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Layla Metssitane : Stupeur et tremblements

Layla Metssitane Stupeur et tremblements Hong KongLayla Metssitane Stupeur et tremblements Hong Kong
Layla Metssitane, comédienne et metteur en scène lors de sa venue à Hong Kong
Écrit par Laurette Delory
Publié le 26 juin 2019, mis à jour le 1 juillet 2019

Qui est Layla Metssitane, venue jouer le premier soir d’une manifestation historique à Hong Kong, une adaptation du roman d’Amélie Nothomb ? Layla se présente comme une "femme libre consciente de sa chance, issue de différentes cultures". Retour sur son parcours.

 

Avec sa pièce "Stupeur et tremblements", Layla Metssitane a parcouru le monde. La comédienne a joué dans plus de 30 pays - mais pas encore au Japon !  Les 12 et 13 Juin à Hong Kong marquaient une étape particulière du fait de l'actualité. "Je suis venue à un moment particulier de l'histoire pour Hongkong et son peuple. J'étais impatiente de débuter la tournée. Avec les événements, nous nous étions préparés à voir les représentations annulées mais à la surprise générale, nous étions complets : le public était au rendez-vous dès le 12. Nous étions très heureux. J'ai eu un public attentif à chaque représentation et qui n'a pas hésité à rire aussi. "Show must go on"... Le hasard du calendrier. Qui pouvait imaginer pareille situation?". 

 

Une mise en scène étudiée

Seule en scène et dans un décor minimaliste fidèle à l’atmosphère nippone, Layla nous transporte magnanimement vers le Japon au son de sa voix douce et posée. Le premier tableau présente une femme en niqab qui se dévêtit peu à peu pour se transformer en une belle Japonaise et en qui fait adroitement un parallèle avec ses origines. Layla devient, au rythme lent et précis des pinceaux de maquillage, comme on le ferait lors d’une cérémonie, ce personnage si mythique d’Amélie. Ainsi fardée de blanc sur le visage et de rouge verticale sur les lèvres telle une Geisha, Amélie nous embarque pendant plus d’une heure dans l’univers pervers de l’entreprise Yumimoto vivre les frasques d’une femme qui se heurte au système rigide de l’entreprise japonaise. Le spectateur assistera inexorablement à la déchéance injuste de la jeune femme entre drame et humour grinçant. Lorsque le dernier tableau arrive et que le spectateur raccompagne Amélie dans la la peau de Layla et repassant par la séance méticuleuse et adroite de démaquillage, puis lorsqu’elle se vêtit à nouveau de son Niqab ... le noir arrive alors et le spectateur quitte le Japon pour se retrouver à Hong Kong face à cette belle personne.

 

Layla Metssitane Stupeur et tremblements
La transformation sur scène de l'artiste

 

La condition de la femme au coeur

 "Je n'ai pas toujours été en situation régulière côté papiers sur le territoire français et marocain durant mon enfance et mon adolescence". Layla, par sa propre histoire, incarne une richesse culturelle et la fait résonner  à travers ce spectacle. "Les questions de double culture, de choc culturel, le monde du travail et la place de la femme, le poids des traditions dans de nombreuses sociétés, les rapports entre deux femmes et ceux entre les hommes et les femmes... Tous ces ingrédients ont fait écho en moi. Les questions d'identités, d’égalités sont mes thèmes récurrents. Défendre les droits des femmes debout et partout dans le monde. Avant la Chine, j'ai joué au Brésil et en Argentine: partout le même constat. Des droits qui reculent..."

 

"Une pièce drôle et tragique"

"C'est une pièce drôle et aussi tragique, qualifie l'artiste. Ce n'est pas toujours évident de rire ensemble culturellement. "Stupeur et tremblements", m'a permis de rencontrer tant d'hommes et de femmes, jeunes et âgés qui m'ont témoigné beaucoup de délicatesse, de bienveillance, de tendresse par leurs applaudissements. Nous avons réussi quelque chose ensemble, comme à Hongkong. Moi-même, j'ai été émue de voir ce que j'ai réalisé à partir de ce roman. Pour moi, ce n'était pas une relecture mais une découverte".

Parlant couramment 3 langues (français, arabe et anglais) et comprenant l'espagnol, Layla n'hésite pas à répondre à toute les questions de son public à la fin du spectacle. "Je préfère ne pas passer par un relais", dit-elle. "Cela me permet de répondre le plus clairement possible, même si après avoir joué on est un peu entre deux mondes."

 

Le Petit Journal Hong Kong est ravi d'avoir fait la rencontre de Layla et lui souhaite encore un beau parcours à travers le monde.

 

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laurette
Publié le 26 juin 2019, mis à jour le 1 juillet 2019

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