodes inspirée du roman « The Expatriates » de Janice Y. K. Lee, autrice américano-coréenne, fait déjà parler d’elle sur fond de mini scandale durant la pandémie de Covid.
Le monde des expatriés de Hong Kong ?
La nouvelle série de la scénariste et réalisatrice américaine d’origine chinoise Lulu Wang gravite autour d'une tragédie familiale. “Hong Kong représente tellement de choses pour tant de gens”, explique Lulu Wang qui s’est posée la question “Suis-je une expatriée ? Suis-je une immigrée ? À quelle communauté est-ce que je m'identifie le plus, et comment est-ce que je raconterais l'histoire de l'intersection de ces différentes identités ? » Au-delà de l’intrigue basée sur trois personnages féminins, la réalisatrice a souhaité filmer la ville dans sa diversité, tant au niveau des paysages que des communautés puisqu’un des épisodes est presque entièrement consacré aux helpers philippines qui se réunissent le dimanche dans le centre-ville. C’est la sœur de Nicole Kidman, ancienne résidente de Singapour qui a attiré l’attention de l’actrice sur le roman éponyme et a conduit celle-ci à confier le projet de série à Lulu Wang, lui laissant semble-t-il une grande liberté de choix quant à l’adaptation.
Les Hongkongais en colère contre Nicole Kidman
Venue tourner la mini-série en pleine période de pandémie à Hong Kong, l’actrice australienne a mis en colère les habitants de la ville en se soustrayant aux mesures de quarantaine imposées alors aux visiteurs et aux résidents. Ainsi la star a-t-elle été aperçue dès le lendemain de son arrivée le 12 août 2021 à Hong Kong en train de faire du shopping sur Queen's Road Central avec son équipe, alors que toute la population locale était soumise à des mesures de limitation des déplacements, les visiteurs entrants astreints à 21 jours de quarantaine en hôtel, des familles séparées de leurs enfants en cas de covid allant parfois jusqu'à l'internement en camps de quarantaine. Ce traitement de faveur incompréhensible, a été justifié par la Chief Executive de l'époque Carrie Lam du fait de l’intérêt général du film pour la ville. Cette décision est à comparer à l'interdiction de séjour en janvier 2022 opposée par l’Australie au joueur international Novak Djokovic, pour refus de vaccination, ce dernier devant finalement renoncer à disputer le célèbre Open.
Hong Kong, une ville qui change
On espère par conséquent que la série saura dépasser les clichés sur les expatriés, ceux d'une vie artificielle, loin des habitudes culturelles du pays qui les accueille. Hong Kong a en effet longtemps bénéficié d’une image d’enclave occidentale au cœur de l’Asie, offrant à peu près tout ce qu’un Parisien ou un Américain peut demander pour se sentir chez lui, domesticité en plus. À l’heure où la Chine continentale intègre Hong Kong de manière accélérée, où les universités locales font le plein de Chinois continentaux, que le contrôle de l’information limite significativement la liberté d’expression et que l’on crée une mégapole entre Hong Kong et Shenzhen, désignée comme le futur moteur économique de la Grande Baie, les étrangers sont priés d’embrasser un nouveau projet pour la ville et d'oublier le village de vacances pour cadres hors sol, mais les clichés ont la vie dure.
A suivre
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