Le 5ème édition du concours de poésie “Sauvés par la Poésie" vient de récompenser 5 lauréats à l'occasion du Printemps des Poètes. Le thème proposé cette année était celui du courage et le prix de l’excellence revient à Laëtitia Riss dont Lepetitjournal.com, partenaire de l’événement, a le plaisir de publier ici l’intégralité du poème.
"Cette année, le jury a dû se réunir virtuellement pour délibérer du fait de la pandémie", explique Matthieu Motte, l’organisateur du concours. “Après Rimbaud, Prévert, Apollinaire, Jacques Brel l'an passé on avait décidé de mettre à l'honneur un écrivain de génie, un trompinettiste poétique et jazzy en diable: Boris Vian. Quant au thème du courage, avec l'épreuve que le monde traverse aujourd'hui, il était tout tout trouvé, tout idoine, on en a bien besoin”.
Le courage
J’ai reçu la poésie comme une blessure
que le soleil ne peut guérir
plaie ouverte sur l’avenir
comme une griffure sur l’azur
à mesure qu’elle perdure
coeur brûlant, coeur d’armure
et toujours un murmure
dans le bruit des courants
une voix chante l’homme vivant
passe aux allures des vents
lacère l’air de ses ailes de sang
l’urgence a cessé d’attendre
ses signes noirs aux passants
elle cherche la poudrière l’encre
pour la dire : elle brûle la main
elle s’excuse mais déjà demain
recommence il mise sur l’usure
lâches sont les armes du temps
courage cours encore à l’orage
et ta douleur au creux des nuages
sera ta douceur, règne du saccage
souveraine des furieux outrages
un sourire d’abîme contre la peine
et les grandes marées humaines
où des larmes naissent les sirènes
j’ai reçu la poésie comme une blessure
que le soleil ne peut parfaire
empreinte boréale de l’éclair
comme la lumière des nuits polaires
Une phrase m’est arrivée
Laëtitia Riss explique: “C’est en découvrant Nadja de Breton, un peu avant mes vingt ans, que la poésie est devenue une évidence. Celle qui est "dans la vie" et peut la changer. Le surréalisme, bien plus qu’une avant-garde littéraire - comme on l’enseigne parfois! - est un pari fou: celui d’une existence nourrie à la magie, au désir, à la révolte. L’année dernière, c’est également au cours d’un travail de recherche universitaire, que j’ai enquêté sur "le surréalisme contemporain". J’ai rencontré ceux qui font vivre l’esprit du mouvement aujourd’hui; il se pourrait même que je me sois livrée à quelques textes collectifs... Quant au poème proposé à l’occasion de cette 22ème édition du Printemps des Poètes, il a été écrit dans une bibliothèque parisienne. Sans que je ne sache trop comment, une phrase, "courage, cours encore à l’orage", m’est arrivée; et j’ai voulu lui donner la chance de se raconter. Je suis d’autant plus honorée qu’elle ait conquis le jury. Il est une poésie qui blesse, autant qu’elle sauve, comme les tigres fauves des lueurs de l’aube.”
Cinq Lauréats récompensés
Aux côtés de Laëtitia Riss, 4 autres lauréats ont été récompensé par le jury:
- Prix de l'Originalité: "Sonnée" de Lilly Cursoux
- Prix Musicalité: "La solitude" de Mak Sui Hin
- Prix des Jeunes: "Cavité indestructible" de Sarah Ben Tkhayet
- Prix de l'Alliance Française: "Descartes" de Gary Lai
Vous pouvez retrouver l'ensembles des poèmes des lauréats sur le site Sauvés par la Poésie
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