L’entreprise sino-américaine Pony.ai va lancer des services de véhicules autonomes sans chauffeur à l’aéroport de Hong Kong, avant d’étendre ce service à la zone urbaine. Pony.ai entre ainsi en concurrence avec Baidu, qui a un projet similaire.


L’aéroport, piste d’essai de robotaxis
Les robotaxis, ces véhicules autonomes sans chauffeur, deviennent de plus en plus une réalité à Hong Kong. Vendredi 3 janvier 2025, l’entreprise sino-américaine Pony.ai a ainsi annoncé son plan pour développer ses propres voitures intelligentes dans la région autonome spéciale. Même si aucune date de lancement effectif n’a été précisée, on sait que cela commencera par une première étape à l’intérieur de l’aéroport international de Hong-Kong. Selon l’autorité aéroportuaire, qui a présenté plusieurs véhicules autonomes aux médias, Pony.ai aura pour objectif de transporter les employés de l’aéroport qui pourront notamment s’installer dans un robotaxi à sept places dit de sixième génération.
L’entreprise de mobilité autonome a également déjà annoncé sa deuxième étape, qui consistera à étendre ce service à la zone urbaine. Pour Pony.ai, le défi de Hong Kong sera bien différent de ce qu’il propose en Chine ou aux Etats-Unis, avec notamment une conduite sur le côté gauche de la route, un trafic pouvant être parfois très dense et, de plus, des types spéciaux d’intersections.
Pony.ai, robotaxis à Hong Kong
En ce qui concerne les aéroports, Pony.ai a plus d’expérience, puisqu’il exploite déjà des services de robotaxis payants en direction de Pékin Daxing et qu’il teste d’autres véhicules autonomes vers et depuis Guangzhou Baiyun. Plus généralement, en Chine continentale, Pony.ai a déjà obtenu des licences dans les quatre villes principales en termes de marchés (Pékin, Guangzhou, Shenzhen et Shanghai) et a déjà commencé à déployer sa flotte de 250 robotaxis dans les trois premières villes citées.
En effet, si Pony.ai a été fondée en 2016 par deux anciens ingénieurs de Baidu à la Silicon Valley, est cotée au Nasdaq et possède Toyota parmi ses investisseurs, elle a un fort attachement à la Chine et notamment à Guangzhou. C’est dans cette ville qu’elle a lancé son système inaugural en avril 2019, avant même son premier test en Californie en septembre de la même année. Quant à ses quartiers généraux, ils se partagent entre Fremont, dans la Silicon Valley, et Guangzhou. D’ailleurs, le 27 décembre 2024, Pony.ai a aussi été nommée parmi les premières entreprises à recevoir une qualification pour exploiter des services de robotaxis autonomes dans la Grande Baie. Dans un proche avenir, des véhicules autonomes pourront donc être appelés à faire la navette entre plusieurs emplacements de la province du Guangdong, Hong Kong et Macao.
Baidu aussi sur les robotaxis
Cependant, Pony.ai n’est pas la seule entreprise sur ce créneau des robotaxis. A Hong Kong, son principal concurrent sera Baidu. Son service de véhicules sans conducteur Apollo Go a obtenu pour sa part une licence pour opérer dix robotaxis dans le nord de Lantau entre le 9 décembre 2024 et le 8 décembre 2029. L’entreprise chinoise, qui s’était lancée dans ce domaine en 2013, offre désormais ses services dans 11 villes en Chine. Son implantation la plus spectaculaire se trouve à Wuhan, où elle disposait d’une flotte de 400 robotaxis en octobre 2024, avec une volonté d’arriver rapidement au chiffre de 1000 pour cette seule ville.
Dans ces conditions, le gouvernement de Hong Kong va pouvoir faire jouer la concurrence, sachant qu’il promeut les véhicules autonomes depuis 2017. Il a aussi lancé un « Smart Traffic Fund » doté de 1 milliard de dollars en 2021 pour aider les entreprises ou organisations locales dans leurs recherches et leurs applications dans ce domaine. Pour l’instant, 12 projets hongkongais ont ainsi été financés. Le gouvernement a également adapté la législation depuis le 1er mars 2024 pour permettre ces conduites autonomes. A ce rythme, les robotaxis ne devraient pas tarder sur les routes hongkongaises…
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