Avec un marché évalué entre 1,5 et 2 milliards de dollars hongkongais annuels, le secteur du design et de l’architecture d’intérieur connaît une croissance soutenue depuis plusieurs années. À l’occasion de la Hong Kong Interior Design Week 2025, nous avons rencontré Lorène Faure, designer française installée à Hong Kong pour parler de son métier et du renouveau de la scène du design du Port des Parfums.
Le design à Hong Kong intègre l'écologie
Que représente le métier de designer intérieur à Hong Kong ?
La profession rassemble plus de 2.000 architectes d’intérieur officiellement enregistrés, dont près d’un tiers est affilié à la Hong Kong Interior Design Association (HKIDA), organisme clé dans la promotion et la régulation du métier. Cette communauté, en pleine expansion, se distingue aujourd’hui par une volonté marquée d’intégrer la durabilité : plus de 40 % des projets incorporent des matériaux écologiques ou recyclés, soulignant une prise de conscience environnementale grandissante. Sur le plan international, plus de 15 % des designers locaux collaborent régulièrement sur des projets hors de la région, particulièrement en Asie-Pacifique, en Europe et au Moyen-Orient.
Hong Kong, hub international du design
En quoi consiste la Hong Kong Interior Design Week ?
Dans un paysage urbain en constante mutation, la Hong Kong Interior Design Week se tient désormais depuis 3 ans. Dans cette ville où l’espace est précieux et l’esthétique omniprésente, la HKIDA qui l’organise, entend jouer un rôle stratégique en positionnant Hong Kong comme un hub incontournable du design d’intérieur. Et pour faire rayonner ses acteurs, l’édition 2025 s’est d’abord ouverte à l’international, en présentant en avant-première son exposition Urban Reflection lors de la Milan Design Week en avril dernier.
La France s'engage pour le design à Hong Kong
Ici, la tradition rejoint la modernité
Qu’est-ce que l’exposition “Urban Refection” ?
L’exposition présentée du 19 au 22 juin au Art Pavilion du West Kowloon Cultural District, a réuni dix collectifs de designers et fabricants locaux autour d’œuvres mêlant architecture d'intérieur et mobilier, où la lumière, l’ombre et les textures urbaines dialoguent avec le savoir-faire traditionnel : éventails en papier, bambou, matériaux recyclés comme le verre de tramways, fils réutilisés; pour symboliser une ville en perpétuelle réflexion d’elle-même. Tous les participants — qu’ils soient nés ici ou qu’ils aient choisi de s’y installer — partagent un ancrage fort dans le tissu urbain hongkongais.
Méler les influences culturelles
Quelle philosophie guide votre travail ?
J’ai fondé Bean Buro avec mon mari, Kenny Kinugasa-Tsui, d’origine hongkongaise et japonaise. Le nom, acronyme de “Between Exchanges of Architectural Narratives”, reflète notre approche : puiser dans le contexte et les valeurs de nos clients pour créer des espaces uniques. Aujourd’hui, notre équipe à Hong Kong compte une vingtaine de personnes, avec des partenaires dans toute la région APAC. Notre style mêle l’élégance française, la pureté japonaise et une pointe d’excentricité britannique.
Des oasis dans la jungle urbaine
Concevoir dans une ville aussi verticale que Hong Kong : défi ou source d’inspiration ?
Hong Kong nous inspire profondément, avec son contraste entre nature – mer et montagne – et sa densité urbaine. Cette densité verticale est également stimulante : chaque site appelle une réponse unique, souvent orientée vers la création d’oasis de calme face à l’agitation urbaine. Le principal défi reste la taille des espaces : nous devons optimiser chaque mètre carré avec des rangements intégrés, jouer sur les volumes, les couleurs et les miroirs pour agrandir visuellement et alléger les intérieurs.
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