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Jimmy Sham, portrait d’un survivant

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Écrit par Didier Pujol
Publié le 10 décembre 2019

Intervenu ce Dimanche avec calme pour ramener les forces de l’ordre à leurs engagements de non obstruction et condamnant sans appel le vandalisme à la Haute Cour, Jimmy Sham est l’organisateur des plus grandes marches depuis le début du mouvement. Retour sur le parcours de ce militant expérimenté.

Un miraculé 

Lorsque le 16 octobre, il baigne dans son propre sang à Mongkok après une attaque par deux individus masqués, on craint le pire concernant l’activiste Jimmy Sham. C’est à vrai dire la seconde attaque subie par le leader depuis le début de la crise à Hong Kong également confronté à des agresseurs munis de battes de baseball fin août. Attaqué pour son rôle dans la tenue de marches pacifiques dont la fameuse marche historique du 16 juin qui avait rassemblé 2 millions de personnes (dans une ville qui en compte 7!) ou encore son appartenance à la communauté gay, Jimmy Shan revient de loin. Moins médiatique à l’étranger que l’éternel adolescent Joshua Wong, il est pourtant l’un des piliers qui permettent encore à la protestation de se relancer après 6 mois de combat et près de 6.000 arrestations par la police. 

 

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Jimmy Sham gisant après une attaque au marteau le 16 octobre dernier

 

Un militant convaincu  

L’un des organisateurs du CIvil Human Rights Front, ce mouvement qui rassemble une cinquantaine d’organisations autour d’un même projet, défendre le droit d’expression, ce jeune homme a déjà un long parcours de militant. Dès 2006 en effet, son combat pour l’intégration des homosexuels dans la société hongkongaise le conduit à s’engager dans Rainbow Action pour défendre les droits de la communauté LGBT à Hong Kong. Il se mariera d’ailleurs à New York en 2014 pour officialiser sa relation avec son partenaire, un stewart sur une compagnie aérienne. En 2008, il rejoindra le collectif Civil Human Rights Front et participera à ce titre au mouvement d’occupation de Central en 2014 comme organisateur. Il reprend ensuite ses études pour devenir travailleur social en 2018. Élu dans le district de Shatin lors des dernières élections locales, il prendra son poste a partir de janvier 2020.

 

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Devant le LegCo avec le Civil Human Rights Front

 

L’organisateur des marches 

Pour le Civil Human Rights Front, Jimmy Sham a organisé les toutes premières marches contre le projet de loi sur l’extraction les 31 mars 2019 puis le 28 avril 2019. Suivront le 9 juin puis le 16 juin, journée historique pour laquelle il estime que la mobilisation a dépassé les capacités de CHRF et que c’est la prise de conscience de la population qui l’a conduite dans la rue, le CHRF ne jouant que le rôle de catalyseur. Ces dernières semaines, il est aussi l’artisan de la marche qui a rassemblé 800.000 personnes le 8 décembre, la première autorisée depuis deux mois en imposant des règles du jeu à la fois à la police et aux participants.

 

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2 millions de participants à la marche du 16 juin

 

Ainsi, afin d’éviter que des écarts n’aient lieu le long de la marche, il propose aux autorités de monter un service d’ordre de 300 personnes pour maintenir les marcheurs sur le parcours. De même, il demande aux marcheurs de se disperser à la fin pour éviter de provoquer la police. Contrastant avec les scènes de violence et de pillages des derniers mois, la capacité du Civil Human Rights Front à mobiliser dans le calme un grand nombre de manifestants met en lumière la grande maturité de leaders comme Jimmy Sham. À la fin de la marche de Dimanche, il indiquait: "Avec une mobilisation de cette envergure, nous espérons que Carrie Lam proposera des avancées". Dans un Hong Kong qui peine désormais à dessiner son futur, il semble en effet déterminant de pouvoir restaurer le dialogue.

À suivre

 

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