Ce vendredi 8 mars, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes (International Women's Day pour l'ONU), des élèves du Lycée Français International seront reçues au consulat de France dans le cadre d’un programme qui fait beaucoup parler de lui à Hong Kong : Inspiring Girls.
Les filles parlent aux filles
Mardi 29 février, au cinquième étage du site de Blue Pool Road du Lycée Français International (LFI), une trentaine d’élèves de seconde et de « Year 10 » ont été réparties sur quatre grandes tables. Face à elles, huit « Inspiring Girls » adultes leur racontent leurs parcours et leur apprennent quelques techniques de base de networking. Les élèves prennent des notes, posent des questions puis improvisent des petites saynètes où elles mettent en pratique les conseils de leurs aînées.
Les adultes en question représentent tous les secteurs de la vie active. Ainsi, Sarah Fairhurst leur parle d’énergies renouvelables, Bernice Li de marketing, Taeko Sakai de codage, Michelle Tsz d’environnement, Leanne La de management d’événement, Vanessa Hokam de relations publiques, Anjali Jha de formation et Aprajita Kaul de finance. Toutes racontent leurs métiers, mais aussi leurs parcours pas toujours linéaires, où il a fallu souvent se battre contre des idées préconçues sur la place des femmes.
Eviter l’autocensure pour les filles
« On est parti du constat que les filles sont plus performantes en général à l’école », explique Antoine Philippe, l’un des deux responsables du programme au LFI avec Juliette Assouad, « mais il faut booster leur confiance en elles ». Rencontrer des femmes qui réussissent leur permet de rehausser leurs ambitions. Depuis quatre ans, le programme a déjà permis à plusieurs générations de filles de participer à cinq ou six modules par an et de s’intéresser plus en particulier à certains secteurs assez genrés. Ainsi, l’an dernier, une journée a eu pour thème la diplomatie féministe. Ce 8 mars, au consulat, les filles rencontreront quatre scientifiques : les Dr Marine Thomas (The Nature Conservancy), Christelle Not (géochimiste à HKU), Fernanda Cardoso (écologiste de la restauration au Jardin Botanique) et Wah Choi (créatrice de Women X Biotech).
Si le LFI est la seule école internationale de Hong Kong à faire vivre ce programme, l’idée, lancée au départ par une ONG anglaise, a essaimé dans de nombreuses écoles locales, et
Ines Gafsi, présidente et directrice de la branche hongkongaise, peut compter sur 300 à 400 « role models » pour intervenir auprès des filles de 14 à 16 ans. « C’est notre mission de casser les stéréotypes de genre », résume le site internet de la branche hongkongaise, « et de donner aux filles les moyens de poursuivre leurs rêves ». Rencontrer des femmes ingénieurs leur donnera peut-être l’idée de poursuivre les STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques). De même, discuter avec des femmes d’affaires leur donnera peut-être un goût pour l’économie et le business.
Des résultats probants pour Inspiring Girls
« Les personnes vont se baser sur votre niveau de confiance pour vous donner des opportunités », explique ainsi Bernice Li, l’une des role-models invitées le 27 février. A la même table, Sarah Fairhurst donne un conseil supplémentaire, celui de préparer quelques mots « élémentaires » avant de rencontrer quelqu’un dans une séance de networking. Une élève de seconde a ensuite une minute pour obtenir le numéro de portable d’une rôle-model. Elle y parvient, et cela sera bon signe pour les prochaines étapes : obtenir un stage, pouvoir faire du « shadowing » pendant une journée, construire une base de données.
Au bout de quatre ans, Juliette Assouad travaille à élaborer une évaluation précise de ce programme, mais il apparaît déjà que beaucoup de filles ont été boostées par ces Inspiring Girls. Un signe ne trompe pas : de nombreuses filles en classe de première demandent chaque année à revenir aux séances, même si elles ont passé l’âge.