Pour répondre aux cas de violences domestiques à l’encontre d’enfants en augmentation à Hong Kong depuis plusieurs années, le gouvernement a introduit plus tôt cette année un texte de loi visant à responsabiliser les travailleurs des secteurs de l’éducation, du social, et du médical. Examiné ce mercredi 14 juin par le Conseil Législatif (Legco) de Hong Kong, la loi inclut des mesures punitives pour les employés refusant de rapporter des cas de violence avérés


Augmentation des cas de maltraitance à Hong Kong
Bien que des faits divers récents, comme la mort d’un petit garçon de 5 ans battu par sa mère l’année dernière, font aujourd’hui parler du sujet dans la presse, l’augmentation des cas de maltraitances aux enfants n’est pas un phénomène nouveau à Hong Kong. Les statistiques officielles du gouvernement indiquent une augmentation constante depuis la fin des année 90 des cas de violences répertoriées. Parmi les nombreux facteurs ayant contribué à cette augmentation, l’appauvrissement constant des classes les plus défavorisées a joué un rôle majeur, les districts recensant le plus de cas de violences étant également les districts les plus pauvres.
La situation s’est encore particulièrement dégradée pendant les confinements causés par la pandémie de covid 19 ces dernières années. A la fois plus souvent à la maison et sur les réseaux sociaux pendant cette période, les enfants hongkongais ont été sujet à une explosion des cas d’abus à la fois au domicile et en ligne. Les cas répertoriés d’abus sexuels sur des filles mineures ont notamment augmenté de 54% de 2020 à 2021, les autorités précisant que la majorité des cas n’étant pas rapportés. 71% des victimes des cas répertoriés étaient âgées de 12 à 17 ans. Les violences sur les enfants handicapés sont également en augmentation : elles représentaient 24% des cas répertoriés en 2019 contre 32% en 2021.
Le nouveau texte de loi protégeant les enfants à Hong Kong
Le projet de loi définit un enfant comme une personne âgée de moins de 18 ans et désigne les professionnels des secteurs de la protection sociale, de l'éducation et de la santé comme des rapporteurs obligatoires. Ces rapporteurs sont obligés de faire un rapport dès que possible s'il existe des motifs raisonnables de soupçonner qu'un enfant a été maltraité ou risque de l’être dans le futur. La peine maximale encourue en cas de non-respect de cette obligation est de trois mois d'emprisonnement et de 50 000 HKD d'amende. Le projet de loi prévoit également une défense statutaire et une protection juridique pour les rapporteurs mandatés. Des professionnels des secteurs concernés ont fait part de leurs inquiétudes quant à la définition des "motifs raisonnables", jugés trop vagues.
En parallèle de l'entrée en vigueur de l'ordonnance, le gouvernement a prévu d’offrir une formation aux rapporteurs mandatés et de rédiger un guide pratique pour les aider à identifier les cas de maltraitance ainsi qu'à réduire le nombre de signalements excessifs. De plus, le gouvernement projette d’augmenter le nombre de foyers d'accueil pour enfants afin d'assurer un placement d'urgence en cas de besoin. Une augmentation des effectifs bienvenue car malgré l’augmentation inquiétante des cas de violences faites aux enfants à Hong Kong, les services de protection de l’enfance n’avaient pas connu d’augmentation de personnel depuis 2018.
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