Ils étaient 800.000 Hongkongais venus marcher à l’appel du Civil Human Rights Front ce Dimanche dans les rues de Hong Kong au cours de la première marche autorisée depuis le mois d'août
Journée des Droits de l’Homme
Six mois mois après le début du conflit le plus important par les nombres et l’intensité qu’ait connu Hong Kong depuis la rétrocession et deux semaines après que les élections locales aient vu triompher le camp anti-Pékin, les Hongkongais se mobilisaient à deux jours de la journée internationale de Droits de l’Homme, afin de demander la mise en place d’une commission indépendante sur les violences policières. Le week-end avait commencé par un premier rassemblement pacifique à Edinburgh Square, dans le quartier de Central, celui ci rassemblant 20.000 personnes, pour protester contre l’utilisation massive de gaz lacrymogènes par la police et leurs effets nocifs sur la santé: diarrhées en augmentation, problèmes respiratoires, etc... Samedi, une contre-manifestation des pro-Pékin se tenait à Wan Chai, dénonçant la partialité des media et les conditions de tenue des élections de districts.
Une très forte mobilisation
Mais c’est Dimanche que l’on attendait le plus de participants, la manifestation étant autorisée par la police à condition que les participants restent sur le parcours désigné entre Causeway Bay et Central. Le départ avait lieu vers les 3:00, les rues se remplissant rapidement d’une marée humaine, dont de nombreuses familles, contrastant avec les affrontements récents qui mettaient en scène surtout des jeunes. Pendant deux heures, les participants ont marché pacifiquement avec un point d’accroche à Wan Chai dont le siège de la police s’est retrouvé encerclé par une foule scandant des slogans hostiles aux alentours de 17:30.
Dispersion dans le calme
À l’arrivée à Central pourtant, un premier groupe a commencé à monter des barricades et à se préparer à affronter la police. A 19:00 le feu était mis par des cocktails Molotov à l’entrée du bâtiment de la Haute Cour de Justice aux cris de “la constitution est morte” tandis que la vitrine d’un Starbucks était brisée à Admiralty. L’exploitation de la marque a Hong Kong est en effet le fait d’un groupe identifié comme favorable à Pékin. A 20:00 les premiers avertissements de la police ont lieu réclamant la dispersion des manifestants demeurant à Central mais suite à la condamnation de l'épisode de la Haute Cour et un appel à la modération par les organisateurs, la tension retombait vers 21:00 et la manifestation se dispersait dans le calme vers les 22:00 comme prévu.
A quoi bon?
La déroulement dans l'ensemble pacifique et la forte participation de cette marche ne sont pas sans rappeler le 16 juin en tout début des événements, alors que 2 millions de personnes étaient descendues dans la rue. Malgré cela, il a fallu six mois, 6.000 arrestations et 3 morts pour en arriver à la situation actuelle. Un ami Hongkongais qui n’a pas participé à la marche d’hier me faisait remarquer: “À quoi bon? Le gouvernement ne tient pas compte du nombre de personnes mobilisées. Nos voix ne comptent pas”. L'avenir dira s'il a raison ou non, l'équilibre politique étant clairement en train de basculer du côté des pro-démocrates, majoritaires dans les comités de districts et ayant déjà rallié à leur cause le congrès américain, bien décidé à faire pression sur la Chine via le "Hong Kong Human Rights and Democracy Act" en cas de manquement au processus démocratique.
A suivre
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