Après les annonces du retrait définitif de la loi sur l’extradition, de la possibilité d’enquête indépendante et les fuites concernant le remplacement par Pékin de la Chief Executive Carrie Lam, tous les signes convergent pour indiquer la fin prochaine des troubles qui agitent l’ancienne colonie depuis le mois de juin. Malgré cela, une nouvelle confrontation a eu lieu Dimanche à Tsim Sha Tsui.
2400 arrestations
Depuis que les affrontements ont commencé, on compte près de 2400 personnes arrêtées pour avoir participé de façon violente ou non aux différentes manifestations qui ont agité Hong Kong. Parmi les 443 personnes jugées, 230 ont déjà fait l’objet de condamnations. Or la Hong Kong Chief Executive indiquait il y a peu qu’il était dans ses attributions de pardonner. Même si la confiance est largement entamée, il semble donc évident que le discours soit descendu d’un ton, laissant entrevoir les mesures d’amnistie demandées par les manifestants, nécessaire à l’apaisement des tensions en cours.
Enquête indépendante
Suite aux accusations d'usage disproportionné de la force par la police de Hong Kong et les soupçons de connivence avec les gangs lors de l'attaque le 21 juillet de 45 personnes dans le métro à Yuen Long par des hommes armés de bâtons, une enquête indépendante avait été demandée pour faire toute la lumière sur les responsables de ces actes. Or jusqu’à présent, c’est un organisme officiel, l’IPCC, qui a été désigné pour mener l’investigation, entraînant un tollé de la part de l’opposition. Cette semaine, la Chief Executive annonçait qu’une enquête indépendante pourrait finalement être envisagée si les résultats de l'investigation de l'IPCC ne sont pas satisfaisants. Ouvrant la voie à l'acceptation d'une demande supplémentaire parmi les 5 décisions demandées par les manifestants, cette enquête pourrait finalement aider à réduire la fracture profonde entre les Hongkongais et leur police.
The evil law
Enfin, la loi sur l’extradition qui avait mis le feu aux poudres a officiellement été retirée ce mercredi, enterrant définitivement la première raison qui avait poussé un tiers de la population hongkongaise dans la rue depuis plus de 5 mois. On apprenait par ailleurs que le criminel hongkongais Chan Tong-kai, qui avait servi de justification à Carrie Lam pour proposer la loi, acceptait de se rendre de lui-même à la police taiwanaise.
Autant dire que malgré les troubles qui ont meurtri la ville, impactant au passage les affaires et laissant des cicatrices qui seront longues à guérir au sein de la société hongkongaise, il semble que l'on s’achemine vers une résolution de la crise. Certes, les dérapages récents au cours desquels la police a déversé de l’eau teintée dans une mosquée et des manifestants ont brûlé par erreur un magasin hongkongais au milieu d’une vague de dégradations visant les commerces chinois, risquent de se renouveler mais les nombres de participants n’ont plus aucune mesure avec la mobilisation initiale. De son côté, la police hésite aujourd'hui à utiliser la manière forte, craignant de faire des martyrs.
Elections et affrontements
La communication du gouvernement comprend désormais des propositions sur le volet social comme l’accroissement d’aides financières aux catégories défavorisées ou la mise en place d’une politique de logement compensant la spéculation immobilière qui s’était emparée de la ville. Sans doute l’arrivée prochaine d’élections législatives fait-elle craindre la mise en minorité du camp pro-Pékin, rendant délicate la conduite d’une politique d’intégration à la Chine à marche forcée.
Dimanche après-midi, cependant, des affrontements ont de encore éclaté à Tsim Sha Tsui et Sham Shui Po, avec blocages de rues et incendies de magasins, entrainant l'utilisation de gaz lacrymogènes et tirs de balles en caoutchouc par les forces de l'ordre. Cette fois-ci, les policiers exhibaient clairement leurs identifications, signe que les temps changent. Les troubles ont persisté jusque dans la nuit dans le secteur de Mong Kok, toujours bloqué aux alentours de 23:00.
À suivre.
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