Après 23 ans d’interdiction, les Français, tout comme les Britanniques et les Irlandais, sont à nouveau autorisés à donner leur sang à Hong Kong. L’annonce a été faite fin décembre au moment où le stock de sang était au plus bas. Le besoin est encore fort.
Hong Kong accepte le sang des Français
Il aura fallu attendre 23 ans pour que soit jugé nul le risque qu’un Français, un Britannique ou un Irlandais transmette par don du sang la maladie de Creutzfeldt-Jakob, plus communément connu sous le nom de la maladie de la vache folle. Le 21 décembre, les autorités hongkongaises ont donc annoncé que les personnes qui avaient passé cinq ans ou plus, en France et en Irlande, entre le 1er janvier 1980 et le 31 décembre 2001, pouvaient à nouveau donner leur sang. Tout comme celles qui avaient passé trois mois ou plus au Royaume-Uni entre le 1er janvier 1980 et le 31 décembre 1996. Et comme toute personne ayant reçu une transfusion sanguine dans les pays concernés entre le 1er janvier 1980 et aujourd’hui. « Le BTS [le Service des transfusions sanguines] appelle tous ceux qui auraient été empêchés de donner leur sang à cause de la politique des dernières années à offrir leur aide lors des campagnes de don du sang pour sauver des vies », a lancé le porte-parole du service fin décembre alors que le stock était extrêmement bas. Doit-on y voir une annonce de cause à effet ?
Le risque de la maladie de la vache folle
Cette interdiction de don avait été mise en place en 1999 au regard des contaminations qui touchaient l’Europe. Le 20 mars 1996, le gouvernement britannique annonçait que l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) avait bien été transmise à l’homme, vraisemblablement suite à la consommation de bœuf contaminé. Dans la foulée la France suspendait ses importations de viande. Ce variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (baptisé vMCJ), transmis à l’homme, a causé la mort de 28 personnes en France entre 1992 et 2019, et touché 200 autres personnes dans le monde. Face au risque de transmettre la maladie par transfusion, France et Royaume-Uni avaient également mis en place des pratiques de sécurité transfusionnelle dès 1998 et 1999. « La déleucocytation des produits sanguins, c’est-à-dire l’élimination par filtration des globules blancs présents dans la poche de sang, […] permet de réduire notablement la charge infectieuse de la maladie dans un produit sanguin » détaille l’Établissement français du sang. Tout comme à Hong Kong, parmi les personnes exclues de don du sang en France, figurent toujours aujourd'hui celles ayant séjourné plus d’un an cumulé au Royaume-Uni entre 1980 et 1996. En cause ? Quatre cas britanniques de vMCJ post-transfusionnelle observés entre 2003 et 2007. Heureusement, aucun autre cas a été observé dans le monde depuis. « En se référant aux tendances et recommandations internationales, ainsi qu’à la littérature médicale et aux données sur le variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob à Hong Kong, le groupe d’experts de l’Autorité hospitalière (service de transfusion sanguine) sur la sécurité du sang et des produits sanguins a approuvé la mise à jour de sa politique [ndlr. de don du sang]. » C’est par cette phrase que les craintes de possible transmission par transfusion ont été levées à Hong Kong. Et cela représente un nombre de donneurs potentiels supplémentaires importants à l’heure où les stocks sont au plus bas.
Des dons en recul de 60 %
Tout au long de l’année 2022, les appels au don ont été lancés à intervalles réguliers, la pandémie ayant fait drastiquement chuter les stocks avec une fréquence annuelle moyenne de don du sang en recul de 60 %. Le Service des transfusions sanguines de la Croix-Rouge, en charge de la collecte depuis 1952 (et placé sous l’égide de l’Autorité hospitalière depuis 1991), multiplie les initiatives pour ramener des donneurs notamment en proposant des goodies ou en développant une application facilitant la prise de rendez-vous.
Les stocks sont toutefois trop bas. Dimanche 5 février, si les poches du groupe AB étaient suffisantes (soit pour 7 à 8 jours), les trois autres groupes sanguins ne disposaient que de 5 à 6 jours de réserve, trop peu. Chaque jour, afin que le système de santé tienne, il faut pouvoir prélever 650 poches tous groupes confondus. Donc, si vous êtes en bonne santé, que vous pesez 41 kg minimum et que vous savez entre 16 et 65 ans, rendez-vous sur cette page pour passer le « test d’éligibilité » puis prenez rendez-vous.
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